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Fink (1994b:204-206) – a dialética do ser, da existência e do mundo
terça-feira 9 de janeiro de 2024
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Entre as questões fundamentais da dialética do ser está a relação entre ser e aparecer, pensada a partir do ente, como exteriorização e apresentação de algo que ao mesmo tempo se encerra e regressa a si. Também aqui devem ser desconstruídas (abgearbeitet) as representações segundo as quais uma aparência das coisas atua como uma parede intermédia, como um ferrolho de fecho, e aquelas pelas quais a "coisa para nós" esconde, em certa medida, a "coisa em si". Naturalmente, a dialética da existência está sempre ligada à relação do homem com as coisas que o rodeiam, mas não se esgota na relação do homem com o mundo fenomenicamente dado que o rodeia. O homem é uma criatura natural e uma liberdade existente, ele nunca reúne os dois modos de ser sem problema, ele "é", existe como sua contradição, ele está suspenso entre dois abismos, o mais alto ente e o nada, ele nunca está seguro como o animal, e nunca em liberdade sem constrangimento, como o anjo. Está ancorado às coisas de que precisa, necessárias à sua sobrevivência — e é rodeado pelas coisas na sua proximidade, estando ao mesmo tempo mais fora do que qualquer ser intramundano, porque se relaciona com o nunca-dado que reúne todos os fragmentos enquanto se afasta deles. Intramundano e aberto ao mundo, o homem torna-se o lugar da verdade das coisas e é, ao mesmo tempo, o lugar do erro, da dúvida e da mentira.
Kessler
Aux questions fondamentales de la dialectique de l’être appartient la relation de l’être et de l’apparaître, pensée à partir [205] de l’étant, comme extériorisation et présentation de quelque chose qui, en même temps se renferme et retourne en soi. Ici doivent également être déconstruites (abgearbeitet) les représentations d’après lesquelles un apparaître des choses agirait comme un mur intermédiaire, comme un verrou de fermeture, et celles par laquelle la «chose pour nous» cacherait dans une certaine mesure la «chose en soi». Naturellement la dialectique de l’existence est toujours liée au rapport de l’homme avec les choses environnantes, mais elle ne s’épuise pas dans la relation de l’homme avec le monde environnant donné phénoménalement. L’homme est créature naturelle et liberté existante, il ne rassemble jamais les deux modes d’être sans problème, il «est», existe comme leur contradiction, il est suspendu entre deux abîmes, l’étant le plus haut et le rien, il n’est jamais sûr comme l’animal, et jamais dans la liberté sans embarras, comme l’ange. Il est chevillé aux choses dont il a besoin, qui lui sont nécessaires pour la survie — et est encerclé par les choses dans leur proximité, en même temps plus loin dehors que tout étant intra-mondain, parce qu’il se rapporte au tout jamais donné qui rassemble tous les fragments tandis que lui-même s’en retire. Intramondain et ouvert au monde, l’homme devient le lieu de la vérité des choses et est en même temps le lieu de l’erreur, du doute, du mensonge. Comme travailleur il transforme l’assujettissement à la nature de ses besoins en triomphe de la technique, célèbre sur le terrain de sa détresse (Not) ses plus fières victoires, s’arme d’un monde environnant fabriqué et devient, en un sens nouveau, dépendant de ses ouvrages. Comme mortel il anticipe le déclin de tout ce qui dure sur terre, vit dans l’ombre de la mort et atteint à partir de là la plus grande intimité du Dasein. Comme être luttant pour le pouvoir, il contraint les autres hommes à se soumettre en menaçant de tuer, par la capacité étrange et inquiétante (unheimlich) à disposer de la mort de l’autre, il annihile par sa liberté celle des autres. Comme amant, il tend vers la deuxième moitié toujours déjà retirée du Dasein, croit pouvoir échapper à la solitude à vie de notre existence et croit, par l’abandon de soi (Ent-selbstung) accéder au plus haut soi dans la plénitude du Dasein. Comme joueur, il reflète dans le medium de l’apparence (Schein) toutes les situations d’existence paradoxales, donne dans l’art et dans le jeu du culte, le rang du supra-réel à l’apparence irréelle. [206] Et finalement il existe en se comparant à la divinité et n’éprouve nulle part ailleurs plus profondément la douleur de la finitude, qu’il veuille, pour parler comme Kierkegaard , être lui-même désespéré ou n’être pas lui-même, désespérément.
Tout autres sont les structures des relations dialectiques dans lesquelles inévitablement le tout du monde devient trop grand pour notre représentation et insaisissable pour nos concepts, indicible pour notre dire. Hegel a adressé à Kant le reproche de n’avoir reconnu la dialectique que dans la région de la pensée de la totalité et de n’avoir pas vu que l’infinie inquiétude de l’esprit logeait dans chaque concept. Mais tel quel le reproche ne porte pas. Hegel a pensé la dialectique de l’être universellement, Kant a pensé l’univers dialectiquement.
Les trois formes fondamentales de la dialectique de l’être, de l’existence et du monde ne sont jamais côte à côte, sans rapport, elles sont liées, se pénètrent mutuellement et forment les frontières pour les méthodes phénoménologiques. Dans une certaine mesure notre tentative était un parcours à la limite (Grenzgang) pour avancer vers le problème de la dialectique à partir d’une présupposition invérifiée de toute phénoménologie, à partir de la présupposition que l’étant apparaît.
[FINK , Eugen. Proximité et distance: essais et conférences phénoménologiques. Tr. Jean Kessler. Grenoble: Jérôme Millon, 1994b]
Ver online : Eugen Fink