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Beaufret (1955:34-35) – l’étant (seiend)
domingo 18 de junho de 2023
Français
Le participe est, en effet, grammaticalement porteur d’une remarquable ambiguïté. C’est de deux manières qu’il «a part » à ce qu’énonce le verbe. D’un côté, comme participe nominal, il va jusqu’à mettre en liberté une sorte de substantif. Mais de l’autre comme participe verbal, il fait retour de ce substantif à la signification propre du verbe et indique dès lors moins la personnalité de l’agent que la modalité de l’action. Vivant, par exemple, dit ainsi à la fois celui qui vit et le fait qu’il vit, le vivre. Cette ambiguïté singulière du participe de tous les verbes, nous la retrouvons singulièrement dans le verbe des verbes, celui dont le dire est le dire simple de l’être. En un sens τὸ ἐόν est le singulier de τὰ ἐόντα et désigne nominalement l’un des ἐόντα. Mais en un sens plus fondamental, ἐόν ne dit plus seulement tel itant singulier (ens quoddam, un étant, a being, ein Seiendes) mais la singularité même de l’εἶναι (esse, être, to be, sein) dont tous les ἐόντα participant en propre sans qu’elle s’épuise jamais en aucun d’eux. La problématique qu’introduit la réflexion sur le participe ἐόν est donc une problématique double, de sorte que la question que posera plus tard la Métaphysique d’Aristote , τί τὸ ὄv; est à [35] double sens. S’agit-il en effet, d’identifier l’étant qui mérite particulièrement d’être appelé ainsi, et qui sera dès lors le suprême Etant ? S’agit-il au contraire d’indiquer la qualité en vertu de quoi tous les étants, y compris le suprême Etant, peuvent être tenus pour étant ? Visiblement, les deux questions ne sont pas sur le même plan. Une certaine réponse à la deuxième question est, en effet, implicite à la position même de la première. La deuxième question est donc plus fondamentale que la première. Il faut remarquer toutefois que cette deuxième question, bien que plus fondamentale, ne sort guère de l’implicite et du sous-entendu. Dans l’enquête menée par la philosophie au sujet de l’étant et qui est la recherche de l’être, elle demeure, malgré son caractère déterminant, régulièrement éclipsée par l’intérêt porté à la première qui, par les réponses qu’elle provoque, fait grandiosement parader au premier plan un étant dès lors tenu, non sans quelque impropriété, pour fondamental. Ce que l’on nomme métaphysique est très exactement l’obscurcissement permanent de la question de l’être par la curiosité qui s’attache à l’étant. L’amateur de métaphysique, tout à sa recherche de l’oiseau rare, qu’il soit matière ou esprit, chose ou idée, vie ou subjectivité, individu ou société, bienveillance infinie ou volonté de puissance, fait ainsi ses délices d’un pathétique de premier plan qui le préserve heureusement de toute inquiétude relative à l’implicite et au fondamental. On comprend aisément que, pour un public de premier plan, une métaphysique puisse être à la mode, puis passer de mode. C’est ainsi que, depuis que se posa le problème qu’Aristote formula dans le célèbre τί τὸ ὄv; la sédimentation toujours croissante des significations nominales du participe de base n’a cessé d’obscurcir le rayonnement primitif de sa fulguration verbale, à travers l’encore grossier trompe-l’œil médiéval des « théories de la création » jusqu’à l’illusionnisme plus raffiné de la dialectique hégélienne et des contre-courants marxistes ou existentialistes auxquels elle donna lieu.
tradução parcial
O particípio é … gramaticalmente portador de uma notável ambiguidade… De um lado, como particípio nominal, vai até pôr em liberdade uma espécie de substantivo. Mas de outro, como particípio verbal, faz retorno deste substantivo com a significação própria do verbo e indica desde então menos a personalidade do agente que a modalidade da ação. Vivente, por exemplo, diz assim ao mesmo tempo aquele que vive e o fato que vive, o viver. Esta ambiguidade singular do particípio de todos os verbos, nós a encontramos singularmente no verbo dos verbos, aquele cujo dizer é o dizer simples do ser. Em um sentido, to eon é o singular de ta eonta. Mas em um sentido mais fundamental, eon não diz mais somente tal ente singular (ens quoddam, um ente, um ser, ein Seiendes), mas a singularidade mesma do einai (esse, être, to be, sein) de qual todos os eonta participam propriamente, sem que ela se esgote jamais em nenhum deles. A problemática que introduz a reflexão sobre o particípio eon é portanto uma problemática dupla, de sorte que a questão que colocará mais tarde a Metafísica de Aristóteles , ti to on, é em duplo sentido. Trata-se com efeito de identificar o ente que merece particularmente de ser chamado assim e que será desde então o supremo Ente? Trata-se ao contrário de indicar a qualidade em virtude de que todos os Entes, aí compreendido o supremo Ente, podem ser tidos por entes?
Ver online : Jean Beaufret