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Fink (1994b:194-196) – o ente

terça-feira 9 de janeiro de 2024, por Cardoso de Castro

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O ente: refere-se fundamentalmente a uma pluralidade, uma pluralidade imprevisível e vasta de coisas e dados sendo. Em caso algum podemos afirmar que o campo da aparência coincide com o domínio global do ente. Pelo contrário — temos a representação de que o ente se estende incomensuravelmente para além da esfera da aparência, que o ente não se esgota na aparência, mostra apenas lados, talvez apenas uma superfície, e esconde mais do que revela. O ente: entendemo-lo na sua estrutura categorial (Bau), aquela pela qual é o portador de propriedades, um portador de propriedades aparentes e não aparentes que nunca nos aparecem. O ente, se inicialmente o postulamos de forma exemplar como substância, como coisa, apresenta-se nas suas propriedades e ao mesmo tempo encerra-se no seu ser-portador; todo o coisa sendo se exterioriza e se encerra, está tanto em si como fora de si. A estrutura ontológica da coisa singular finita auto-consistente (selbstständig) é ao mesmo tempo um ser-em-si e um ser-fora-de-si, e divide-se na sua essência interior e na sua exteriorização. Cada coisa apresenta-se a outras coisas que coexistem. Além disso, cada coisa é limitada por outras, tem a sua "autoconsistência" apenas em conexão a outros entes; nunca é a autoconsistência de uma existência única, não partilhada. Cada ente só é "ele próprio" na medida em que está rodeado de outras coisas, tem nelas o seu limite. A estrutura fundamental do ente enquanto tal — do ente finito — é uma tensão-oposição de momentos contrários: manter-se em si mesmo e exteriorização, ser-si-mesmo e ser limitado pelos outros, essência interior e apresentação exterior. E se incluirmos também no nosso pensamento o ser-no-tempo do ente, então talvez possamos distinguir as coisas que são sempre, como o tecido material do mundo ou a revolução celeste — coisas que não se esgotam no tempo, que permanecem e perduram através dele, e em seguida as coisas que se esgotam, que duram apenas um tempo limitado, que nascem e perecem, florescem e desvanecem, aumentam e diminuem. Todo o ser-no-tempo pressupõe estabilidade (Bleiben) e mudança — quanto mais não seja a mudança dos mantenedores de uma coisa cuja duração é homogênea. A mudança só existe naquilo que persiste, e a persistência só existe na mudança.

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L’étant : cela vise fondamentalement une pluralité, une imprévisible et vaste pluralité de choses et données étantes. En aucun cas nous ne pouvons affirmer que le champ de l’apparition coïncide avec le domaine d’ensemble de l’étant. Au contraire — nous avons la représentation que l’étant s’étend encore incommensurablement au-delà de la sphère de l’apparition, que l’étant ne s’épuise pas dans l’apparaître, ne montre que des côtés, peut-être seulement une surface et cache plus qu’il ne dévoile. L’étant : nous le comprenons dans sa structure (Bau) catégoriale, celle par laquelle il est porteur de propriétés, un porteur de propriétés apparaissantes et non apparaissantes qui lui-même ne nous apparaît jamais. L’étant, si nous le posons au départ de façon exemplaire comme substance, comme chose, se présente dans ses propriétés et se renferme en même temps en son être-porteur ; toute chose étante s’extériorise et se renferme, [195] est tout autant en soi que hors de soi. La structure ontologique de la chose singulière finie auto-consistante (selbstständig) est en même temps un être-en-soi et un être-hors-de-soi, se divise en essence intérieure et en son extériorisation. Toute chose se présente aux autres choses coexistantes. Et de plus chacune est limitée par d’autres, n’a son «auto-consistance» qu’en connexion avec d’autres étants ; ce n’est jamais l’auto-consistance de l’existence unique, non-partagée. Chacune n’est «elle-même» que pour autant qu’elle est entourée d’autres choses, a sa limite en elles. La structure fondamentale de l’étant comme tel — de l’étant fini, est une tension-opposition de moments contraires : se tenir en soi et extériorisation, être-soi-même et être-limité par d’autres, essence intérieure et présentation extérieure. Et si nous incluons dans notre pensée aussi l’être-dans-le-temps de l’étant, alors nous pouvons peut-être distinguer des choses qui sont toujours, comme l’étoffe matérielle du monde ou la révolution céleste — des choses qui ne s’épuisent pas dans le temps, qui restent et durent au travers de celui-ci, et puis les choses qui s’épuisent, qui ne durent qu’un temps limité, qui naissent et périssent, fleurissent et se fanent, augmentent et diminuent. Tout être-dans-le-temps suppose une stabilité (Bleiben) et un changement — ne serait-ce que le changement des maintenants pour une chose dont la durée est homogène. Le changement n’existe qu’à même ce qui persiste et le fait de persister n’existe que dans le changement.

D’où tirons-nous la légitimation pour de tels énoncés sur le trait fondamental (Grundriss) et la structure de l’étant ? Nous ne pouvons rien puiser de tel dans l’expérience, parce que l’expérience ne devient seulement possible pour nous en général qu’à la lumière d’une pré-compréhension catégoriale de l’être-chose en général. Ces concepts sont-ils «innés», sont-ils des représentations natives (einheimisch) de notre entendement, des concepts a priori identiques à toutes les époques de l’histoire humaine et qui n’ont eux-mêmes pas d’histoire ? Le problème devient encore plus difficile, si nous lions la question de la pré-compréhension ontologique de l’étant avec la question de la nature de l’apparaître. Les choses ne sont pas seulement, elles se montrent et s’annoncent dans leur être, elles se présentent, s’extériorisent et sont représentées, expérimentées [196] et connues par nous, les hommes. Dans la mesure où elles apparaissent et selon la manière dont elles apparaissent, elles deviennent objets de notre conscience. Nous formons, dans une certaine mesure, la place de leur présentation et dévoilement ; dans notre esprit l’être-vrai pour des étants se prépare un «lieu». Est-ce à dire, dès lors, que seule l’extériorisation des choses, leur manifestation en propriétés et circonstances (Zustände) appartiennent à l’apparaître, les choses elles-mêmes, par contre, n’y appartenant pas ? Dans la compréhension naïve et irréfléchie d’«apparaître», nous entendons d’une manière qui va entièrement de soi, que les choses elles-mêmes se montrent, s’annoncent dans leurs présentations et extériorisations. Nous ne séparons pas encore la chose concrète et sa présence (Anwesen). Aussitôt cependant que l’on porte attention à l’apparaître comme tel, l’immédiateté vitale de l’attitude de connaissance humaine est brisée. Lorsque l’on n’accepte plus tacitement que l’étant divers s’extériorise et qu’il se tient dans le halo de lumière des modes de conscience humains, une méfiance, un soupçon surgit, qui commence à douter de la sûreté de la connaissance et du savoir. La «réalité», l’essentialité de la connaissance humaine devient problématique — et cela non pas du dehors, mais à partir d’elle-même. Tandis que l’entendement non déformé accepte que nous ne puissions avoir un savoir que de l’étant, parce qu’il se présente et parce qu’il est «intelligible», connaissable pour nous, la raison se heurte à la différence entre l’être de l’étant et l’être-su, donc entre l’être et la pensée. L’étant est-il encore lui-même quand il s’extériorise, quand il s’offre dans une pluralité de propriétés et de circonstances et qu’il est touché par la lumière de connaissance de l’esprit humain ? Le connaître est-il quelque chose d’extérieur à la chose concrète, qui ne parvient pas à même elle-même, à même son essence, reste prisonnier de la surface ? L’apparaître est-il pour ainsi dire un medium qui se glisse entre notre esprit et les choses elles-mêmes, qui modifie les choses, les colore, les déforme et les déguise ?


Ver online : Eugen Fink


[FINK, E. Proximité et distance: essais et conférences phénoménologiques. Tr. Jean Kessler. Grenoble: Jérôme Millon, 1994b]