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Vallin (EI:45-47) – vontade de poder

sábado 23 de dezembro de 2023, por Cardoso de Castro

destaque

No quadro da temporalidade objetivante, a intencionalidade fundamental que comanda as relações da subjetividade com o mundo existente e que constitui a unidade desta estrutura temporal   em cada uma das suas modalidades parece-nos poder ser caracterizada pela vontade de poder. Comecemos por recordar que um estudo aprofundado das três estruturas temporais nos revelará uma dialética da vontade de poder que define a subjetividade temporalista em geral, mas que transparece em toda a sua pureza   na esfera lógica ou objetivista.

original

Dans le cadre de la temporalité objectivante, l’intentionnalité fondamentale qui commande les relations de la subjectivité avec le monde existant et qui constitue l’unité de cette structure temporelle dans chacune de ses modalités nous semble pouvoir être caractérisée par la volonté de puissance. Rappelons d’abord que l’approfondissement des trois structures temporelles nous révélera une dialectique de la volonté de puissance qui définit la subjectivité temporaliste en général, mais qui transparaît dans toute sa pureté dans la sphère logique ou objectivante.

Le caractère le plus général de cette sphère consiste en une intégration du réel dans le cadre de certaines structures intelligibles d’ordre théorique (Science) ou pratique (Technique industrielle ou sociale, telles que la subjectivité ait le sentiment de triompher ou du moins de pouvoir triompher a priori   de tous les obstacles et de tous les mystères qui s’opposeraient à son désir de s’approprier et de s’assimiler [1] la totalité du réel existant. Il ne s’agit pas ici de caractériser un moment psychologique particulier d’une lutte de la subjectivité contre le réel qu’elle vise à intégrer en totalité dans la sphère de sa domination : par exemple le moment du désir, de l’effort, ou celui de la possession, c’est-à-dire de la domination espérée et attendue, avec ce qu’il implique encore de risque éventuel et d’incertitude, ou le moment de la domination réalisée qui impliquerait le calme apaisant et la transparence de la possession.

[46] Il s’agit d’un caractère qui domine la totalité des divers moments que déploie l’activité objectivante de la subjectivité « logique » et qui est plus profond que l’apparente incertitude du désir orienté vers l’avenir ou l’apparente sécurité de sa satisfaction présente. En fait, cette « volonté de puissance » que nous ne caractérisons ici que sous l’aspect qu’elle revêt dans la structure temporelle objectivante, et qui est par essence une activité de temporalisation, comporte une sorte d’inquiétude fondamentale ou de négativité sans laquelle la succession temporelle serait impossible, mais elle comporte en outre et simultanément une certitude a priori concernant la totalité du réel qu’elle vise. La subjectivité objectivante en tant que telle est assurée a priori de ses victoires ; ses échecs apparents ne sont que des limitations provisoires dans l’essor illimité de son dynamisme conquérant.

Les connotations affectives et actives de cette notion de volonté de puissance doivent nous mettre en garde contre une interprétation purement « théorisante » de la subjectivité objectivante. Cette dernière s’avère simultanément activité théorique orientée vers l’assimilation du réel par la connaissance et activité pratique visant à la possession du réel dans la satisfaction du désir. Une distinction trop radicale entre l’ordre « théorique » et l’ordre « pratique » risquerait de masquer l’unité profonde de cette structure, qui baigne dans une atmosphère affective jusque dans ses démarches les plus théoriques (celle du savant, par exemple) et qui implique inversement une activité de connaissance objectivante jusque dans ses démarches les plus concrètes, d’ordre technique ou social. La transcendance vers un monde objectivé qui caractérise cette structure temporelle implique donc une relation d’être, une relation ontologique qui fait que la subjectivité s’accorde affectivement avec l’aspect du monde qu’elle dévoile, et qui constitue l’essence de toutes les démarches qu’elle accomplit, dans le jugement théorique et le raisonnement scientifique aussi bien que dans le maniement des outils, ou dans n’importe quelle conduite sociale dans le cadre de la vie « habituelle ». La rationalisation scientifique du monde, en tant que démarche théorique de « pure » connaissance implique à sa racine une relation ontologique de désir de possession à l’égard du monde et non le soi-disant détachement et le désintéressement de la « raison pure ».

La raison humaine en tant que telle et sous sa forme la plus « pure » est engagée dans le monde qu’elle cherche à connaître et à comprendre. Chacune des modalités de son intentionnalité fondamentale traduit un désir de dominer le monde, de le [47] connaître conformément aux catégories de la pensée et aux besoins de l’activité humaine. Cet engagement dans le monde ou cet « être-dans-le-monde », est corrélatif d’une liaison nécessaire et intime entre la pensée et l’action. Si l’on peut dire que l’activité théorique de la subjectivité objectivante implique une exigence nécessaire d’activité pratique ultérieure, c’est parce que l’activité théorique en tant que telle implique déjà dans son essence et à sa racine ce lien fondamental d’ordre affectif et ontologique que nous avons appelé « volonté de puissance » et par lequel la subjectivité est orientée vers la domination et la possession du monde. Telle est la justification véritable, croyons-nous, des prétentions d’un idéalisme de type kantien de faire de la subjectivité humaine la législatrice de la Nature. Si la raison humaine peut s’apparaître à elle-même comme imposant ses propres lois à la Nature, c’est parce que la conscience s’est identifiée avec la volonté de puissance.

Cela ne signifie pas que le monde apparaisse un pur produit de la subjectivité humaine, mais que ses principales structures et ses articulations sont délimitées en fonction de la volonté de puissance par laquelle la subjectivité cherche à se l’assimiler et à le dominer.


Ver online : Georges Vallin


VALLIN, Georges. Être et individualité. Éléments pour une phénoménologie de l’homme moderne. Paris: PUF, 1959


[1Au sens de « rendre semblable à soi ».