Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Richir (1996:8) – la phénoménalisation

quinta-feira 1º de junho de 2023

La phénoménologie tout d’abord. Elle est pour nous intrinsèquement liée à la phénoménalisation, c’est-à-dire au clignotement phénoménologique, dont nous trouvons la place, chez Merleau-Ponty  , chaque fois qu’il parle de «bougé» ou de «tremblé», mais qui est déjà chez Husserl   dans l’insaisissabilité du «vécu» — que les analyses ne déterminent jamais, finalement, que de manière provisoire, entre la finité de l’intuition, qui est toujours déjà aperception (même si les types en sont différenciés) et l’infinité de leurs implications en flux. On le trouve encore, dans la refonte que nous proposons de la phénoménologie, chez Heidegger et chez Fink  , chaque fois qu’il est question de Schwingung («oscillation») entre telle et telle instance. C’est dire que les phénomènes de la phénoménologie ne sont pas ceux dont parlent Kant  , ou le positivisme, ou encore les sciences. Ni ceux, de plus loin, dont parle la tradition philosophique. Contrairement à ce qu’a encore cru Heidegger dans une fantastique réduction de la question phénoménologique (en fait : réduction aristotélisante), cette dernière n’est pas celle de l’apparaître comme tel, ni celle de l’apparaître de l’apparaissant, mais celle, précisément, de ce qui, phénomène insaisissable comme tel, se met à trembler ou à bouger, à clignoter comme les étoiles du ciel, entre l’apparition et la disparition, en s’autonomisant par là pour lui-même, au sein d’une réflexivité propre, sans concept, où il ne renvoie qu’à lui-même et qu’en lui-même, comme en les lambeaux de sa phénoménalité, faisant s’évanouir les termes (les aperceptions) qui nous ont, le plus souvent, permis d’y accéder. En ce sens, le clignotement phénoménologique (voyons-nous une étoile ou des éclats de lumière sans support ?) est l’expression la plus simple du schème de la phénoménalisation, schème sans archè et sans télos, pris dans un schématisme an-archique et a-téléologique que nous avons exploré dans nos travaux antérieurs.

[RICHIR  , Marc. L’Expérience du penser. Phénoménologie, philosophie, mythologie. Grenoble: Jérôme Millon, 1996]


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