Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Caron (2005:773-774) – o Dasein

sexta-feira 15 de dezembro de 2023

destaque

Heidegger não diz "o Dasein" para evitar dizer "o homem" ou "o sujeito", como que por uma espécie de coquetismo linguístico especulativo inexplicável, porque se trata menos, na noção de Dasein, de designar o ente que esta noção qualifica, do que de nos dar a pensar o que ela supõe deste ente. De todos os entes, só o homem está aberto ao ser, e é a esta abertura, muito mais do que ao ente que ela determina, que Heidegger chama "Dasein". Assim, diz Heidegger, "o Dasein não é nada de humano" [GA9  , p. 397 : Q I   e II, p. 214], e "o ser do Dasein não deve ser deduzido de uma ideia de homem" [SuZ  .p. 181-182], mesmo que só o homem tenha acesso ao Dasein e se desdobre no sítio deste Da-Sein, isto é, no plano singular onde o ser é ele próprio fenômeno de sua não-entidade, no plano onde "há ser". O Dasein não é o "ser-aí", mas sim, e se tivermos de nos forçar a traduzir o que quase todos admitiram ser intraduzível, o "aí-ser": aí, há ser enquanto ser. O Dasein representa o domínio essencial, o Da, no qual o homem se situa como relação ao ser. Dasein não designa nem o sujeito, nem o homem, nem o indivíduo, nem a pessoa, mas aquela estrutura ontológica do si mesmo pela qual é inerente ao si de se reportar transcendentalmente ao ser, este reporte ao ser precedendo à aparição de todo ente, aí compreendida àquela do si a si mesmo.

Original

Le Dasein est rapidement devenu l’emblème de la pensée heideggerienne. Heidegger, croit-on, est le philosophe qui ne dit plus « l’homme », mais qui remplace ce vocable trop usé par un autre terme. Cependant, cette nouvelle notion ne manque pas de s’user à [774] son tour si l’on se contente de l’apprécier comme une substitution au concept traditionnel de sujet. Remplacer un concept usé par un autre concept sans changer la pensée qui le sous-tend, c’est utiliser le nouveau concept de la même manière et ainsi l’empreindre immédiatement de l’usure de l’ancien. Heidegger ne dit pas « le Dasein » pour éviter de dire « l’homme » ou « le sujet », comme par une espèce de coquetterie langagière spéculativement inexplicable, car il s’agit moins, dans la notion de Dasein, de désigner l’étant que cette notion qualifie, que de donner à penser ce qu’elle suppose de cet étant. De tous les étants, seul l’homme est ouvert à l’être, et c’est cette ouverture bien plus que l’étant qu’elle détermine, que Heidegger nomme « Dasein ». Ainsi, dit Heidegger, « le Dasein n’est rien d’humain » [GA9  , p. 397 : Q I   et II, p. 214], et « l’être du Dasein ne doit pas être déduit d’une idée de l’homme » [SuZ  .p. 181-182], même si seul l’homme a accès au Dasein et se déploie dans le site de ce Da-Sein, c’est-à-dire sur le plan singulier où l’être est lui-même phénomène de sa non-étance, sur le plan où « il y a de l’être ». Le Dasein n’est pas « l’être-là » mais plutôt, et s’il faut se forcer à traduire ce que tout le monde ou presque a admis intraduisible, le « là-être » : là, il y a de l’être en tant qu’être. Le Dasein représente le domaine essentiel, le Da, dans lequel l’homme se situe comme relation à l’être. Le Dasein ne désigne ni le sujet, ni l’homme, ni l’individu, ni la personne, mais cette structure ontologique du soi par quoi il est inhérent au soi de se rapporter transcendantalement à l’être, ce rapport à l’être précédant l’apparition de tout étant, y compris celle du soi à soi-même. Il ne faut jamais oublier que Sein und Zeit   se situe d’emblée en dehors de toute métaphysique de la subjectivité par le simple fait qu’en cette œuvre est explicitement montré que « le Dasein dans l’homme n’est rien d’humain » [1] et que le fait pour l’homme de se tenir dans le Dasein (car l’homme est jeté dans sa propre essence qu’il n’invente ni ne se donne à lui-même) le dissocie de toute perspective et toute possibilité de qualification de son essence par le règne naturel ou la « vie ». Heidegger affirme : « nous n’usons du terme « vie » que pour désigner l’étant végétal ou animal et le [775] distinguons par là de l’être-homme qui est davantage et quelque chose d’autre que pure et simple « vie ». Au sens plein du terme, Dasein désigne, pour nous, quelque chose qui ne coïncide aucunement avec le fait d’être homme, et qui diffère absolument de ce que […] la tradition entend par existence ou être-là. Ce que nous désignons ainsi en tant que Dasein ne paraît pas dans l’histoire de la philosophie jusqu’alors » [GA6T1  , p. 246 ; N 1, p. 220]. Le sens heideggerien du terme « existence » (Existenz) et que qualifie la manière d’être propre au Dasein, revêt une signification particulière et très précise qui ne varie jamais dans la langue heideggerienne et n’appartient qu’à elle : l’existence est le fait pour le soi de se tenir au-dehors de soi et donc au-devant de l’étant ou de soi-même comme objet de rapport questionnant, « notre existence […] consiste précisément en ce que nous nous rapportons à l’étant que nous ne sommes pas et à l’étant que nous sommes nous-mêmes » [GA34  , p. 120; EV  , p. 143].

CARON  , Maxence. Pensée de l’être et origine de la subjectivité. Paris: CERF, 2005.


Ver online : Maxence Caron


[1GA9, p. 397 : Q I et II, p. 214, qui renvoie à une phrase-résumé de la perspective de Sein und Zeit, prenant place au S 43 de la première édition de Kant und das Problem der Metaphysik.