Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Notions philosophiques: être hors de soi

terça-feira 30 de maio de 2017

Un troisième sens du mot naît en effet au XXe siècle. On y retrouve la technicité qui, au Moyen Age, avait imité son emploi au vocabulaire théologique et philosophique. Mais cette fois le sens paraît inversé.

Le statut technique du concept d’existence dans la philosophie contemporaine se fonde sur les analyses développées par Heidegger en 1927 dans la première partie de Sein und Zeit   (Etre et Temps). A partir de cet ouvrage, Heidegger ne cesse de prendre ses distances à l’égard des interprétations que crurent pouvoir en donner certains de ses lecteurs, attentifs à la nouveauté que constituait l’inversion du sens du préfixe. Dans toute la suite de son ouvre, il s’applique à démontrer que la transcendance dont ce préfixe est le signe doit être rapportée, non à l’existant comme tel, mais à l’Etre d’où il provient, défini comme « le transcendens par excellence ». Là réside la source du malentendu auquel a donné lieu une lecture faussée des premiers textes heidéggériens, considérés à tort comme formant la base d’une philosophie « existentielle ». La question primordiale, définie dès les premières pages de Sein und Zeit  , étant la question du sens de l’Etre — et non celle qui pourrait concerner le mode d’être de l’étant particulier que nous sommes —, on doit reconnaître cependant que les analyses portent avant tout — même si ce n’est qu’en manière d’introduction — sur la façon dont est » le Dasein, seul étant à qui et pour qui se pose la question du sens de l’Etre. Mais chercher à savoir de quelle façon « est » le Dasein, c’est nécessairement s’interroger sur les structures de l’existentialité, puisque « l’essence du Dasein réside dans son existence » (L’Etre et le Temps, trad. Boehm et de Waelhens  , Paris, Gallimard, 1964, p. 62 ; formule reprise dans la Lettre sur l’humanisme, éd. bilingue, Paris, Aubier, 1964, p. 60). Une équation se trouve ainsi établie, dès le départ, entre le Dasein considéré tomme « étant » d’un type particulier, l’Existenz qui constitue la manière d’être caractéristique de cet étant et finalement l’Homme — puisque l’Homme est le seul étant dont on puisse dire qu’il existe : « L’homme seul existe » (Der Mensch allein existiert) (S.u.Z.  , trad., p. 35). « Le terme d’Existenz est employé exclusivement dans S.u.Z.  , pour caractériser l’être de l’homme » ( Was ist Metaphysik ? trad. Quetions I, p. 33). « L’ex-sistance ne saurait se dire que de l’essence de l’homme, c’est-à-dire de la manière humaine d’« être » ; car l’homme seul, pour autant que nous en ayons l’expérience, est introduit dans le destine-ment de l’ex-sistance » (Die Ek-sistenz lässt sich nur vom Wesen des Menschen, das heisst, nur von der menschlichen Weise zu « sein », sagen ; denn der Mensch allein ist, so weit wir erfahren, in das Geschick der Ek-sistenz eingelassen) (Lettre sur l’humanisme, p. 56).

A partir d’une telle équation, l’analyse des structures fondamentales de l’existentialité (objet de l’analytique « existentiale ») met au jour un certain nombre de formations dont l’ensemble rend possible en l’homme cette « manière d’être » particulière qu’est le Dasein. L’accent se trouve mis sur le constant dépassement de soi par soi dont témoigne l’« ex-sistance », selon un vecteur temporel où dominent le Souci, le Projet, la Préoccupation de l’à-venir. La caractéristique majeure de l’étant qui ex-siste est ce que Heidegger nomme l’« être-en-avant-de-soi » (das Sich-Voroeg-sein). A lire de telles descriptions, on a pu croire que le sens du préfixe, dans « ex-sistance », se trouvait radicalement inversé par rapport à celui que le mot tenait de son étymologie. Ex-sistance semble en effet désigner, non plus le mode d’être d’un étant qui tient son être d’un autre que soi, mais celui d’un étant dont la manière d’être consiste à se projeter en avant de soi, à anticiper constamment sur un à-venir par l’exercice d’un « projet » (Ent-wurf). Exsister, c’est être au monde. On ne peut nier que cette lecture soit fondée. Mais elle néglige l’arrière-plan. La Kehre (« tournant »), dont Heidegger souligne lui-même l’importance dans le développement de sa pensée, ne doit pas faire oublier que tout était en place dès le départ pour la mise en scène d’un Jeu dont l’Etre — non l’ex-sistant — serait le meneur. Ce qui vient en premier, ce n’est pas l’Homme, « mais l’Etre comme dimension de l’ex-statique de l’ex-sistance » (sondern das Sein als die Dimension des Ekstatisehen der Ek-sistenz) (Lettre sur l’humanisme, p. 84-85). La transcendance n’est pas le fait de l’ex-sistant : elle est le propre de l’Etre. Dans le mot Da-sein, da désigne le « là » qui fait de l’être un existant, mais c’est le verbe sein qui « signifie l’ex-statique de l’ex-sistance » (Séminaire de Zàh-rigen, trad. in Questions IV, p. 322). L’Etre demeure fondamentalement premier par rapport à l’existant, comme dans la tradition médiévale. L’ex-sistant tire de lui son être et n’est en aucune manière la source, l’origine de sa propre ex-sistance : « Le jetant dans le projeter n’est pas l’homme, mais l’être lui-même, qui destine l’homme à l’exsistance de l’être-là comme à son essence » (Das Werfende im Entwerfen ist nicht der Mensch, sondern das Sein selbst, das den Menschen in die Ek-sistenz des Da-seins als sein Wesen schickt) (Lettre sur l’humanisme, p. 94-96). La seule différence avec la conception théologique primitive tient à ce que « l’être » (das Sein) n’est pas « un être », c’est-à-dire un « étant » (Seiende), mais qu’il faut le prendre pour ce qu’exprime le verbe dans ce qu’il a d’impersonnel. Seul peut aider à le dire le Es de Es gibt (le « Il » de « Il y a ») dans l’expression Es gibt Sein (« Il y a Etre »). Quant à l’exsistance de ce qui exsiste (l’homme), elle n’est pas à elle-même sa propre origine. Elle ne peut être prise pour le sujet, mais seulement comme le lieu de passage, le lieu par où passe le projet qu’elle « est ». Le « projeter » (das Entwerfen) se découvre à lui-même comme provenant d’un « jet » (Wurf) de l’Etre qui lui donne être. Ces termes sont à prendre, ainsi que le confirme la dernière philosophie de Heidegger, dans le sens où il serait question d’un Jeu de l’Etre. La Geworfenheit, situation dans laquelle se découvre à lui-même l’exsistant, est moins un état d’abandon, de « déréliction », qu’un « être-jeté » de l’étant par l’Etre, l’effet d’une sorte de lancer par quoi s’opère la mise enjeu, l’introduction de l’étant dans le Jeu de l’Etre. L’homme prend conscience de son exsistance à la fois comme d’un « être jeté » et comme d’une « réplique exsistante » du jet qui le fait être (das ek-sistierende Gegenwurf des Seins) (Lettre sur l’humanisme, p. 108).

L’interprétation sartrienne de ce qui a pu passer chez Heidegger pour une « philosophie de l’existence » n’est cependant pas erronée dans son principe. Sartre   refuse de prendre en compte l’arrière-plan mythico-philosophique d’une analyse dont il estime qu’elle doit s’en tenir aux limites d’une description phénoménologique du Dasein tel qu’il s’apparaît. Il prend au sérieux la sentence exprimée dans Etre et Temps : « l’ontologie n’est possible que comme phénoménologie » (p. 35 ; trad., p. 53). Après avoir conçu l’existence comme le simple fait d’être de toute chose, éprouvé dans sa totale contingence (La Nausée), il en vient à la considérer comme le mode d’être spécifique d’un éteint qui ne peut être que conscience de soi et dont l’être s’exprime avant tout par une manière de se projeter en avant de soi dans l’avenir (L’Etre et le Néant). En dépit d’une évolution importante de sa pensée, cette conception demeure présente à toutes les pages de la Critique de la raison dialectique. L’accent se trouve mis sur le mouvement de « transcendance » par rapport à soi-même qu’exprime le ex de exister, sur le dépassement de soi par soi qu’effectue la conscience lorsqu’elle anticipe sur le futur et prend du « recul » par rapport à la situation dans laquelle elle se trouve. Le choix que l’existant fait de soi le constitue peu à peu sous la forme d’une essence, par laquelle il se définit à ses propres yeux comme aux yeux des autres et dont il assume la responsabilité. Le ex de l’existence est donc fondamentalement proversif.

Une telle opération de transcendance à partir de « soi » n’est pourtant pas sans soulever de graves difficultés. Comment s’articule-t-elle avec ce qui appartient au domaine de la facilité ? L’interrogation majeure concerne l’hypothèse d’une relation causale entre les structures de l’être que l’on est sur le plan de la facticité et l’ensemble des choix que l’on accomplit en tant qu’existant. Pour Sartre  , « le moi que je ne suis pas encore ne dépend pas du moi que je suis » (L’Etre et le Néant, p. 69). A propos d’un choix qu’il vient d’effectuer, il déclare : « Il ne fait pas de doute que j’eusse pu faire autrement » (ibid., p. 530-531). Il ne met pas en question « l’évidence de la liberté » (ibid., p. 78). (excertos da entrada "existence", escrita por J. Henriot, em Sylvain Auroux dir., Notions Philosophiques  )


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