Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Laffoucrière (1968:255-256) – logos é história

segunda-feira 11 de março de 2024

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[…] Sempre só há história do logos  . Porque o logos marca não só a unidade do ser e do ente, mas também a sua diferenciação, abre o registro da temporalidade. Exprime esta temporalidade de duas maneiras: no que diz e no que não diz. No que diz, encarna-se nas obras dos homens. No que não diz, remete para o advento da presença. Segue-se necessariamente uma dupla consideração: o logos impor-se-á como Grund  , isto é, como aquilo que funda a expressão de cada momento na forma manifesta que tomou. Além disso, tal como o ser de que é o não, na ausência que atesta, refere-se aos deuses e aos homens.

original

[…] Il n’y a jamais histoire que du logos. Parce que le logos marque non seulement l’unité de l’être et de l’étant, mais aussi leur différenciation, il ouvre le registre de la temporalité. Cette temporalité, il l’exprime de deux manières : en ce qu’il dit et en ce qu’il ne dit pas. En ce qu’il dit, il s’incarne dans les œuvres des hommes. En ce qu’il ne dit pas, il renvoie à l’avènement de la présence. Une double considération s’en suit nécessairement: le logos s’imposera comme Grund, c’est-à-dire comme ce qui fonde l’expression de chaque instant dans la forme manifeste qu’elle a prise. Par ailleure, comme l’être dont il est le non, dans l’absence qu’il atteste, il renvoie aux dieux et aux hommes.

Parce qu’il est Grund, il explique toutes les constructions métaphysiques qui pendant des siècles ont régné et celles-ci, du fait qu’il est Grund, possèdent une part indiscutable de vérité. Comme tant d’autres doctrines, elles ne sont fausses qu’en s’absolutisant, que dans ce qu’elles oublient: que ce Grund est Abgrund, abîme, Nichtung   originelle, anéantissemnent de l’être qui se donne à penser. Ce don même du logos à chaque instant est la dimension vivante du divin. En situant dans le da de l’homme le surgissement du logos, dans son identité et sa différence, Heidegger restitue l’unité de l’ontologie   et de la théologie que la métaphysique, se contentant de les entredéfinir, avait oubliée.

On doit à coup sûr se demander maintenant à quelle définition de l’homme pareille esquisse peut bien se rapporter. Deux textes, avons-nous dit, sont traditionnels : animal rationale   et faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram. L’homme pense et parle et l’homme est divin. Il n’est question de nier ni l’un ni l’autre point de vue. C’est leur unité que nous cherchons. Où est-elle ?

Elle s’accomplit dans l’ouverture du Da, c’est-à-dire dans la dispensation de présence qu’exprime chaque fois le logos. Au fond, il y a dispensation de logos. Heidegger précise qu’il faudrait, à la formule métaphysique: Anthrôpos = zôon logon echon, l’homme = être vivant qui a la parole, substituer cette autre: [256] phusis   = logos anthrôpon echôn, le jaillissement donne chaque fois la parole qui a l’homme [GA40  ]. Non certes que nous hypostasions le logos. La dispensation, ce qui nous dispose à … est avant tout orientation. En bref, elle a un sens. Elle nous ouvre de manière singulière, qui ne se répétera jamais, à nous-mêmes, aux autres, aux choses et à Dieu. Elle constitue l’instant situé qui est notre enracinement. Le monde, cosmos, n’est alors qu’un autre nom du logos-aiôn. Ils expriment l’un et l’autre cette chose encore in-ouïe: la dispensation de l’être [GA10  ], c’est-à-dire le fait que les catégories, la manière dont nous abordons l’étant, ne sont ni de la pensée, comme l’a cru la métaphysique, ni de l’étant comme le croit le sens commun, mais du logos. Mieux, elles sont logos.

[LAFFOUCRIÈRE, Odette. Le destin de la pensée et "La Mort de Dieu" selon Heidegger. La Haye: Martinus Nijhoff, 1968]


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