Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Fink (1966b:72-73) – imaginação

quarta-feira 29 de novembro de 2023

destaque traduzido

[…] Podemos “pensar”, “imaginar” um ente e às vezes é difícil distinguir o que existe apenas na nossa alma daquilo que não só é pensado por nós mas também existe na realidade, e é por isso que podemos questionar para saber se algo é real ou irreal. O imaginado é nulo; não se pode dar direito à sua pretensão de ser real. Contudo, o que é simplesmente imaginado e, portanto, nulo, não é nada. É como imaginação, fantasia, conteúdo de uma representação. O que é simplesmente representado não é real, mas não deixa de ser real como momento intencional do ato de imaginar. […]

Hildenbrand & Lindeberg

[…] Cependant, nous pouvons nous représenter, imaginer des « choses » et des « affaires », nous pouvons les avoir seulement comme images dans notre âme, nous pouvons « simplement penser » quelque chose et dire que ce qui est ainsi imaginé, pensé, existe seulement dans notre âme et pas dans la « réalité ». Nous pouvons « penser », « imaginer » un étant et il est parfois difficile de distinguer ce qui existe seulement dans notre âme de ce qui est non seulement pensé par nous mais existe aussi dans la réalité, et c’est pourquoi nous pouvons questionner pour savoir si quelque chose est réel ou irréel. L’imaginé est nul; on ne peut donner droit à sa prétention d’être réel. Pourtant, ce qui est simplement imaginé et par conséquent nul, n’est pas rien du tout. Il est comme imagination  , phantasme, contenu d’une représentation. Ce qui est simplement représenté n’est pas réel, mais l’est tout de même en tant que moment intentionnel de l’acte d’imaginer. Un tel acte, réel, contient en lui une « irréalité » en tant que moment sémantique. Nous voyons par là comment l’assertion quelque chose est réel ou irréel se contredit elle-même dans ses présuppositions opératoires. En effet, « quelque chose » [73] qui n’est pas « réel » est tout de même réel en tant qu’acte de se représenter un irréel. La rigueur massive, abrupte, non médiatisée, par laquelle on distingue couramment le réel de l’irréel, ne peut se maintenir. Il n’y a pas seulement le réel et l’irréel, il y a aussi la médiation entre les deux, il y a un réel qui contient en soi l’irréel en tant que contenu sémantique. La chimère et tant d’autres êtres fabuleux n’existent pas, mais la production de tels êtres par la fantaisie des poètes existe, c’est-à-dire il existe une conscience réelle d’un contenu irréel. Il s’agit là d’un fait anodin aussi longtemps que l’homme sait distinguer sa fantaisie réelle des figures irréelles produites par celles-ci sans éprouver et sans éveiller de suspicion. Lorsque l’imagination ne sait plus sa différence par rapport à la perception des choses réelles et qu’elle est entraînée par la force persuasive de ses produits, le danger se fait toujours sentir de prendre l’irréel pour du réel et même pour un réel d’un rang ontologique supérieur à celui de la réalité ordinaire de tous les jours. Et le péril est particulièrement menaçant, lorsque nous avons le sentiment que des êtres surhumains ont leur demeure au-dessous de nous, et que nous peuplons le pays au-delà de l’Achéron par les rêves et les angoisses de notre cœur. C’est justement dans les relations qui nous touchent le plus, dans nos rapports avec le divin et le pays des morts, que nous sommes le plus déconcertés par les images réelles d’objets irréels. C’est ici qu’il est sans doute le plus difficile d’indiquer le critère de l’être vraiment réel, de dire ce qui distingue de la réalité le simple rêve de notre cœur.

[FINK  , Eugen. Le jeu comme symbole du monde. Tr. Hans Hildenbrand & Alex Lindenberg. Paris: Minuit, 1966, p. 72-73]


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