Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Marquet (1995:214-215) – a história

segunda-feira 8 de janeiro de 2024

tradução

A história é, por sua própria natureza, imperial e profana — uma tentativa selvagem de produzir um "grande Ser" dentro do qual a informação circularia sem obstáculos, tornando possível a recapitulação total. O resultado final, que coincide com a sua extinção, é a produção de um homem sem qualidades, em outras palavras, um "mundo" em que cada "um" é igualmente capaz de exprimir (tornar-se) o Um. O mundo pós-histórico é, ao mesmo tempo, o mundo dos "direitos do homem" — enquanto, no decurso da história, só aqueles que emergiam como singulares (sobretudo o Soberano, único ou plural) tinham direitos: isto porque, no fundo, não há outro ser (e, portanto — mas a posteriori — nenhum direito a ser) que não o Singular. Reconhecer os direitos humanos é reconhecer, em cada indivíduo, aquilo a que a religião chamava "imagem e semelhança" de Deus — a possibilidade de ser o único, por outras palavras, o im-possível: Daí o aspecto irrisório mas absoluto (porque no domínio do Singular não há mais nem menos) de um imperativo a que ninguém pode escapar, tal como ninguém o pode levar a sério (porque a exceção não pode ser toda a gente — ou mesmo, em última análise, ninguém).

original

2 — Le caractère partiel (mutilé, blessé) de la singularité humaine se traduit par le fait qu’à ce niveau — le seul que nous connaissions — l’unique n’existe, paradoxalement, qu’au pluriel: non seulement il y a plusieurs hommes (plusieurs «moi»), mais il y [215] a plusieurs humanités — plusieurs langages, qui peuvent certes se traduire les uns dans les autres, mais d’aucune façon se réduire à un seul (l’écriture mathématique est comme le substitut de cette langue unique absente, d’où son caractère à la fois mystique, rigoureux et in-signifiant). Il n’y a donc pas d’humanité au singulier, si ce n’est sous la forme de cet événement jusqu’à présent complètement déstabilisant qu’est (ou a été) l’histoire. L’histoire s’avère, par nature, impériale et profanatrice — tentative sauvage de produire un «grand Être» au sein   duquel l’information   circulerait sans obstacle, rendant possible une récapitulation totale. En fait, ce processus   est resté jusqu’au bout acéphale, événement uniquement destructeur parce qu’il n’est le fait de personne et qu’aucun sujet ne le sous-tend; son résultat ultime, qui coïncide avec son extinction: la production de l’homme sans qualités, c’est-à-dire d’un «monde» où chaque un est également susceptible d’exprimer (de se rendre) l’Unique. Le monde post-historique est en même temps celui des «droits de l’homme» — alors que dans le cours de l’histoire seul avait droit celui qui surgissait, hors du commun, comme singulier (avant tout, le Souverain, qu’il soit unique ou pluriel): cela parce qu’au fond il n’y a d’être (et donc — mais après coup — de droit à l’être) que du Singulier. Reconnaître les droits de l’homme, c’est reconnaître, en chacun, ce que la religion   appelait «l’image et la ressemblance» de Dieu — la possibilité d’être le seul, c’est-à-dire l’im-possible: d’où le côté à la fois dérisoire et absolu (car dans le domaine du Singulier, il n’y a pas de plus ou de moins) d’un impératif auquel nul désormais ne peut se soustraire, pas plus qu’il ne peut en son fond le prendre au sérieux (car l’exception ne saurait être chacun — ni même, finalement, qui que ce soit).

[MARQUET  , Jean-François. Singularité et événement. Grenoble: J. Millon, 1995.]


Ver online : Jean-François Marquet