Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Greisch: Fundamentos ontológico-existenciais da consciência

quarta-feira 31 de maio de 2017

VOIR: Être et temps : § 55. Les fondements ontologico-existentiaux de la conscience.

1) Le premier pari de cette analyse consiste à admettre que la conscience est un mode particulier du comprendre. Tout ce qui a été dit plus haut du lien entre l’affection et la compréhension non seulement s’applique au phénomène de la conscience, mais y trouve une justification supplémentaire qui fait accéder à une saisie plus originaire de ces structures elles-mêmes (SZ   270). Ce n’est donc pas comme s’il s’agissait d’appliquer à un « cas particulier » (la conscience morale) une théorie générale (celle du comprendre). Nous devrions plutôt parler à ce sujet d’une relation complexe d’inclusion mutuelle : l’appel de la conscience nous fait mieux comprendre le sens existential du comprendre !

2) Le second pari consiste à prendre au pied de la lettre « l’image » de la voix de la conscience. En réalité, ce n’est pas du tout d’une image ou d’une comparaison qu’il s’agit. C’est l’essence même du phénomène qui ne peut être exprimée que de cette manière. La véritable tâche de l’analyse ne sera donc pas d’éliminer la métaphore pour revenir à un prétendu sens littéral. Heidegger écarte d’emblée l’objection « linguistique » du « langage privé ». Dire qu’à la différence du discours, la « voix de la conscience » est un phénomène purement « mental » et privé n’est pas une objection, car, d’un point de vue existential, le discours lui-même est un phénomène « mental ». Tout se passe donc comme si le « discours », tout comme l’appel de la conscience, se mouvait sur la même longueur d’onde, celle qu’une autre tradition   aurait sans doute désignée par le terme de verbum   mentis [Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que dans la première Recherche logique, discutant de la possibilité d’expressions dans la vie solitaire de l’âme, en dehors de toute intention   de communication (Kundgabe  ), Husserl   ne trouve pas d’autre exemple que l’énoncé « Tu as mal agi », émanant de la voix de la conscience. Cf. RL, I, op. cit., § 8, trad. franç., p. 44.] : « …nous ne devons pas perdre de vue que l’ébruitement vocal n’est nullement essentiel au parler, et par conséquent pas non plus l’appel. Toute profération de parole et toute "exclamation" (Ausrufen) présuppose déjà le discours » (SZ 271, trad. mod.). L’idée qu’il puisse s’agir d’une simple analogie   ou comparaison doit dès lors être écartée : « Le phénomène n’est pas comparé à un appel, mais il est compris comme parler à partir de l’ouverture constitutive du Dasein   » (SZ 271).

3) Il faut alors analyser la spécificité de « ce qui donne à comprendre en appelant ainsi » (SZ 271). Ici s’imposent d’emblée deux traits phénoménologiques :

— D’une part, l’appel de la conscience vient interrompre une écoute préalable. Depuis toujours déjà, le Dasein est à l’écoute des innombrables voix du bavardage public : « en se perdant dans la publicité du On et son bavardage il més-entend. (überhört), n’entendant que le On-même, son Soi-même propre » (SZ 271). C’est précisément à cette forme d’écoute que l’appel de la conscience, qui est « sans vacarme, sans équivoque, sans point d’appui dans la curiosité », vient mettre fin.

— D’autre part, au moment de l’interruption vient s’ajouter celui de la secousse ou de l’ébranlement qui ouvre de nouvelles possibilités de la compréhension : « Dans la tendance d’ouverture de l’appel est contenu le moment du choc, de la secousse venue de loin. L’appel retentit depuis le lointain vers le lointain. Est touché par l’appel celui qui veut être ramené » (SZ 271). Certains interprètes ont voulu reconnaître dans cette description une allusion voilée à la conception gnostique de l’appel du Dieu séparé et lointain qui vient frapper l’élu pour le rappeler à sa vraie patrie, à laquelle la connaissance seule livre l’accès. (excertos de Jean Greisch  , Ontologie   et temporalité)


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