Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Schürmann (1982:115-116) – arché - le paradigme cinétique de l’origine

sexta-feira 2 de junho de 2023

Original

« Les Grecs entendent dans ce mot le plus souvent deux choses : arche   veut dire, d’une part, ce à partir de quoi quelque chose prend son essor et son commencement ; mais d’autre part ce qui, en tant qu’un tel essor et commencement, maintient son emprise par-delà cet autre qui sort de lui et ainsi le tient, donc le domine. Arche veut dire en même temps commencement et commandement » [GA9  :317 / Questions II 190]

Le mot arche semble être entré dans le langage philosophique seulement avec Aristote  . C’est lui qui joint expressément à la signification de commencement, plus ancienne, celle de commandement. Depuis Homère  , le sens courant du verbe archein était : mener, venir en premier, ouvrir, par exemple une bataille ou un discours [1]. L’arche désignait ce qui est au début, soit dans un ordre de succession temporelle, comme l’enfance, soit dans un ordre d’éléments de constitution, comme la farine est à la base de la pâte, ou les organes sont les parties élémentaires du corps. La seconde signification — commandement, pouvoir, domination — ne se rencontre pas chez Homère, mais bien dans Hérodote et Pindare. Aristote reprend ce sens [2]. Mais l’innovation aristotélicienne consiste dans la jonction des deux sens, début et domination, en un même concept abstrait [3]. Et jusqu’à la fin de l’Antiquité [4] arche reste un [115] terme technique pour désigner des éléments constitutifs, abstraits et irréductibles, dans l’être, le devenir et la connaissance. Le concept métaphysique d’arche exprime donc l’élément structurel abstrait des étants qui, dans leur analyse, est unhintergehbar, indépassable. C’est un concept lié de part en part à la métaphysique de la substance sensible et de sa «théorie» [5].

Gros

The Greeks usually hear two things in this word: on the one hand  , ἀρχή means that from which something takes its egress and inception; on the other it means that which, as such egress and inception, at the same time reaches beyond whatever emerges from it, thereby dominating it. ἀρχή means both inception and domination inseparably. [“On the Being and Conception of Phusis  ”, GA9:317]

The word ἀρχή seems to have entered philosophical language only with Plato   and Aristotle. Aristotle is the one who explicitly joins the more ancient sense of inception with that of domination. From the time of Homer, the common meaning of the verb άρχειν had been “to lead,” “to come first,” “to open,” for instance, a battle or a discourse. In the epic tradition  , ἀρχή designates what is at the beginning, either in an order of succession in time, like childhood, or in an order of constitutive elements, as flour is the basis of dough or as the organs are the elementary parts of the body. The other meaning, that of command, of power, of domination, although absent from Homer, is found in Herodotus and Pindar  . Aristotle also uses the word in this sense. But the Aristotelian innovation consists in uniting the two senses, inception and domination, in the same abstract concept. Until the end of antiquity ἀρχή remains a technical term for designating the constitutive, abstract, and irreducible elements in being, becoming, and knowing. The metaphysical concept of αρχή expresses that abstract structural element in entities which, in their analysis, is unhintergehbar, insurpassable. It is a concept thoroughly linked to the metaphysics of sensible substance and its ‘theory’.

Lancho

«Con frecuencia los griegos entienden en esta palabra dos cosas: arché quiere decir, por un lado, aquello a partir de lo cual algo toma su auge   y su comienzo; pero, por otra parte, aquello que, en tanto que auge y comienzo, mantiene su empresa más [134] allá de eso otro que sale de sí y así lo tiene, lo domina. Arché quiere decir al mismo tiempo comienzo y mando». [GA9:317]

La palabra arché parece haber entrado en el lenguaje filosófico solamente con Aristóteles. Es él quien une expresamente a la significación de comienzo, más antigua, la de mando. Desde Homero, el sentido corriente del verbo archein era: traer, venir en primer lugar, abrir, por ejemplo, una batalla o un discurso. Arché designaba lo que es al comienzo, sea en el orden de sucesión temporal  , como la infancia, sea en un orden de elementos de constitución, como la harina es la base de la pasta, o los órganos son las partes elementales del cuerpo. La segunda significación —mando, poder, dominio— no se encuentra en Homero sino en Herodoto y Pindaro. Aristóteles recupera ese sentido. Pero la innovación aristotélica consiste en la unión de los dos sentidos, comienzo y dominio, en un mismo concepto abstracto. Y hasta el fin de la Antigüedad arché permanece como un término técnico para designar elementos constitutivos, abstractos e irreductibles en el ser, el devenir y el conocimiento. El concepto metafísico de arché expresa el elemento [135] estructural abstracto de los entes que, en su análisis, es unhintergehbar, insuperable. Es un concepto ligado de parte a parte a la metafísica de la sustancia sensible y a su «teoría».


Ver online : Reiner Schürmann


[1Par exemple Iliade, XXII, 116; Odyssée, XXI, 4.

[2Politique III, 13 ; 1284 b 2, où il parle des nations «à l’esprit exalté par le souvenir de leur ancienne puissance».

[3Dans Métaphysique V, 1 ; 1012 b 34-1013 a 17, Aristote donne une liste des multiples acceptions du mot où se mélangent les deux sens comme dans une simple énumération lexicographique. Il définit l’arche comme ce à partir de quoi quelque chose est, ou devient, ou est connu. Le terme signale donc une source de l’être, du devenir et du connaître au-delà de laquelle il est inutile de vouloir enquêter : elle est ultime parce qu’elle commence et commande en même temps; parce que, comme le dit Pierre Aubenque, « le commencement n’est pas un simple début qui se supprimerait dans ce qui suit, mais au contraire n’en finit jamais de commencer, c’est-à-dire de régir ce dont il est le commencement toujours jaillissant », Le Problème de l’être chez Aristote, Paris, 1966, p. 193. Le concept d’arche est plus large que celui d’aitia : «toutes les aitiai sont des archai », Métaphysique V, 1 ; 1013 a 18, mais toutes les archai ne sont pas des causes (littéralement : toutes les archai ne sont pas « coupables » de quelque chose, l’aitia désignant «ce qui est coupable qu’un étant soit ce qu’il est» (GA9:315 / Questions II 188).

[4Chez Plotin, par exemple, les hypostases sont des éléments constitutifs, archai, de l’univers, tout comme l’être crée et la liberté sont des éléments constitutifs de l’homme, Ennéade III, 3, 4, 1-7.

[5Le theôreîn «amène devant la perception et l’exposition les archai et les aitiai de la chose présente» (GA7:53 / Essais et conférences, 58).