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entwerfen / entwerfend / Entwurf / Entworfenheit

Entwurf / projet / projeto / project / entwerfen / projeter / projetar / projecting / Wurf / jet

Ça signifie que la Stimmung   révèle au Dasein  , dass   es ist und zu sein   hat : qu’il est et a à être. Ouvert ne signifie pas connu comme tel. La Stimmung, elle nous révèle qu’on est. Qu’est-ce que nous ouvre la Stimmung ? Elle nous ouvre le fait d’être, et Heidegger appelle ça l’être-jeté, Geworfenheit  , c’est la facticité. Il dit que l’expression être-jeté (p. 135) doit indiquer la facticité de la remise du Dasein à lui-même. Le Dasein est jeté par lui-même. Il s’ouvre à lui-même comme toujours déjà jeté dans l’existence. En un sens, c’est toujours déjà trop tard… Ce qui est visé ici, c’est le caractère de facticité propre au Dasein, et ce caractère ne peut pas être assimilé à la facticité de l’étant subsistant. Vous verrez que l’être-jeté, c’est lié à un autre terme tout à fait essentiel, celui d’Entwurf, qui désigne le projet, et qui est une des structures fondamentales de l’existence et qui va apparaître tout de suite après dans l’analyse de la compréhension. La Stimmung révèle l’être-jeté du Dasein dans son da comme ce qu’il a à être, cet être qui lui est remis pour qu’il ait à l’être. Ce que la Stimmung révèle, et c’est essentiel, c’est l’être-jeté, et c’est essentiel puisque c’est l’un des trois moments constitutifs du souci. Être toujours déjà dans un monde, il y a déjà une dimension temporelle, et c’est le passé. On a reproché à Sein und Zeit   de ne pas avoir thématisé la naissance comme il a thématisé la mort. C’est vrai, mais si jamais il devait y avoir quelque chose comme une thématisation de la naissance, c’est par la Geworfenheit que ça devrait passer. C’est une question qui n’est pas secondaire. La question de la naissance du Dasein, une fois écartée toute problématique biologique, etc., comment dans l’être apparaît un étant qui comprend l’être ? C’est un étant qui effectue la différence ontologique. Et donc poser la question de la naissance en ce sens, c’est poser la question de la constitution de la différence ontologique. Comment de l’être surgit un étant qui puisse le comprendre ? Dans Sein und Zeit  , pas de réponse. Et Sein und Zeit repose tout entier sur la différence ontologique, et cette différence ontologique, c’est nous. Ça tombe pas du ciel. C’est la question de la genèse de la différence ontologique. Il y a quelqu’un qui l’a fait, c’est le jeune Lévinas, De l’existence à l’existence. Quand il pose la question, Levinas   part de l’être-jeté.
Cette révélation qu’opère la Stimmung, elle est, dit Heidegger, la plupart du temps esquivée. Il nous arrive de nous sentir complètement étranger… Qu’est-ce que je fais là ? Ça dure une petite seconde. C’est dans cette expérience là que vous avez la révélation du pur être-jeté. Ça arrive et ça part aussitôt, et après on reprend les affaires. La Stimmung révèle du même coup l’être-au-monde en totalité, puisque l’être-jeté est être-jeté dans un monde. Le pouvoir de la Stimmung est un pouvoir de révélation de tout, il n’y a rien qui échappe. Heidegger argumente pour montrer qu’on n’échappe pas à la Stimmung. Dans la théorie, on croit qu’il n’y a pas la Stimmung. Cf. Métaphysique, A. [FRANCK  , Didier. Heidegger, Être et Temps. Cours 2005]


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