Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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vouloir-avoir-conscience

quarta-feira 13 de dezembro de 2023

Gewissen  -haben  -wollen   [SZ  ]
Gewissen-haben-wollen (ou Gewissenhabenwollen) (das) : (le) ‘VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE d’obligation’. [ETJA]
Gewissen-haben, Gewissen-haben-wollen : avoir-concience, VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. [ETEM]

Ainsi donc prend naissance la tâche de porter à la pré-acquisition le Dasein   comme un tout. Ce qui signifie cependant : déployer en général pour la première fois la question du pouvoir-être-tout de cet étant. Dans le Dasein, aussi longtemps qu’il est, quelque chose qu’il peut être et qu’il sera est à chaque fois encore en excédent (NT: Excédent (Ausstand  ) : ce concept sera thématiquement analysé - et sa traduction justifiée - au §48 [EtreTemps48]). Or à cet excédent appartient la [234] « fin » elle-même. La « fin » de l’être-au-monde est la mort. Cette fin appartenant au pouvoir-être, c’est-à-dire à l’existence, délimite et détermine la totalité à chaque fois possible du Dasein. Cependant, l’être-en-fin du Dasein dans la mort et, avec lui, l’être-tout de cet étant ne pourra être inclus de manière phénoménalement adéquate dans l’élucidation de son être-tout possible que si est conquis un concept ontologiquement suffisant, c’est-à-dire existential, de la mort. Mais la mort n’est selon la mesure du Dasein que dans un être pour la mort existentiel. La structure existentiale de cet être se révèle comme la constitution ontologique du pouvoir-être-tout du Dasein. Ainsi, tout le Dasein existant se laisse porter à la pré-acquisition. Oui, mais le Dasein peut-il aussi exister totalement de manière authentique ? Comment l’authenticité de l’existence doit-elle en général être déterminée sinon par rapport à un exister authentique ? D’où en tirerons-nous le critère ? Manifestement, c’est le Dasein lui-même qui, en son être, doit pré-donner la possibilité et la guise de son existence authentique, si tant est que celle-ci ne puisse ni lui être ontiquement imposée, ni être ontologiquement inventée. Or l’attestation d’un pouvoir-être authentique, c’est la conscience qui la donne. Comme la mort, ce phénomène du Dasein exige une interprétation existentiale adéquate. Celle-ci conduit à l’aperçu suivant lequel un pouvoir-être authentique du Dasein réside dans le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. Mais cette possibilité existentielle, de par son sens d’être, tend vers la déterminité existentielle par l’être pour la mort. EtreTemps45

L’interprétation existentiale est nécessairement éloignée de l’entente ontique quotidienne, quand bien même elle dégage les fondements ontologiques de ce que l’explicitation vulgaire de la conscience, dans certaines limites, a toujours compris et, en tant que « théorie » de la conscience, porté à un concept. Aussi l’interprétation existentiale a-t-elle besoin d’une confirmation par une critique de l’explicitation vulgaire de la conscience. À partir du phénomène une fois dégagé peut être fixée la mesure en laquelle il atteste un pouvoir-être authentique du Dasein. À l’appel de la conscience appartient un entendre possible. La compréhension de l’ad-vocation se dévoile comme VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. [270] Mais, dans ce phénomène est contenu le choisir existentiel - que nous cherchons - du choix d’un être-Soi-même, choisir que nous appelons, conformément à sa structure existentiale, la résolution. Du coup, le plan des analyses de ce chapitre nous est prédonné : les fondements ontologico-existentiaux de la conscience (§55 [EtreTemps55]) ; le caractère d’appel de la conscience (§56 [EtreTemps56]) ; la conscience comme appel du souci (§57 [EtreTemps57]) ; compréhension de l’ad-vocation et dette (§58 [EtreTemps58]) ; l’interprétation existentiale de la conscience et l’explicitation vulgaire de la conscience (§59 [EtreTemps59]) ; la structure existentiale du pouvoir-être authentique attesté dans la conscience (§60 [EtreTemps60]). EtreTemps54

Avec ce choix, le Dasein se rend possible son être-en-dette le plus propre, qui demeure [288] refermé au On-même. L’entente du On ne connaît que la suffisance ou l’insuffisance par rapport à la règle courante et à la norme publique. Le On décompte des infractions contre elles, et il cherche des compromis. Il s’est dérobé à l’être-en-dette le plus propre, afin de commenter d’autant plus bruyamment les fautes commises. Mais dans l’ad-vocation, le On-même est ad-voqué à l’être-en-dette le plus propre du Soi-même. La compréhension de l’appel est le choisir - non pas cependant de la conscience qui, comme telle, ne peut être choisie. Ce qui est choisi, c’est l’avoir-conscience en tant qu’être-libre pour l’être-en-dette le plus propre. Comprendre l’ad-vocation signifie : VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. EtreTemps58

Cela ne veut pas dire cependant : vouloir avoir une « bonne conscience », et pas davantage un culte volontairement rendu à l’appel, mais uniquement la disponibilité à l’être-ad-voqué. Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE est tout aussi éloigné d’une recherche de responsabilités factices que de la tendance à une libération à l’égard de la dette au sens du « en-dette » essentiel. EtreTemps58

Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE est bien plutôt la présupposition existentielle la plus originaire de la possibilité du devenir-en-dette factice. Comprenant l’appel, le Dasein laisse le Soi-même le plus propre agir sur soi à partir du pouvoir-être qu’il a choisi. Ainsi seulement peut-il être responsable. Mais tout agir, facticement, est nécessairement « in-conscient », non pas seulement parce qu’il n’évite pas l’endettement moral   factice, mais parce que, sur le fondement nul de son projeter nul, il est toujours déjà devenu, dans l’être-avec avec les autres, en dette auprès d’eux. Ainsi, le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE devient-il assomption de l’in-conscience essentielle à l’intérieur de laquelle seulement subsiste la possibilité existentielle d’être « bon ». EtreTemps58

La conscience est l’appel du souci, venu de l’étrang(èr)eté de l’être-au-monde, qui con-voque le Dasein à son pouvoir-être-en-dette le plus propre. Le comprendre correspondant de l’ad-vocation est, ainsi qu’on l’a établi, le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. Il est exclu de mettre sans autre forme de procès l’une et l’autre de ces déterminations en harmonie   avec l’explicitation vulgaire de la conscience. Bien plutôt semblent-elles y contredire directement. Nous qualifions l’explicitation de la conscience de vulgaire, parce qu’elle s’en tient, en caractérisant le phénomène et en assignant sa « fonction », à ce que l’on connaît au titre de conscience, à la manière dont on la suit ou ne la suit pas. EtreTemps59

Pour échapper à la conséquence citée, on a interprété la « bonne » conscience comme privation de la « mauvaise » et on l’a déterminée comme « le défaut vécu de la mauvaise conscience » [NA: Cf. M. SCHELER  , Der Formalismus in der Ethik und die materiale Wertethik, IIème partie, dans le présent Jahrbuch, t. II, 1916, p. 192. (NT: Cf. la trad. M. de Gandillac déjà citée.)]. Du coup, elle serait une expérience du non-surgissement de l’appel, c’est-à-dire du fait que l’appel n’a rien à me reprocher. Mais comment ce « défaut » est-il « vécu »? Ce prétendu vécu n’est absolument pas l’expérience d’un appel, mais une manière de s’assurer qu’un acte imputé au Dasein n’a pas été commis par lui et que pour cette raison il n’est pas [292] en-dette. Mais se rendre certain que l’on n’a pas fait quelque chose, c’est là une opération qui n’a absolument pas le caractère d’un phénomène de la conscience. Au contraire : cette certification peut signifier plutôt un oubli de la conscience, autrement dit la sortie hors de la possibilité de pouvoir être ad-voqué. La « certitude » en question abrite en soi le refoulement rassurant du VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE, c’est-à-dire de la compréhension de l’être-en-dette le plus propre et constant. La « bonne » conscience n’est ni une forme autonome, ni une forme dérivée de conscience - elle n’est absolument pas un phénomène de la conscience. EtreTemps59

L’interprétation existentiale doit dégager une attestation, présente dans le Dasein lui-même, de son pouvoir-être le plus propre. La guise en laquelle la conscience atteste n’est pas une annonce   indifférente, mais une con-vocation pro-vocante à l’être-en-dette. Ce qui est ainsi attesté est « saisi » dans l’entendre qui comprend sans déguisement l’appel au sens visé par celui-ci même. Seule la compréhension de l’ad-vocation en tant que mode d’être du Dasein livre la réalité phénoménale de ce qui est attesté dans l’appel de la conscience. Ce comprendre authentique de l’appel, nous le caractérisions comme VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. Ce laisser-agir-en-soi le Soi-même le plus propre à partir de lui-même en son être-en-dette représente phénoménalement le pouvoir-être authentique attesté dans le Dasein même. Or la structure existentiale de ce pouvoir-être, voilà ce qui désormais doit être libéré. Ainsi seulement pourrons-nous pénétrer jusqu’à la constitution fondamentale - ouverte dans le Dasein lui-même - de l’authenticité de son existence. EtreTemps60

Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE, en tant que se-comprendre dans le pouvoir-être le plus propre, est une guise de l’ouverture du Dasein. Celle-ci, outre le comprendre, est constituée par l’affection et le parler. Un comprendre existentiel signifie ceci : se projeter vers la possibilité factice à chaque fois la plus propre du pouvoir-être-au-monde. Mais le pouvoir-être n’est compris que dans l’exister en cette possibilité. EtreTemps60

Quelle tonalité correspond-elle à un tel comprendre ? Le comprendre de l’appel ouvre le Dasein propre dans l’étrang(èr)eté de son isolement. L’étrang(èr)eté co-dévoilée dans le [296] comprendre est nativement ouverte par l’affection de l’angoisse, qui lui appartient. Le fait de l’angoisse de conscience est une confirmation phénoménale de ce que le Dasein, dans le comprendre de l’appel, est transporté devant l’étrang(èr)eté de lui-même. Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE devient disponibilité à l’angoisse. EtreTemps60

Le troisième moment d’essence de l’ouverture est le parler. À l’appel comme parler originaire du Dasein ne correspond point un contre-parler - par exemple au sens d’une discussion débattant de ce que dit la conscience. L’entendre compréhensif de l’appel ne se refuse point le contre-parler parce qu’il serait assailli par une « puissance obscure » qui l’écraserait, mais parce qu’il s’approprie la teneur de l’appel en la découvrant. L’appel place devant l’être-en-dette constant et ramène ainsi le Soi-même du pur bavardage de l’entente du On. Par suite, le mode de parler articulant qui appartient au VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE est la ré-ticence. Le faire-silence a été caractérisé plus haut [NA: Cf. supra, §34 [EtreTemps34], p. [164]] comme une possibilité essentielle du parler. Qui veut donner à comprendre en faisant-silence, doit « avoir quelque chose à dire ». Le Dasein, dans l’ad-vocation, se donne à comprendre son pouvoir-être le plus propre. Par suite, cet appeler est un faire-silence. Le parler de la conscience ne vient jamais à l’ébruitement. La conscience n’appelle qu’en faisant-silence, autrement dit l’appel provient de l’absence de bruit de l’étrang(èr)eté et rappelle le Dasein con-voqué, en tant qu’il lui incombe de devenir silencieux, au silence de lui-même. Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE, ainsi, ne comprend ce parler silencieux de manière adéquate que dans la ré-ticence. Celle-ci ôte la parole au bavardage d’entendement du On. EtreTemps60

L’ouverture du Dasein contenue dans le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE est donc constituée par l’affection de l’angoisse, par le comprendre comme se-projeter vers l’être-en-dette le plus propre et par le parler comme ré-ticence. Cette ouverture authentique insigne, attestée dans le [297] Dasein lui-même par sa conscience - le se-projeter réticent et prêt à l’angoisse vers l’être-en-dette le plus propre - nous l’appelons la résolution. EtreTemps60

La résolution transporte l’être du Là dans l’existence de sa situation  . Mais d’autre part, elle délimite la structure existentiale du pouvoir-être authentique attesté dans la conscience, du VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE. En celui-ci, nous avons reconnu la compréhension adéquate de l’ad-vocation. Il devient donc tout à fait clair à partir de là que l’appel de la conscience, lorsqu’il con-voque au pouvoir-être, ne représente pas [au Dasein] un idéal d’existence vide, mais le pro-voque à la situation. Cette positivité existentiale de l’appel bien compris de la conscience permet en même temps d’apercevoir en quelle mesure la restriction de la tendance de l’appel à des endettements contractés ou potentiels méconnaît le caractère d’ouverture de la conscience et ne nous procure qu’en apparence la compréhension concrète de sa voix. L’interprétation existentiale de la compréhension de l’ad-vocation en tant que résolution dévoile la conscience comme ce mode d’être, renfermé dans le fondement du Dasein, où il se rend lui-même possible-en attestant son pouvoir-être le plus propre - son existence factice. EtreTemps60

Dans quelle mesure la résolution, si elle est « pensée jusqu’au bout » conformément à sa tendance d’être la plus propre, conduit-elle à l’être pour la mort authentique ? Comment la connexion entre le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE et le pouvoir-être-tout authentique existentialement projeté du Dasein doit-elle être conçue ? La compénétration des deux produit-elle un nouveau phénomène ? Ou bien nous maintient-elle auprès de la résolution attestée en sa possibilité existentielle, de telle manière toutefois qu’elle puisse éprouver de la part de l’être pour la mort une modalisation existentielle ? Mais qu’est-ce que cela veut dire « penser jusqu’au bout » existentialement le phénomène de la résolution ? EtreTemps62

La résolution a été caractérisée comme un se-projeter ré-ticent et prêt à l’angoisse vers l’être-en-dette le plus propre. Celui-ci appartient à l’être du Dasein et signifie : être-fondement nul d’une nullité. Le « en-dette » qui appartient à l’être du Dasein ne tolère ni accroissement ni diminution. Il est antérieur à toute quantification, si tant est que celle-ci ait un sens. De même, le Dasein, étant essentiellement en-dette, ne l’est pas de temps en temps, pour ensuite ne l’être à nouveau plus. Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE se décide pour cet être-en-dette. Le sens propre de la résolution implique de se projeter vers cet être-en-dette comme lequel le Dasein est aussi longtemps qu’il est. Par suite, l’assomption existentielle de cette « dette » dans la résolution n’est authentiquement accomplie que lorsque la résolution, dans son ouvrir du Dasein, s’est rendue assez translucide pour comprendre l’être-en-dette comme constant. Mais cette compréhension ne devient possible que pour autant que le Dasein s’ouvre le pouvoir-être « jusqu’à sa fin ». Toutefois, l’être-à-la-fin du Dasein signifie existentialement : être pour la fin. La résolution devient authentiquement ce qu’elle peut être en tant qu’être compréhensif pour la fin, c’est-à-dire que devancement dans la mort. La résolution n’« a » pas simplement du rapport avec le devancement comme avec un autre d’elle-même. EtreTemps62

Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE signifie la disponibilité à être ad-voqué à l’être-en-dette le plus propre qui déterminait à chaque fois déjà le Dasein factice avant tout endettement factice et après sa liquidation. Cet être-en-dette préalable et constant ne se manifeste à découvert en sa priorité que lorsque celle-ci même est engagée dans la possibilité qui est pour le Dasein purement et simplement indépassable. Lorsque la résolution, en devançant, a repris la possibilité de la mort dans son pouvoir-être, l’existence authentique du Dasein ne peut plus être dépassée par rien. EtreTemps62

Mais à l’inverse, c’est seulement l’interprétation de la « connexion » entre résolution et devancement qui a pu atteindre la pleine compréhension existentiale du devancement lui-même. Jusqu’alors, celui-ci ne pouvait valoir que comme projet ontologique. Maintenant, il est apparu au contraire que le devancement n’est pas une possibilité inventée et imposée au Dasein, mais le mode d’un pouvoir-être existentiel attesté dans le Dasein, mode qu’il s’intime pour autant que, en tant que résolu, il se comprend authentiquement. Le devancement n’« est » pas en tant que comportement flottant en l’air, mais il doit nécessairement être conçu comme la possibilité, abritée dans la résolution existentiellement attestée, et ainsi co-attestée, de son authenticité. L’authentique « pensée de la mort » est le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE qui s’est rendu existentiellement translucide. EtreTemps62

La résolution devançante n’est nullement un expédient, forgé pour « surmonter » la mort, elle est ce comprendre - consécutif à l’appel de la conscience - qui libère pour la mort la possibilité de s’emparer de l’existence et de dissiper radicalement tout auto-recouvrement fugace. Le VOULOIR-AVOIR-CONSCIENCE déterminé comme être pour la mort ne signifie pas davantage une sécession qui fuirait le monde, mais il transporte, sans illusions, dans la résolution de l’« agir ». La résolution devançante, enfin, ne provient pas non plus d’un « idéalisme » qui survolerait l’existence et ses possibilités, mais elle jaillit de la compréhension dégrisée de possibilités fondamentales factices du Dasein. Avec l’angoisse dégrisée qui transporte devant le pouvoir-être isolé, s’accorde la joie vigoureuse de cette possibilité. En elle, le Dasein devient libre des « contingences » de cette assistance que la curiosité affairée demande avant tout aux événements du monde de lui procurer. Néanmoins, l’analyse de ces tonalités fondamentales excède les limites que son but fondamental-ontologique trace à la présente interprétation. EtreTemps62