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Mattéi (2001:74-76) – as dobras do ente

quinta-feira 11 de janeiro de 2024, por Cardoso de Castro

destaque

1 Natureza e Graça (Sobre-Natureza).

2. natureza e arte

3.natureza e história

4 Natureza e Espírito.

Mas, pela primeira vez, esta quadripartição, ainda com raízes em Aristóteles  , é aproximada de Hölderlin  , de quem Heidegger cita a terceira estrofe do hino Como num dia de festa…, para identificar a Natureza que o poeta canta com o Ser que o pensador procura. Tal como a Natureza está, nas palavras de Hölderlin, acima dos deuses e mais velha que os tempos, o Ser está, na visão de Heidegger, mais velho que todos os entes e acima da divindade. Nesta breve passagem, a palavra-guia da metafísica — ser — e a palavra fundamental do pensamento — natureza — cruzam-se no coração da origem e trocam as suas determinações principiais. E tal como o Ser é primordial em relação aos quatro modos do ente, também a Natureza é primordial em relação às quatro distinções que a ela se referem, sejam elas a Super-Natureza, a Arte, a História ou o Espírito.

original

Le cours suivant sur Aristote, Métaphysique th 1-3 nous en apprend, pour sa part, bien davantage. Cette fois, Heidegger part d’une première division chez le Stagirite entre l’être des catégories et l’être en puissance et en acte, et qualifie l’étant de « double », dichos, là où l’on attendait un étant « simple », monachos. Nous sommes de nouveau, comme dans le cas de Kant  , « en pleine obscurité », d’autant que l’étant va une nouvelle fois se dupliquer, d’une part en vrai et faux, ce qui le déploie maintenant en trois, trichos, d’autre part comme accident, ce qui conduit, non pas à un étant triple, trichos, mais « quadruple », tetrachos  . Heidegger joue ici sur la duplicité, la triplicité et la quadruplicité des « plis » de l’étant, en insistant sur le fait qu’Aristote s’est contenté de les juxtaposer sans établir ni leur articulation, ni leur cohérence, ni leur unité. Il termine ainsi son énoncé sur le « quadruple plissement de l’étant » :

« Celui-ci s’est d’abord différencié en deux (dichos), plus tard en trois (trichos) et finalement en quatre (tetrachos). Et toujours Aristote répète : to on legetai pollachos. Mais il en reste assurément à une juxtaposition. »

L’interprétation heideggerienne de la pluralité des significations de l’étant bascule au moment même où le pollachos, qui semblait se ramener à une énumération éparse, se cristallise en un tetrachos, de telle sorte que la multiplicité s’identifie désormais à la quadruplicité :

« Ce pollachos, dit à propos de on, c’est-à-dire de einai  , veut dire le plus souvent les quatre modes cités de l’être, même là où parfois seulement deux ou trois modes sont énumérés : pollachos = tetrachos. »

Pour la première fois dans son œuvre, Heidegger dessine la figure qui, au sein   du pollachos = tetrachos primitif, distingue le pollachos « plus restreint » des diverses catégories, tout en étant lui-même surplombé par l’unité de l’on (ou einai) dont Aristote n’a pas réussi à rendre raison   :

La question décisive, qui ordonnera la recherche ultérieure de Heidegger après 1935 et le conduira jusqu’à l’autre pensée du Geviert  , se trouve au paragraphe 6, dans les dernières lignes de la partie introductive intitulée « Le questionnement aristotélicien sur la multiplicité et l’unité de l’être » :

« Qu’est-ce que l’être pour qu’il puisse ainsi se déployer de manière quadruple ? Cette quadruplicité vers quoi Aristote oriente la question de l’être est-elle de manière générale la multiplicité la plus originelle de l’être ? Si elle ne l’est pas, pourquoi donc ? Pourquoi Aristote se heurte-t-il précisément à ce chiffre quatre ? »

La réponse sera donnée quelques années plus tard, sous une forme inattendue, dans le séminaire de 1939 portant sur la Physique d’Aristote. Heidegger commence, de façon abrupte, sur le mot grec phusis   que les Romains ont traduit par natura, et reconnaît dans ce terme la parole fondamentale qui nomme les relations essentielles de l’homme à l’étant. On ne s’étonnera pas de les voir exprimées par une série de quatre couples canoniques :

1.Nature et Grâce (Sur-Nature).

2.Nature et Art.

3.Nature et Histoire.

4.Nature et Esprit.

Mais, pour la première fois, cette quadripartition qui s’enracine encore dans Aristote, se trouve rapprochée de Hölderlin dont Heidegger cite la troisième strophe de l’hymne Comme au jour de fête…, pour identifier la Nature que chante le poète à l’Être que cherche le penseur. Comme la Nature est, selon la parole de Hölderlin, au-dessus des dieux et plus ancienne que les âges, l’Être est, selon la vision de Heidegger, plus ancien que tous les étants et au-dessus de la divinité. Dans ce bref passage, la parole directrice de la métaphysique – l’être – et la parole fondamentale de la pensée – la nature – se recoupent au cœur de l’origine et échangent leurs déterminations principielles. Et de même que l’Être est premier par rapport aux quatre modes de l’étant, la Nature est première par rapport aux quatre distinctions qui se réfèrent à elle, qu’il s’agisse de la Sur-Nature, de l’Art, de l’Histoire ou de l’Esprit.


Ver online : Jean-François Mattéi


MATTÉI, Jean-François. Heidegger et Hölderlin. Le Quadriparti. Paris: PUF, 2001