Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Greisch: Le phénomène du langage

terça-feira 30 de maio de 2017

« Parce que le Dasein   est signifiant dans son être même, il vit dans des significations et il peut s’exprimer en tant que celles-ci. Et ce n’est que parce qu’il y a de tels ébruitements qui s’agrègent à la signification, c’est-à-dire des paroles, qu’il y a des mots ; c’est-à-dire ce n’est que maintenant que les formes du langage, créées par la signification elle-même, peuvent être détachées de celle-ci. Une telle totalité d’ébruitements, dans laquelle éclôt d’une certaine manière la compréhension d’un Dasein et existe existentiaiement, nous la désignons comme langage ; ajoutons que lorsque je parle de la totalité du Dasein, je ne veux pas dire le Dasein isolé, mais l’être-ensemble en tant qu’historique. Savoir quel est le mode d’être du phénomène que nous appelons langage, c’est au fond une chose obscure jusqu’à aujourd’hui. Le langage qui croît et se défait chaque jour, qui devient autre de génération en génération, ou qui est mort pendant des siècles, cet être particulier du langage lui-même est encore totalement non-élucidé ; en d’autres termes : au fond le mode d’être de ce qui est le thème de toute philologie et science du langage est ontologiquement encore totalement énigmatique » (GA 21  , 151).

La seconde traduction me semble plus fidèle à l’original et exprimer mieux l’idée sous-jacente. Existentiaiement parlant, nous ne nous trouvons jamais dans la situation   fictive où nous serions déjà en possession d’un signifiant ( = Worterding) qu’il s’agirait d’allouer (zulegen) à un signifié non encore trouvé. Au contraire, les significations sont déjà là ; elles nous habitent déjà (à titre d’affections ou de compréhensions ou d’explicitations) et puis, tout à coup, nous « viennent » les mots pour les dire. Le verbe zuwachsen souligne l’aspect dynamique et quasi organique du processus  . Nous sommes moins les inventeurs des mots que nous les « trouvons ».

Le nomothète platonicien dans le Cratyle est un « technicien » du langage ; les mots sont pour lui des « instruments ». Le Dasein par contre n’est pas un technicien, surtout pas un polytechnicien : les mots « lui viennent » à mesure de ce qui l’affecte et de ce qui s’y donne à comprendre.

Nous comprenons alors mieux le sens de la déclaration : « L’être-exprimé-au-dehors (Hinausgesprochenheit) du discours est le langage. » Une fois que les « mots pour le dire » sont trouvés, une fois que les « choses sont dites », les mots du langage peuvent commencer une carrière indépendante du vouloir-dire du locuteur. Le langage devient alors la langue au sens saussurien de ce terme : un « ustensile » à-portée-de-la-main fcuhandenj extrêmement performant, un système clos, dont on pourra alors faire l’analyse sémiologique immanente.

Mais en tant que phénomène existential, le langage comporte des dimensions qu’une linguistique de la langue devra ignorer nécessairement. En particulier ce sont deux phénomènes non linguistiques, et cependant langagiers, qui retiennent longuement l’attention de Heidegger : « écouter » et « se taire » (Horen / Schweigen  . Martineau   : « entendre »/« faire silence »; Vezin   : « l’écoute »/« le silence »). C’est autour de ces deux phénomènes que se concentre une grande partie des analyses de ce long paragraphe. Au lieu d’en suivre le déroulement linéaire, je tenterai une relecture un peu plus synthétique en fonction de trois thèmes fondamentaux. (excertos de Jean Greisch  , Ontologie   et temporalité)


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