Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Laffoucrière: La présence du présent

terça-feira 30 de maio de 2017

C’est alors qu’en passant, elle effleure quelque chose qu’elle va par la suite oublier ou masquer, à savoir l’apparition de l’étant à l’homme. A coup sûr, la métaphysique ne cessera pas d’identifier l’étantité de l’étant, ce qui le constitue et qu’elle appelle son être, à sa présence. Mais elle dissimulera l’événement-avènement de cette présence, c’est-à-dire le fait que cette présence n’est pas de soi évidente, qu’elle ne se produit pas «en général», en tous temps et en tous lieux: elle est, pour l’homme, singulière et chaque fois orientée.

De Parménide   à Aristote  , la pensée fut éveillée et appelée avant tout à prendre garde au présent dans sa présence. C’est à ce titre que l’être de l’étant est devenu l’affaire de la pensée. Ce fait est le début de l’Occident  , la source cachée de son destin. La métaphysique a pensé l’être comme présence du présent, présence des choses présentes, einai   ton ontôn, devenu esse entium. Etait-ce assez pourtant pour exprimer en toute clarté cette présence du présent dont l’avènement demeure caché? Non certes, car c’était ne décider en rien en quoi elle repose. Heidegger discerne là un blocage et s’efforce de revenir à la position antérieure de la question.

Ainsi le combat de géants autour de l’être de l’étant a commencé dès l’aurore de la métaphysique. Le Chreôn — la Nécessité — d’Anaximandre  , l’Hen   — l’un — et le Logos   d’Héraclite  , la Moira   — le Destin — de Parménide, l’Idea   de Platon  , l’Energeia   d’Aristote, la subjectivité moderne, l’objectivité qui en découle, la volonté de puissance de Nietzsche  , l’essence de la technique contemporaine sont différentes réponses qui n’expriment jamais que divers aspects d’une même enquête.

De son origine à son accomplissement, les énoncés de la métaphysique se meuvent, d’une étrange façon, dans une confusion générale de l’étant et de l’être. Partout où l’on se demande: qu’est-ce que l’étant?, qu’on l’interprète comme substance, comme matière, comme esprit, comme devenir, comme représentation ou comme volonté, chaque fois, il s’agit de l’étant et de l’être.

Cette forme de pensée qu’est la métaphysique envisage l’étant en soi, dans une certaine suffisance. Il est ce qui se montre et s’impose. Il règne et c’est à rendre compte de lui qu’elle s’emploie. Cela ne veut pas dire qu’elle ne pense pas l’être. Elle y songe et en parle sans cesse. Mais l’être auquel elle pense en disant ce qu’est l’étant, lui semble aller de soi. Il est continuellement représenté comme premier, ainsi qu’en témoigne l’expression ultérieure d’à priori. Parce que l’être est pensé à partir de l’étant, la métaphysique pourra interpréter l’a priori   ou comme fondement de la chose, ou comme premier dans l’ordre de la connaissance et des conditions de l’objet. L’être est alors fixé et hypostasié dans la «réalité» ou «l’idéalité». La chose «est» ou l’être «chosifie». Tous les dualismes naîtront de là, à commencer par celui de matière et de forme qui les fonde tous. (excertos de Odette Laffoucrière  , Le destin de la pensée et "La Mort de Dieu" selon Heidegger)


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