Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

Página inicial > Léxico Alemão > Derrida (2008:338) – Unheimlichkeit

Derrida (2008:338) – Unheimlichkeit

quarta-feira 13 de março de 2024

destaque

Sublinho este valor de Unheimlichkeit  , que há anos tento mostrar aqui que desempenha um papel essencial e tão decisivo como o valor de walten  , mas que é tão pouco notado pelos leitores mais astutos de Heidegger. Ora, esta referência à Unheimlichkeit, tão difícil de traduzir, por outras razões, como walten (estranheza inquietante, estar fora de casa, mas também a qualidade do que é perturbador, um pouco assustador, simultaneamente íntimo e terrível, frequentemente associada ao grego deinon   na Introdução à Metafísica [GA40  ], e sempre para definir o Dasein   — e sabe-se também o papel que este Unheimlichkeit < desempenha > em Freud  , de um modo simultaneamente diferente e central), esta referência ao Unheimlichkeit encontra-se tanto na passagem de Sein und Zeit   dada como referência como na passagem do Seminário que estamos a ler neste momento sobre o logos   como potência (Vermögen  ) e sobre a possibilidade (Möglichkeit  ) como potência (Vermögen).

original

Je souligne cette valeur de Unheimlichkeit, dont j’essaie de montrer depuis des années ici quelle joue un rôle essentiel et aussi décisif, mais aussi peu remarqué par les lecteurs les plus avisés de Heidegger, que la valeur de walten. Or cette référence à l’Unheimlichkeit, aussi difficile à traduire, pour d’autres raisons, que walten (inquiétante étrangeté, être hors de chez soi, mais aussi qualité de ce qui est dérangeant, un peu effrayant, à la fois intime et terrible, souvent associée au deinon grec dans l’Introduction à la métaphysique, et toujours pour définir le Dasein — et vous savez aussi le rôle que cette Unheimlichkeit < joue > chez Freud, de façon à la fois différente et centrale), cette référence à l’Unheimlichkeit se trouve aussi bien dans le passage de Sein   und Zeit   donné en référence que dans le passage du Séminaire que nous lisons en ce moment sur le logos comme pouvoir (Vermögen) et sur la possibilité (Möglichkeit) comme pouvoir (Vermögen). Dans Sein und Zeit, Heidegger écrit ceci :

L’appel [Ruf   : appel de la conscience (Gewissen  ), l’appel à la responsa-culpabilité, à l’être endetté (Schuldigsein  ) que Heidegger avait analysé dans les pages qui précèdent, au § 57, et où l’Unheimlichkeit est nommée au moins sept fois], l’appel, dit-il, est l’appel du souci (Sorge  ). Le Schuldigsein constitue l’être que nous appelons Sorge (souci). Dans l’Unheimlichkeit [« étrang(èr)eté », traduction d’Emmanuel Martineau  ], le Dasein se rassemble originairement avec lui-même […]. Dans la mesure où il y va pour le Dasein — comme souci — de son être, il se convoque lui-même […] à son pouvoir être (Seinkönnen  ) depuis son Unheimlichkeit. Etc. [1]

Eh bien, cette Unheimlichkeit va réapparaître dans le passage du Séminaire que nous sommes en train de lire. En effet, aussitôt après l’aveu sans aveu et l’engagement à s’écarter de la Täuschung  , sujet de la Täuschung, Heidegger, cela me semble mériter une attention particulière et micrologique, va opérer un passage qui me paraît signifiant et important, de la possibilité au pouvoir, de la Möglichkeit au Vermögen, au logos apophantikos comme pouvoir. [338]

[DERRIDA  , Jacques. Séminaire La bête et le souverain II. Paris: Galilée, 2008]


Ver online : Jacques Derrida


[1Μ. Heidegger, Sein und Zeit, op. cit., p. 286-287 ; tr. fr., p. 206. (Traduction modifiée par Jacques Derrida.) (NdÉ)