Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Boutot (HP:270-272) – Plotino, hipóstases

sábado 20 de janeiro de 2024

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O fato de o neoplatonismo, e mais especificamente a filosofia de Plotino  , não pertencer à tradição metafísica tal como Heidegger a entende (i.e. como ontoteologia) foi sublinhado por J.-L. Marion   e sobretudo por P. Aubenque   num artigo intitulado "Plotino e a superação da ontologia grega clássica". Como sabemos, Plotino contesta o primado da ontologia, que para ele já não ocupa o primeiro lugar na hierarquia do saber filosófico. Como salienta P. Aubenque, uma tese essencial do plotinismo, e posteriormente do neoplatonismo, é que o ente não é a coisa primeira ou mais universal. O ente só pertence à segunda hipóstase, a da Inteligência. Acima do ente, há o Uno. "Ao reduzir, num único e mesmo movimento, o ente ao inteligível e a inteligência do ente a uma hipóstase, que já não é a primeira, Plotino torna imediatamente claro, embora isso não tenha sido muito notado até agora, o que é particular e, portanto, limitado sobre o que tem sido chamado de "estrutura onto-teológica da metafísica", o fruto de uma decisão parcialmente arbitrária do pensamento, em vez de uma necessidade lógica.

original

La non-appartenance du néoplatonisme, et plus particulièrement de la philosophie   de Plotin, à la tradition   métaphysique telle que la comprend Heidegger (à savoir comme onto-théologie) a été soulignée par J.-L. Marion et surtout par P. Aubenque dans un article intitulé « Plotin et le dépassement de l’ontologie   grecque classique ». Plotin conteste, on le sait, le primat de l’ontologie qui n’occupe plus chez lui la première place dans la hiérarchie du savoir philosophique. Une thèse essentielle du plotinisme, et à sa suite du néoplatonisme, est en effet, comme le relève P. Aubenque, que l’étant n’est pas ce qu’il y a de premier, ni de plus universel. L’étant relève seulement de la seconde hypostase, celle de l’Intelligence. Au-dessus de l’étant, il y a l’Un. « En réduisant dans un même mouvement, dit P. Aubenque, l’étant à l’intelligible et intelligence de l’étant à une hypostase, qui n’est plus la première, Plotin fait apparaître d’un coup, bien qu’on s’en soit peu avisé jusqu’ici, ce qu’il y a de particulier et, par là, de limité dans ce qu’on a appelé la “structure onto-théologique de la métaphysique”, fruit d’une décision partiellement arbitraire de la pensée plus que d’une nécessité logique. La métaphysique devient un cas particulier de la pensée, de même que nous savons aujourd’hui que la géométrie euclidienne est un cas particulier, même s’il demeure à bien des égards privilégié, d’une pan  -géométrie ». L’ontologie plotinienne ne culmine pas dans une « théologie » au sens où l’entend Heidegger, c’est-à-dire dans une « interprétation pour laquelle la cause de l’étant est Dieu et (dans un) transfert de l’être dans cette cause, qui contient en soi l’être et le fait jaillir de soi, parce qu’elle est, de tout ce qui est, l’Etant maximum (das Seiendste des Seienden  ) ». Au-dessus de l’étant, il n’y a pas chez Plotin un étant suprême, un summum ens dont proviendrait l’être de chaque chose (à la manière de l’Idée du Bien chez Platon   telle que l’interprète Heidegger), mais l’Un, qui, parce qu’il est exhaussé au-delà de l’étantité, n’est pas lui-même un étant. « L’intelligence, dit Plotin, fait partie des étants ; mais, celui-là (i.e. l’Un) n’est pas quelque chose (οὐ τι), mais avant chaque chose (προ έκάστου) ; il n’est pas étant (ουδέ ὄv) ; car l’étant a une forme qui est celle de l’étant, mais celui-là est privé de toute forme, même intelligible ». L’Un est chez Plotin cause de l’étant (« ce qui fait que les étants sont des étants, dit Plotin, c’est l’Un »), mais parce qu’il est cause de l’étant, et pour pouvoir l’être, il n’est pas lui-même étant. La cause ne possède en effet dans le néoplatonisme aucun des caractères de ce qu’elle cause. « L’origine, commente E. Bréhier  , ne peut, comme telle, posséder aucun des caractères que possèdent les êtres à expliquer et à déduire ; car elle serait alors une chose parmi les autres choses, un être parmi les autres êtres. Mais, ne possédant aucun des caractères des êtres, elle apparaît à la pensée qui voudrait la saisir comme un pur non-être ». Il n’y a pas d’onto-théologie chez Plotin. Tout au plus pourrait-on parler chez lui d’une « hénologie » si l’Un n’échappait à l’intelligence, au νοῦς   et au λόγος  . La pensée de Plotin se développe en fin de compte en dehors de la métaphysique traditionnelle qui se caractérise par l’onto-théologie, que Plotin tente précisément de « dépasser » en affirmant négativement que l’être de l’étant n’est pas un étant, mais un non-étant (l’Un). Eu égard à cette tentative de dépassement de l’onto-théologie, la thèse heideggerienne assimilant l’histoire de la philosophie depuis Platon à l’histoire de la métaphysique demanderait certainement à être nuancée.

BOUTOT  , Alain. Heidegger et Platon. Paris: PUF


Ver online : Alain Boutot