Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Laffoucrière: Onde a metafísica se move?

terça-feira 30 de maio de 2017

En faisant l’expérience que l’étant est, la métaphysique constate une différence entre l’être et l’étant et se situe d’emblée au cour de cette différence. Mais elle ne la pense pas pour elle-même. Elle s’attache seulement aux différents de la différence, à ce qu’elle appelle l’être et à ce qu’elle appelle l’étant, à la présence et au présent. Elle ne décide ainsi en rien en quoi repose la présence du présent. C’est pourquoi la métaphysique ne se pense pas elle-même. Elle n’atteint pas la dimension de cette différence où elle se meut, car elle a trop vite donné sa réponse: elle sait déjà ce qu’est l’être.

Elle est cette pensée qui, partout et continuellement, croit penser l’être, mais, sans qu’elle le sache  , ce n’est qu’au sens de l’étant comme tel Ce qu’elle interroge partout et constamment, à travers les multiples transformations de concepts et d’appellations, c’est l’étant connu par expérience, en modes variés et auquel elle demande quel est son être.

Il nous sera difficile de sortir de cette situation  , car depuis deux millénaires et demi, les deux mêmes constantes se retrouvent: l’étant règne et l’être est évident, sans qu’ils soient vraiment mis en question et, plus encore, sans que soit même pressenti à partir d’où ils pourraient l’être.

Les Présocratiques vivaient le logos   de la physis  , c’est-à-dire sa manifestation à l’homme, sans en avoir encore une conscience explicite. Comment cet événement arrive-t-il dans la métaphysique ? Celle-ci l’oublie aussitôt que survenu, car elle va aussitôt au-delà de l’apparition, à l’apparu et en s’attachant à ce qui de l’être est apparu, elle se barre la route vers l’être même. Ainsi l’être est pensé à partir de ce qu’est l’étant. En posant la question ti to on  , la métaphysique atteint ce qui répond à cette interrogation de l’étant comme tel. C’est ce qu’elle appelle l’essence, to ti estin. Ce ne sera pas une dénomination innocente, puisqu’elle va conditionner la dénomination de l’être.

Par ailleurs, la métaphysique constate, en un second sens, que l’étant est et elle s’interroge sur son existence, sur son oti estin, exsistentia, (dass  , that). Ainsi l’être exprime le fait que l’étant soit, que son existence soit posée en face du rien. Cette décision qui survient d’abord pour nous dans l’étant, jaillit de l’être, Il semble pourtant que ce soit l’étant qui renseigne sur l’être et qu’il n’y ait pas besoin de plus y réfléchir. Les définitions d’essence et d’existence ne sont qu’effleurées en passant. Elles ne sont pas pensées à partir de l’être même, ni chacune pour soi, ni les deux dans leur différence. Pourtant celle-ci, avec tout ce qu’elle a d’impensé, est tout à coup déterminante pour la métaphysique. On la dirait tombée d’un ciel clair. (excertos de Odette Laffoucrière  , Le destin de la pensée et "La Mort de Dieu" selon Heidegger)


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