Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Courtine (1990:287-288) – Vorhandenheit

sexta-feira 22 de dezembro de 2023

destaque

[…] O termo Vorhandenheit teria sido cunhado, naturalmente, para designar o modo de ser de tudo o que não é ser-aí, quer se trate das coisas, dos produtos da natureza, dos seres vivos em geral, dos animais ou mesmo dos deuses. O primeiro passo, para quem pretende elaborar uma ontologia fundamental — essa mesma ontologia a que Heidegger chamará também "ontologia do Dasein" — é, de fato, marcar a diferença que separa radicalmente o Dasein de todo o resto. A incapacidade de reconhecer e tematizar esta diferença como tal é o primeiro e definitivo fracasso de toda a ontologia passada. O seu principal erro é ter querido aplicar ao Dasein categorias cuja validade se limitava a uma esfera específica do ente: a "natureza" ou o "mundo". O ente tomado como referência, aquele em que se baseia implicitamente toda a elaboração ontológica subsequente, é o ente "presente", aquele que é "dado", que está em si mesmo, "subsistente" — uma coisa da natureza, por exemplo.

original

Si la restitution, en français, de vorhanden par « sous la main » a pu paraître « excessive » n’est-ce pas d’abord parce que la formule surtraduit un terme que Heidegger présente lui-même comme « expression interprétative » du latin existentia, où l’on aura certes quelques difficultés à retrouver d’emblée un quelconque rapport à la main. Et pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit prioritairement dans la destruction de l’ontologie classique ! Mais n’allons pas trop vite, et revenons aux apparences. Heidegger ayant réservé le mot Dasein (être-là) pour désigner « terminologiquement » cet étant que nous sommes à chaque fois nous-mêmes, puis ayant caractérisé son « essence » comme existence (Existenz), il lui faut sans aucun doute, un terme aussi neutre que possible, dira-t-on, pour exprimer ce mode d’être que la tradition nommait jusqu’ici, sans plus de différenciation, Dasein ou existence. Le terme de Vorhandenheit aurait été forgé, assez naturellement, pour dire la manière d’être de tout ce qui n’est pas l’être-là, qu’il s’agisse des choses, des produits de la nature, des vivants en général, des animaux ou même des dieux. Le premier geste, pour celui qui veut élaborer une ontologie fondamentale — celle-là même que Heidegger nommera aussi « ontologie du Dasein » —, c’est en effet de marquer la différence qui sépare radicalement le Dasein de tout le reste. Ne pas avoir reconnu comme telle ni thématisé cette différence, telle est [288] d’ailleurs la première et définitive défaillance de toute l’ontologie du passé. Son erreur principielle, c’est en effet d’avoir voulu appliquer au Dasein des catégories dont la validité était limitée à une sphère déterminée de l’étant : la « nature » ou le « monde ». L’étant pris comme référence, celui sur lequel se règle implicitement toute élaboration ontologique ultérieure, c’est l’étant « présent », celui qui est « donné », qui se tient en soi-même, « subsistant » — une chose de la nature par exemple.

[COURTINE  , Jean-François. Heidegger et la phénoménologie. Paris: Vrin, 1990]


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