Birault (1978:366-367) – a superação da filosofia

La crise de la philosophie   se développe en une grande variété de figures. Abandonnons celles qui aboutissent à une pure et simple répudiation de la philosophie et de la pensée. Ne retenons que les plus nobles, les plus solitaires, les plus foncièrement inconciliables. Il y en a cinq. Le dépassement de la philosophie, en effet, peut avoir la signification :

• d’un accomplissement dans lequel la philosophie dépose enfin son vieux nom d’amour du savoir pour devenir le Savoir absolu ou la Science effectivement réelle;

• d’une autosuppression ou d’une autoréalisation dans laquelle le devenir-monde de la philosophie répond et correspond au devenir-philosophie du monde;

• du refus existentiel de la spéculation ou de la Science au profit de ces miettes ou de ces riens philosophiques que Kierkegaard   appelle, selon les circonstances, un « exposé de psychologie   chrétienne à des fins d’édification et de réveil », ou encore, « une composition mimico-pathético-dialectique »;

• du renversement nietzschéen des arrière-mondes au nom d’un certain enthousiasme pour la vie qui retarde et masque encore, selon Heidegger, la manifestation toujours métaphysique de l’inconditionnalité du vouloir comme volonté de la volonté [1];

• enfin, d’un dépassement pour ainsi dire « régressif » de la métaphysique qui, à la lumière et à l’appel d’une forme non philosophique de la pensée, cherche à remonter vers l’essence non métaphysique de la métaphysique.

A chaque fois, on le voit, la contestation de la philosophie ne se fait pas, en apparence au moins, au nom d’une instance franchement extérieure à la philosophie : la poésie, la religion   ou la science. A chaque fois, au contraire, la critique de la métaphysique s’accomplit à partir et en faveur d’une forme finalement plus vraie ou plus authentique de la pensée : une forme plus concrète et plus achevée (Hegel  ), une forme plus historiquement et matériellement réelle (Marx  ), une forme plus existante ou existentielle (Kierkegaard), une forme plus vivante et plus délirante (Nietzsche  ), une forme plus pensante et plus méditative (Heidegger).