Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Vezin (ET:526-527) – Da-sein

quarta-feira 21 de fevereiro de 2024

destaque

<poesia
Das Da-sein  , worin der Mensch   west.

O velho verbo wesen   que Heidegger utiliza aqui é aquele que, substantivado, se tornou na linguagem da metafísica alemã o equivalente consagrado de essentia  . Significa "ser num sentido eminente, estender o reino do seu ser" (F. Fédier  ). É neste sentido que dizemos, por exemplo: o silêncio reinava na sala.

O Da-sein   , diz a apostila sobriamente: aquilo no seio do qual o homem desdobra todo seu ser.

original

Dasein, ce mot insolite – et plus insolite encore « en français » qu’en allemand – a, entre autres vertus, d’amener le français à une limite, mais, dirons-nous (dans les mots de René Char) « pour nous stimuler et non nous accabler ».

Notre méditation du mot Dasein ne s’achèvera donc pas sur un constat d’échec mais sur un rappel. Dasein, disions-nous en commençant, a eu pour première et principale acception philosophique de traduire existentia  , existence devenant à son tour la traduction d’une traduction. Mais, une fois admis que Heidegger rompt radicalement avec le sens qu’a eu Dasein pour toute la tradition   philosophique allemande, peut-être faudrait-il s’aviser qu’au lieu de chercher encore et toujours par quel mot français (anglais, russe…) il « faudrait » rendre ce Dasein dont parle Heidegger, mieux vaudrait reconnaître aussi dans ce « mot clé » de la pensée heideggerienne une sorte de traduction. C’est du moins ainsi que l’interprète Jean Beaufret   dans une page lumineuse de Dialogue avec Heidegger (t. II, p. 50) où il met Dasein en étroite connexion avec le grec ψυχή  , tel que l’ont écrit Héraclite  , Platon  , Aristote  . Partant d’indications de Heidegger (Être et Temps, p. 14. Les problèmes fondamentaux de la Phénoménologie, p. 155, tr.fr., p. 140), il nous invite même à voir dans l’« analyse fondamentale préparatoire du Dasein» une sorte de Περὶ ψυχής. Nous voilà loin d’existentia! Mais même si aborder n’est pas traduire, cette façon d’aborder le mot Dasein pourrait bien être décisive pour situer d’emblée sur son vrai terrain la question tant disputée de la traduction de Dasein.

Dasein n’est-il, comme Erschlossenheit   (ouvertude?) qu’un de ces mots qu’on a tout lieu de dire difficiles à traduire? Dasein, ce n’est pas qu’un mot, Dasein est une pensée. Il s’agit ici d’ENTENDRE et cela est autrement plus important que de troquer un peu d’allemand contre un peu de français. Rappelons-nous ce cours du semestre d’été 1935 à la fin duquel Heidegger disait qu’Être et Temps n’est pas tant un livre qu’une tâche qui nous est donnée à accomplir. A sa suite, nous dirons donc que Dasein n’est pas tant un mot qu’une pensée, sans oublier que, dans son interview de 1966, Heidegger disait justement : « pas plus que des poèmes, on ne peut traduire une pensée ».

Revenons encore au Dasein et relisons pour finir l’apostille a de la page 87 – sans « traduire » le mot clé pour d’autant mieux l’entendre :

Das Da  -sein, worin der Mensch west.

Le vieux verbe wesen qu’emploie ici Heidegger, c’est celui qui, substantivé, est devenu dans la langue de la métaphysique allemande l’équivalent consacré d’essentia. Il veut dire « être dans un sens éminent, étendre le règne de son être » (F. Fédier). C’est le sens où l’on dit par exemple : le silence régnait dans la salle.

Le Da-sein , dit sobrement l’apostille : ce au sein de quoi l’homme déploie tout son être.

[VEZIN  , François. "Le mot Dasein", in HEIDEGGER, Martin. Être et temps. François Vezin; Rudolf Boehm. Paris: Gallimard, 1995]


Ver online : François Vezin