Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Fédier (2013:52-53) – Gelassenheit

segunda-feira 29 de maio de 2023

Or la Gelassenheit  , c’est un comportement, une manière de se comporter, plus précisément le comportement de l’être humain lorsqu’il est le là. Étant le là, l’être humain est factivement en rapport avec le Milieu   : il fait être ce rapport, en se mettant en accord avec le Milieu. Il abandonne toute tension, pour laisser être. Il y a une profonde tendresse dans la Gelassenheit, pour peu qu’aucun sentimentalisme ne vienne la brouiller. Hannah Arendt   prend soin de noter : « Il [Heidegger] parle avec grand calme, sans le moindre pathos  . » La véritable tendresse n’a aucun trait « pathétique ». [52]

La Gelassenheit, selon la très éclairante remarque d’Henri Crétella, ne peut être entendue sans la part d’engagement qu’elle requiert. Mais il importe de préciser : un engagement sans aucun pathos. La Lettre à Jean Beaufret  , dont le titre exact est Über den « Humanismus   » [non sur l’humanisme, mais au-delà de ce qui jusqu’à présent s’est intitulé «humanisme», c’est-à-dire la pensée de l’homme comme centre du réel], contient tout ce qu’il faut pour entendre comme il faut ce dont il s’agit. C’est à la fin de la première page (GA9  , p. 313). Il est question de la manière dont penser est à son œuvre. « Penser est à son œuvre dans le fait de penser. Ce fait est — il faut bien le présumer — ce qu ’il y a de plus simple et du même coup de plus haut, vu qu’il y va du rapport de l’être à l’homme. […] Penser […] se laisse requérir par l’être, afin de dire la vérité de l’être. Penser porte à son accomplissement ce “laisser”. Penser est [ici Heidegger continue en français] l’engagement par l’Être pour l’Être, [il revient à l’allemand] Je ne sais s’il est possible, dans votre langue, de dire ces deux choses (“par” et “pour”) d’un seul mot, avec la tournure : [il repasse au français] penser, c’est l’engagement de l’Être. » [Fédier  , FFEntendre:52-53]


Ver online : François Fédier