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Marion (1998:§1) – tanto mais redução, tanto mais dação

domingo 21 de janeiro de 2024, por Cardoso de Castro

Javier Bassas Vila

La regla que vincula por principio reducción y donación, aunque sólo aquí se formule en cuanto tal, puede identificarse literalmente desde Husserl  . Mejor aún, el primer texto en el que [49] la reducción se impone impone también su conjunción con la donación: La idea de la fenomenología, la misma obra que, en 1907, pone en práctica por vez primera todas las figuras de la reducción, privilegia de igual manera con gran insistencia la donación. — Apuntemos algunos enunciados que.dan prueba de ello, a) “No es el fenómeno psicológico en la apercepción y la objetivación psicológica lo que es una donación (Gegebenheit) absoluta, sino solamente el fenómeno puro, el [fenómeno] reducido (das reduzierte)”. Lo que valida fenomenológicamente un fenómeno como algo dado absolutamente no es pues su simple aparecer, sino su carácter reducido: sólo la reducción permite acceder a la donación absoluta y no tiene otra meta que no sea ésa. — b) “En consecuencia, el concepto de reducción fenomenología (phanomenologische Reduktion) adquiere una determinación más estrecha, profunda, y un sentido más claro: […] la exclusión de lo trascendente en general como existencia que hay que admitir por encima, es decir, [la exclusión] de todo lo que no es una donación evidente (evidente Gegebenheit) en el sentido auténtico, una donación absoluta (absolute Gegebenheit) para la mirada pura”. Así, lo trascendente se define menos por su trascendencia real que por lo que la reducción mantiene o no de donación: el criterio de inmanencia no reside ya en una inherencia real a la conciencia siguiendo una relación psicológica, sino en la donación evidente, pura y absoluta, c) “Sólo a través de una reducción (Reduktion), que ahora también querríamos llamar reducción fenomenología (phanomenologische Reduktion), conquisto una donación absoluta (absolute Gegebenheit), no debiendo ya nada a la trascendencia. ” Las trascendencias “nulas [y no acontecidas] para la teoría del conocimiento” no se metamorfosean eventualmente en donaciones absolutas más que en la medida en que pasan por la reducción a la inmanencia. d) Más claramente aún: “. ..la donación de un fenómeno reducido (die Gegebenheit cines rcduzierten Phánomens) en general es una [donación] absoluta e indudable”. Entre el fenómeno reducido [50] y su indudabilidad, le corresponde únicamente a la donación establecer el factor común. El vínculo entre reducción y donación se encuentra pues establecido, y fuertemente, por Husserl   mismo. Un fenómeno sólo deviene absolutamente dado en la medida en que ha sido reducido; pero la reducción sólo se ejerce, a su vez, fenomenológicamente — a saber, para dar, para hacer aparecer absolutamente el fenómeno.

Si los textos sugieren el vínculo entre reducción y donación, los conceptos mismos lo corroboran aún más. La conquista de la reducción admite como corolario inmediato el despliegue de la donación: la reducción no reduce nunca más que a la donación —sólo reconduce hacia ésta y en su beneficio. Así, la reducción ejerce perfectamente los dos sentidos que pueden entenderse en ella: en primer lugar, porque la reducción restringe el aparecer a lo que en él alcanza una verdadera donación; en segundo lugar, porque la reducción reconduce el aparecer que tiene que darse hasta el absoluto apareciente, lo dado absoluto. La reducción ejerce el oficio de atraer lo visible hacia la donación: conduce los visibles dispersos, potenciales, confusos e inciertos (apariencias, escorzos, impresiones, intuiciones vagas, hechos supuestos, opiniones, “teorías absurdas”, etc.) hacia la donación, mediante la cual marca el grado de fenomenicidad. La reducción mide el grado [teneur] de donación de cada apariencia, estableciendo de esta manera el derecho a aparecer, o no. Las dos operaciones consistentes en reconducir al Yo de la conciencia y en volver a las cosas mismas, lejos de contradecirse, marcan las dos vertientes del único libramiento de la reducción a la donación: nada aparece si no es dándose en y al fe de la conciencia, pero sólo lo que puede darse absolutamente a la conciencia consigue dar nada menos que el apareciente en persona (Selbstgegebenheit). Una vez más: toda donación pasa por el filtro de una reducción, toda reducción trabaja para una donación.

Original

La règle qui lie par principe réduction et donation, même si elle ne se formule comme telle qu’aujourd’hui, ne s’en repère pas moins littéralement dès Husserl  . Mieux, le premier texte où la réduction s’impose impose aussi sa conjonction avec la donation : c’est L’idée de la phénoménologie, l’ouvrage même qui, en 1907, pratique pour la première fois toutes les figures de la réduction, qui privilégie aussi avec le plus d’insistance la donation. – Relevons quelques énoncés qui en témoignent. a) « Ce n’est pas le phénomène psychologique dans l’aperception et l’objectivation psychologique qui est une donation (Gegebenheit) absolue, mais seulement le phénomène pur, le [phénomène] réduit (das reduzierte). »  [1]  Ce qui valide phénoménologiquement un phénomène comme un donné absolument n’est donc pas son simple apparaître, mais son caractère réduit : seule la réduction fait accéder à la donation absolue et n’a pas d’autre but qu’elle. – b) « En conséquence, le concept de réduction phénoménologique (phänomenologischen Reduktion) gagne une détermination plus étroite, profonde et un sens plus clair : […] l’exclusion du transcendant en général comme existence à admettre en sus, c’est-à-dire de tout ce qui n’est pas une donation évidente (evidente Gegebenheit) au sens authentique, une donation absolue (absolute Gegebenheit) au regard pur. »  [2]  Le transcendant se définit ainsi moins par sa transcendance réelle, que par ce que la réduction y maintient ou non de donation : le critère de l’immanence ne réside plus dans une inhérence réelle à la conscience suivant un rapport psychologique, mais dans la donation évidente, pure et absolue. c) « Ce n’est qu’à travers une réduction (Reduktion), que nous voudrions aussi appeler maintenant réduction phénoménologique (phänomenologische Reduktion), que je conquiers une donation absolue (absolute Gegebenheit), ne devant plus rien à la transcendance. » Les transcendances « nulles [et non avenues] pour la théorie de la connaissance »  [3]  ne se métamorphosent éventuellement en donations absolues qu’à la mesure où elles passent par la réduction à l’immanence. d) Plus nettement encore : « … la donation d’un phénomène réduit (die Gegebenheit eines reduzierten Phänomens) en général est une [donation] absolue et indubitable »  [4] . Entre le phénomène réduit et son indubitabilité, il revient à la seule donation d’établir le facteur commun. Le lien entre réduction et donation se trouve donc établi, et fermement, par Husserl   lui-même. Un phénomène ne devient absolument donné qu’à la mesure où il a été réduit ; mais la réduction ne s’exerce en retour que phénoménologiquement – à savoir pour donner, donc faire apparaître absolument le phénomène.

Le lien entre réduction et donation, si les textes le suggèrent, leurs concepts surtout le corroborent. La conquête de la réduction admet pour corollaire immédiat le déploiement de la donation : la réduction ne réduit jamais qu’à la donation – ne reconduit qu’à elle et surtout à son profit. La réduction exerce ainsi parfaitement les deux sens que l’on peut y entendre : d’abord parce que la réduction restreint l’apparaître à ce qui en lui atteint à une véritable donation ; ensuite parce qu’elle reconduit l’apparaître qu’il s’agit de donner jusqu’à l’absolument apparaissant, le donné absolu. La réduction exerce comme l’office d’un rabatteur du visible vers la donation : elle ramène les visibles épars, potentiels, confus et incertains (apparences, esquisses, impressions, intuitions vagues, faits supposés, opinions, « théories absurdes », etc.) à la donation, suivant laquelle elle étalonne le degré de phénoménalité. La réduction mesure la teneur en donation de chaque apparence, en sorte d’en établir le droit à apparaître, ou non. Ainsi les deux opérations de reconduire au Je de la conscience et de revenir aux choses mêmes, loin de se contredire, marquent les deux versants de l’unique ordonnancement de la réduction à la donation : rien n’apparaît qu’en se donnant à et dans le Je de la conscience, mais seul ce qui peut se donner absolument à la conscience parvient aussi à y donner rien de moins que l’apparaissant en personne (Selbstgegebenheit). Encore une fois, pas de donation qui ne passe au filtre d’une réduction, pas de réduction qui ne travaille à une donation.


Ver online : Jean-Luc Marion


MARION, J.-L. Étant donné: essai d’une phénoménologie de la donation. 2e éd Paris: PUF, 1998.


[1L’idée de la phénoménologie, Hua. II, 7, 11-14 ; tr. fr., p. 108.

[2L’idée de la phénoménologie, Hua. II, 9, 14-20 ; tr. fr., p. 110.

[3L’idée de la phénoménologie, Hua. II, 44, 19-22 ; tr. fr., p. 68.

[4L’idée de la phénoménologie, Hua. II, 50, 30-32 ; tr. fr., p. 76. – De ce texte, on pourrait citer d’autres formules. Ainsi : « Tenons-nous en à la simple phénoménologie de la connaissance, il s’agit en elle de l’essence de la connaissance susceptible d’une monstration intuitive directe, c’est-à-dire d’une monstration selon le regard (schauende… Aufweisung), dans le champ de la réduction phénoménologique et de la donation en personne (Reduktion und Selbstgegebenheit) » (Hua. II, 55, 1-5 ; tr. fr., p. 79). Ou bien : « … le phénomène absolu, la cogitatio réduite (reduzierte cogitatio), ne vaut pas pour nous comme une donation de soi absolue (absolute Selbstgegebenheit), parce qu’elle est une particularité, mais parce qu’elle s’installe dans le pur regard d’après la réduction (nach der phänomenologischen Reduktion) aussi bien comme une donation de soi absolue (absolute Selbstgegebenheit) » (Hua. II, 56, 25-29 ; tr. fr. p. 81). – On peut aussi songer, à ce propos, à la « donation réductive », telle qu’E. Fink la définit excellemment comme une « …accessibilité possible par le biais de la réduction » (VI. Cartesianische Meditation, Teil 1. Die Idee einer transzendentalen Methodenlehre, Dordrecht, 1988, p. 63-64 ; tr. fr. N. Depraz, Grenoble, 1994, p. 111).