Caron (2005:102-103) – intencionalidade

[…] Assim, diante da intencionalidade, na dinâmica da qual Husserl   fundamenta a capacidade de constituição do ego   e da própria fenomenologia, Heidegger afirma que, longe de fechar o campo do questionamento fenomenológico ou de se apresentar como o início inviolável de uma solução, o conceito de intencionalidade abre novas perspectivas problemáticas que ampliam o campo de investigação da fenomenologia: "O questionamento fenomenológico conduz, segundo o seu traço mais íntimo, à questão do ser do intencional" [GA20  :184]. O ser intencional do si mesmo não é um ponto de chegada, mas, ao contrário, um ponto de partida para um modo de pensar que busca a condição de possibilidade da intencionalidade, ou o espaço no horizonte do qual tal movimento pode ocorrer. E a fenomenologia, para Heidegger, deve especificar o "campo do ser" no qual ela emprega sua própria problemática [GA63  :2].

C’est bien et avant tout sur la question des fondements de ce que Husserl a appelé, prenant sur lui le lexique d’une tradition   que Heidegger juge difficile à porter, « l’ego transcendantal », qu’une incompatibilité de principe a lieu dès le commencement (ou plutôt dès avant le commencement) entre les deux auteurs. Four Heidegger, les premiers cours de Marbourg sont destinés à rechercher, au nom de la phénoménologie dont le concept est présent dans l’intitulé de la plupart des cours, le dégagement d’une vie vivante pour le soi ; ces cours prennent appui soit sur l’expérience religieuse de saint Paul, de saint Augustin   ou de Luther  , pour montrer en quoi la foi conduit à vivre l’hors-de-soi de sa propre subjectivité et l’exposition à l’être, soit sur Aristote   pour souligner la présence d’une proximité du soi à l’étant dans son « en tant que », c’est-à-dire dans son être – structure d’un soi qui est ainsi destiné, de lui-même et en tant que logos   ti kata tinos, à être de nouveau mis en relief dans son être-hors-de-soi originel [1]. Il y a d’entrée de jeu chez [103] Heidegger une volonté de dissocier la phénoménologie de celui qui s’en veut certes légitimement le père, mais moins légitimement, aux yeux de Heidegger, la matrice : Husserl met en relief le concept d’intentionnalité et permet ainsi de repenser la signification du logos tinos platonicien [2] : « c’est seulement avec Husserl que [la vue du logos tinos] a été redécouverte, grâce au concept d’intentionnalité » ; mais Heidegger affirme au même moment que les difficultés ouvertes par ce champ problématique réactualisé sont loin d’être adéquatement envisagées, car le problème n’a précisément pas encore été mesuré : « Apprendre à voir à nouveau ce phénomène de l’intentionnalité, cela n’a rien d’évident et ce n’est pas si simple » [3]. Ainsi, face à l’intentionnalité sur la dynamique de laquelle Husserl fait reposer la capacité de constitution de l’ego et la phénoménologie elle-même, Heidegger affirme que, bien loin de clore le champ du questionnement phénoménologique ou de se présenter comme l’inviolable amorce d’une solution, le concept d’intentionnalité ouvre de nouvelles perspectives problématiques qui élargissent le domaine d’investigation de la phénoménologie : « le questionnement phénoménologique conduit, selon son trait le plus intime, à la question de l’être de l’intentionnel » [4]. L’être-intentionnel du soi n’est pas un point d’arrivée mais constitue au contraire un point de départ pour une pensée qui recherche la condition de possibilité de l’intentionnalité ou l’espace dans l’horizon   duquel un tel mouvement peut avoir lieu. Et la phénoménologie se doit, pour Heidegger, de préciser le « champ d’être » dans lequel elle déploie sa propre problématique [5].