Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Caron (2005:781) – ser-sempre-meu [Jemeinigkeit] denega a subjetividade

sexta-feira 15 de dezembro de 2023

tradução

O que é, pois, fundamental neste ser-sempre-meu [Jemeinigkeit  ] é o modo como ele próprio é possível, bem como o polo de onde provém; Heidegger mostra-nos que um ser que é para si mesmo, que é/está em relação a si, não pode de modo algum ser um simples ente. Ter o ser-sempre-meu como característica essencial é desdobrar-se de um modo irredutível a uma simples roupagem ôntica. Ora, o sujeito tradicional é pensado como uma res, no modo de um ente. Assim, o Dasein   não é um sujeito. Longe de constituir um retorno à subjetividade, o ser-sempre-meu é, pelo contrário, o que definitivamente e em si mesmo o afasta. Através do ser-sempre-meu corretamente posto, somos assim conduzidos ao exato oposto da subjetividade para a qual inicialmente pensávamos estar a ser conduzidos por ele. É precisamente porque há, no Dasein, um Jemeinigkeit, um ser-sempre-meu, um ser-seu, um Seine, que há paralela e fundamentalmente um Sein  , e, em última análise, devido a essa mesma relação instituída pela presença do Sein, que não há sujeito senão um derivado. O Dasein é relação antes de poder aparecer como um eu, é ser-sempre-meu antes de ser visível como um sujeito, um si mesmo antes de aparecer como um eu, e esta ipseidade é uma realidade não consciente cuja forma nada tem a ver com o que conhecemos, uma realidade transpessoal que, no entanto, constitui a própria essência da pessoa, uma realidade propriamente ontológica na qual a subjetividade se mantém mas que não tem nada de subjetivo, uma realidade cuja estranheza devemos tentar habitar se quisermos nos conhecer verdadeiramente, ela que não é nada de conhecido e que sempre nos precedeu.

Original

Ce qui est ainsi fondamental dans cet être-sien, c’est la manière dont il est lui-même possible, ainsi que le pôle dont il provient ; Heidegger nous montre qu’un être qui est à soi, qui est rapport à soi, ne peut en aucun cas être un simple étant. Avoir pour caractéristique essentielle la mienneté, c’est se déployer sur un mode irréductible à une simple guise ontique. Or, le sujet traditionnel est pensé comme une res, sur le mode d’un étant. Donc, le Dasein n’est pas un sujet. Bien loin ainsi de constituer un retour de la subjectivité, la mienneté est au contraire ce qui définitivement et en elle-même l’éloigne. Par l’être-sien correctement posé, nous voilà donc conduits à l’exact opposé de la subjectivité vers laquelle nous croyions d’abord être menés par lui. C’est justement parce qu’il y a, dans le Dasein, une Jemeinigkeit, une mienneté, un être-sien, un Seine, qu’il y a parallèlement et fondamentalement un Sein, et en définitive, du fait de ce rapport même instauré par la présence du Sein, qu’il n’y a plus de sujet que dérivé. Le Dasein est rapport avant de pouvoir s’apparaître comme un moi, il est être-sien avant d’être visible comme sujet, un soi avant d’être apparu en un moi, et cette ipséité est une réalité non consciente, dont la forme n’a rien à voir avec ce que nous connaissons, une réalité transpersonnelle qui constitue pourtant l’essence même de la personne, une réalité proprement ontologique dans laquelle se tient la subjectivité mais qui n’a rien de subjectif, une réalité dont, pour nous connaître véritablement, nous devons tenterd’habiter l’étrangeté, elle qui n’est rien de connu et qui nous précède de toujours.

Loin de nous ramener vers le sujet, l’être-sien nous en arrache irrévocablement. « Est-il en effet évident a priori   que l’accès au Dasein doive prendre la forme de cette réflexion purement accueillante qui réfléchit des actes sur le moi ? Et si, au contraire, ce mode d’« autodonation » représentait pour l’analytique existentiale une séduction, certes fondée dans l’être du Dasein lui-même ? Peut-être le Dasein, dans son interpellation première de lui-même, dit-il toujours : c’est moi – et le dit-il même le plus vigoureusement lorsqu’il – n’« est » pas – cet étant ? Précisément : si la constitution du Dasein, selon laquelle il est toujours mien, était la raison même pour laquelle le Dasein, de prime abord et le plus souvent, n’est pas lui-même ? » [SZ  , p. 115-116].

CARON  , Maxence. Pensée de l’être et origine de la subjectivité. Paris: CERF, 2005.


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