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VORTRÄGE UND AUFSÄTZE [GA7]

Préau (GA7:Note) – Notas de tradução de GA7

Note du traducteur

quarta-feira 7 de junho de 2023, por Cardoso de Castro

Nota do tradutor ao final do livro Essais et conférences [GA7  ]

1. Le français « être » traduit à la fois Sein et Wesen. Heidegger emploie Sein quand il parle de l’ « être » tout court, ou de l’être de l’étant. Il nomme Wesen l’être de toute chose particulièrement désignée : l’être de la vérité, l’être de l’habitation.

Dans le premier morceau, cependant, et dans certains cas spéciaux très rares, Wesen est traduit par « essence ».

« L’être de l’être » veut dire « le Wesen du Sein » ou plus rarement das Wesende des Seins.

La majuscule donnée à « Être » (pp. 107, 111, 113 et 131) indique, d’une façon purement conventionnelle, que l’auteur a alors préféré l’orthographe Seyn.

L’infinitif wesen, qui n’appartient plus à la langue parlée, est l’ancien wesan, « être », qui a été plus tard remplacé par sein. Aujourd’hui le verbe wesen se survit à lui-même dans la langue littéraire avec le sens d’être, se présenter’ou se comporter de telle manière. Il implique alors une idée de vie, d’activité et de rayonnement qui manque à sein. Wesan ou wesen, d’ailleurs, ne voulait pas dire seulement « être », mais aussi « demeurer en un lieu, séjourner, habiter ». (Cf. le sanscrit vas, « habiter ».) Das Wesen, l’être, l’essence, la manière d’être, le comportement (cf. p. 41) semble avoir désigné originellement le séjour, la demeure, l’habitation. Or, habiter, c’est être présent à un monde, à un lieu; et le verbe allemand pour « être présent », anwesen, est effectivement un composé de wesen. La chose déploie donc plus ou moins son être dans le Wesen, alors que le Sein est beaucoup plus caché et mystérieux. Le Sein est énigmatique et ses rapports avec le Nichts sont étroite.

[348] 2. Il est significatif que plus de la moitié des termes caractéristiques de l’ouvrage soient composés avec le préfixe ge-. Le sens rassemblant du préfixe ne saurait être perdu de vue et il est souvent précisé par l’auteur. Gewesen, par exemple, est l’être (Wesen) en mode rassemblé, Gebirg l’abri rassemblant. Il ressort d’ailleurs du contexte que ce rassemblement est originel et intrinsèque, non pas ajouté ni opéré. C’est en lui, c’est dans le λέγειν du λόγος, qu’une chose découvre son être, c’est lui qui la « conduit à son être et l’y abrite » (Zur Seinsfrage, p. 8). On pourrait presque avancer que le ge-, dans tous ces termes, est plus lourd de sens que ce qui le suit. Atone dans la prononciation, il est accentué dans le dire de la parole, qui est lui-même un rassemblement.

3. La distinction de Geschichte (histoire) et de Historie, de geschichtlich (historique) et de historisch semble assez claire. Geschichte désigne tout ce qui arrive (geschieht). C’est la réalité historique telle qu’elle est en elle-même, avec tout ce qu’elle implique comme appels, forces, réactions, destinées. En ce sens, il est question de l’histoire de l’être. L’Historié est la science historique avec ses résultats, c’est ce que nous faisons et voyons. On pourra se reporter aux observations de l’auteur p. 71. Nous écrivons dans les deux cas histoire et historique, mais là où le texte porte Historie ou historisch, le mot français est placé entre guillemets.

4. Le verbe ereignen et son dérivé Ereignis, qui abritent une multiplicité de sens, comptent parmi les termes du livre les plus difficiles à traduire. Ces sens se rattachent à trois acceptions principales :

a) Produire ou atteindre ce qui est propre à l’être ou à un être (ereignen dérivé de eigen, « propre »), d’où , accéder à son être propre, conduire dans la clarté de l’être propre (p. 205), faire apparaître ou laisser apparaître, révéler, comme l’être propre, parfois (p. 272) approprier.

b) Montrer, manifester (sens ancien de ereignen dérivé «le Ouga, « œil »).

c) Au réfléchi (sich ereignen) : avoir lieu, se produire [349] (sens moderne du précédent). D’où Ereignis, « événement ».

Il est rare qu’un de ces trois sens exclue les autres. Mais on a dû se borner à indiquer chaque fois le sens qui a semblé prépondérant.

L’Ereignis heideggérien est à la fois une naissance ou éclosion et une apparition, c’est une éclaircie, une clarté ou une fulguration, par laquelle l’être accède à ce qu’il a en propre. Que ce soit l’être propre qui s’y révèle distingue l’Ereignis, qui est « avènement » et histoire de l’être, des simples événements de l’ « histoire » ordinaire.

Sur ereignen et Ereignis, voir Identität und Differenz, pp. 28-32.

5. Brauchen, dont les deux acceptions modernes sont « se servir de » et « avoir besoin de », a plus souvent dans l’ouvrage le sens indiqué dans les Holzwege  , pp. 337 et suiv. : remettre une chose à son être propre, à sa durée, la laisser être présente et en même temps la conserver en main et ainsi la préserver. Brauchen précise le rapport de l’être à la chose présente, la façon dont il s’approche d’elle et dont il la traite.

6. L’emploi fréquent des termes verborgen (« caché ») et unverborgen (« non-caché ») ne saurait suggérer une délimitation rigoureuse entre deux concepts opposés et s’excluant. « Par verborgen, il faut entendre plutôt « en retrait » que « caché » » (Heid.). – Dans Der Satz vom Grund, l’idée du retrait apparaîtra expressément, sous le nom d’Entzug.


Ver online : André Préau