Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Milet (2000:46-47) – A técnica como des-encobrimento

sexta-feira 17 de fevereiro de 2017

Comment ménager un accès à l’interpellation à partir des dispositifs techniques ? La conférence sur la «question de la technique» est expréssement consacrée au «chemin vers l’essence de la technique». Un premier aperçu du mouvement d’ensemble peut nous aider à déterminer une orientation.

La technique repose dans le dévoilement. Si la technique ne se réduit pas à la fabrication, ni aux savoirs concernant la production et l’utilisation des instruments, c’est parce que la fabrication n’est possible que dans l’ouverture et la clarté préalable du «dévoilement». Heidegger réinterprète Aristote   : la «poiesis  » est «accompagnée de règle vraie». Pour fabriquer un coffre, il faut, d’avance, avoir vu la coffre dans le bois, la forme étant le coffre comme tel, le coffre correspondant à l’accomplissement des plus hautes virtualités du bois. A son tour, le vue du coffre est guidée par la lumière de l’usage et du monde auquel il est lié. La production conduit la chose à la lumière de la présence, dans la mesure où elle s’est laissée guider par l’être de la chose.

Une telle production laisse être, en elle, la chose se présente «de soi-même», selon la tournure qui lui est propre - la production se laisse porter par le libre épanouissement, en elle, se manifeste la liberté de la physis  .

Mais comment la technique moderne pourrait-elle se laisser penser comme «dévoilement» ? Heidegger répond qu’il y a une expérience moderne du dévoilement ; mais le dévoilement moderne pro-voque, au sens où il met la nature en demeure de livrer une énergie susceptible d’être retraitée et accumulée. En quoi la provocation est-elle un dévoilement ? En ceci qu’elle obéit à une injonction qui est celle de l’arraisonnement. L’arraisonnement est le trait fondamental du rapport à la présence - donc du dévoilement - qui pose la nature comme calculable. Caractéristique de la science moderne, une telle attitude met en oeuvre, à travers la technique, la représentation mathématique de la nature. Mais d’où l’arraisonnement tient-il son caractère d’injonction ? Il le tient de la dispensation de l’Etre, dont le retrait libère la puissance calculatrice de la technique. C’est ce jeu de la vérité de l’être - rassemblé sous l’énigmatique titre d’Ereignis   - qui soumet la provocation, c’est-à-dire le calcul - à l’injonction de l’arraisonnement. Et c’est en vertu de ce jeu que la technique est assignée à se déployer jusqu’à la limite la plus extrême de sa puissance. L’approche de cette limite correspond au plus grand danger, mais «là où est le danger, là aussi /croît ce qui sauve». A l’extrême de sa puissance, la technique rencontre sa limite, c’est-à-dire son essence. Rencontrant cette limite, elle éprouve la puissance de ce qui se déploie de soi-même, qui n’est pas produit techniquement, et qui est visé comme l’ordre de la physis. Ce qui se déploie de soi-même advient «en propre» dans cette rencontre : c’est cet événement de la déclosion du propre qui perce à travers l’Ereignis. En l’Ereignis, le propre perce depuis son retrait - la «propriation» qu’est l’Ereignis est l’unité de la dépropriation, et de l’appropriation. La technique moderne, comme calcul absolu, est «assignée» à l’Ereignis : c’est en cela qu’elle est fondée dans le dévoilement. (Jean-Philippe Milet  , L’Absolu Technique)


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