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Declève (1970:61-63) – filosofia é inquietude do Dasein
sábado 23 de dezembro de 2023
destaque
A filosofia é, portanto, a própria inquietude do Dasein. Pois é característico do homem, na ek-sistência do seu Dasein, estar simultaneamente sujeito ao reino do mistério e à ameaça da errância. A oscilação perpétua entre um e outro é Not-wendigkeit, Wende zur Not, orientação para a inquietude. "Do Da-sein do homem, e só dele, surge o desvelamento da necessidade (Notwendigkeit); e através dele a existência humana pode colocar-se no inelutável".
original
Finalement quelques propositions assez claires se dégagent qui concernent la vérité de la philosophie et son essence.
1°. L’interrogation sur l’être de l’étant demeure équivoque; elle dérive originairement de la pensée de l’Être. [GA9 :WW:23]
2°. Dans la philosophie comme pensée de l’Être, accède à la parole la libération de l’homme pour l’ek-sistence, libération qui fonde l’histoire. La parole est d’emblée articulation protectrice de la vérité de l’étant en totalité, c-à-d qu’elle préserve d’abord la vérité de l’essence. Mais elle est aussitôt, pour le sens commun, expression d’une opinion concernant l’évidence de l’étant. [GA9 :WW:24]
3°. En tant qu’elle est pensée de l’Être et qu’elle accepte l’obnubilation originaire, la philosophie est interrogation, mais une interrogation qui ne tolère aucune injonction extérieure. [Ibid.]
4° Posant la question de la vérité originaire – de cette vérité qui inclut sa propre non-essence et règne sous la forme de la dissimulation – la philosophie est détresse intérieure de la pensée. [Ibid.] Cette détresse est liée au refus de s’en tenir exclusivement à l’étant. Mais elle est surtout souci de garder la vérité de l’essence. La pensée de la philosophie «est la souple douceur qui ne se refuse pas à l’obnubilation de l’étant en totalité. Mais elle est aussi la résolution rigoureuse qui, sans détruire la dissimulation, amène celle-ci, en préservant sa nature, à la clarté de l’intellection et ainsi la contraint (à se manifester) dans sa propre vérité». [Ibid.]
5°. La philosophie est par conséquent la détresse même du Dasein. Car c’est le propre de l’homme dans l’ek-sistence de son Dasein d’être tout à la fois assujetti au règne du mystère et à la menace de l’errance. L’oscillation perpétuelle entre l’un et l’autre est Not-wendigkeit, Wende zur Not, orientation vers la détresse. «Du Da-sein de l’homme et de lui seul, surgit le dévoilement de la nécessité (Notwendigkeit) ; et par la l’existence humaine peut se placer dans l’inéluctable». [GA9 :WW:23]
6°. Il faut enfin préciser dans quel sens la philosophie peut être dite, selon une expression de Kant , gardienne de ses propres lois. Si c’est avec toute son originalité initiatrice que l’essence première de la vérité devient fondamentale pour l’interrogation philosophique, il est évident que l’attitude de gardienne autonome va de pair avec une docilité à l’égard de l’essence ou de l’étant en totalité. Davantage la philosophie, quand elle s’efforce d’effectuer le revirement qui la fait pensée de l’Être, est soutenue et déterminée dans son autonomie par la vérité de ce à quoi ses lois se réfèrent. [GA9 :WW:25] Elle découvre alors que «l’essence de la vérité n’est point la ‘généralité vide d’une universalité ‘abstraite’ mais, au contraire, l’Unique dissimulé de l’histoire, unique elle-même, qui dévoile le ‘sens’ de ce que nous appelons l’Être et de ce que nous sommes habitués depuis longtemps à penser comme l’étant en totalité». [Ibid.]
DECLÈVE, Henri. Heidegger et Kant . La Haye: M. Nijhoff, 1970
Ver online : Henri Declève