Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Courtine (1990:284-285) – a mão

sexta-feira 22 de dezembro de 2023

destaque

Entre as principais determinações "antropológicas" de Aristóteles   está a tese decisiva de que o homem, e só o homem, tem mãos. Não é, como defendia ingenuamente Anaxágoras  , porque o homem tem mãos que é mais inteligente do que os outros animais, mas "porque é o mais inteligente (phronimotaton) que tem mãos". É, portanto, impossível "deduzir" a mão reconstruindo um qualquer tipo de evolução que começaria com a "garra", a "pinça" ou o "córneo". Se a mão pode, de fato, ocasionalmente, tornar-se todas estas coisas — e muitas mais para além disso — é porque ela não é nada de determinado, nenhuma "ferramenta" (organon  ) adaptada a um qualquer uso predeterminado, mas a faculdade ou possibilidade de aplicar ferramentas em geral ou daquilo a que chamaremos, com razão, "manuseamento". "A mão parece ser não uma ferramenta, mas várias. Pois é, por assim dizer, uma ferramenta que toma o lugar das outras (organon pro organon). É, pois, ao ser capaz de adquirir o maior número de técnicas que a natureza deu de longe o instrumento mais útil, a mão".

original

Au nombre des déterminations « anthropologiques » majeures venues d’Aristote figure assurément la thèse décisive que l’homme et lui seul a la main ou des mains. Ce n’est point, comme le soutenait naïvement Anaxagore, parce que l’homme a des mains qu’il est plus intelligent que les autres animaux, mais c’est « parce qu’il est le plus intelligent (phronimôtaton) qu’il a des mains ». Impossible donc de « déduire » la main en reconstituant une quelconque évolution qui partirait de la « griffe », de la « serre » ou de la « corne » si la main peut en effet devenir à l’occasion tout cela — et bien d’autres choses encore —, c’est parce qu’elle n’est [285] rien de déterminé, aucun « outil » (organon) adapté à tel usage préalablement fixé, mais la faculté ou la possibilité de l’outillage en général ou de ce qu’on appellera justement le « maniement ». « La main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres (organon pro organon). C’est donc à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a donné l’outil de loin le plus utile, la main » [1]. — Laissant ici de côté l’étude, qui mériterait d’être poursuivie pour elle-même, de la thématique de la main et de l’outil dans l’économie de la problématique aristotélicienne (bioanthropologique, mais aussi physique, éthique, politique et théologique), nous nous arrêterons simplement à la « main » et à sa fonction dans le mouvement ou la stratégie de la question déployée dans Sein und Zeit  .

[COURTINE  , Jean-François. Heidegger et la phénoménologie. Paris: Vrin, 1990]


Ver online : Jean-François Courtine


[1Aristote, De partibus animalium, 687 a 8 sq.