Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Fink (1966b:62-63) – o "curso do mundo"

terça-feira 6 de outubro de 2009

destaque traduzido

O curso, o cursar do mundo não é uma corrida no modo de um movimento de algo que conhecemos de antemão. E, no entanto, o pensamento primitivo chamava a este curso do mundo, o aion  , "uma criança a jogar, o reino da criança". O processo de individuação é pensado em termos de jogo. O jogo torna-se uma "metáfora cósmica" para o aparecimento e o desaparecimento das coisas, dos entes, no espaço-tempo do mundo. O fluxo da vida, embriagado e espumoso, que na alegria de gerar transporta os seres vivos, é misteriosamente identificado com a onda negra que precipita os vivos na morte. A vida e a morte, o nascimento e a morte, o ventre e o túmulo estão fraternalmente unidos: é o mesmo poder movente do todo, que produz e aniquila, engendra e mata, que reúne a alegria suprema e a dor mais profunda.

Hildenbrand & Lindeberg

Le processus   de l’universelle individuation par lequel tout étant en général acquiert lieu et séjour, lever et déclin, croissance et disparition, éclat et ombre, ce processus est la course du monde. Quelle course est-ce là? Est-ce un mouvement de même espèce que la révolution des astres, la houle de la mer ou la fuite des nuages, de même espèce que la croissance des végétaux, la chasse des animaux ou l’activité des hommes ? De tels mouvements sont intramondains, leurs lois nous sont en partie connues; nous distinguons couramment les mouvements mécaniques des mouvements végétatifs, et ceux-ci des mouvements volontaires. Nous parlons par exemple de la course mécanique d’une boule qu’on a heurtée et, autrement, de la course d’un athlète léger. La « course » est d’abord un concept intramondain ; c’est certainement une démarche captieuse que de l’« employer » pour le tout et pour le mouvement total cosmique qui n’est pas montrable comme phénomène, mais accessible seulement à la pensée. Et elle est d’autant plus captieuse que nous savons moins qu’il est fallacieux de prendre un mouvement intramondain pour modèle du mouvement cosmique. Le cours, la course du monde n’est pas une course sur le mode d’un quelconque mouvement de chose que nous connaissons d’avance. Et cependant la pensée primitive a appelé cette course du monde, l’aion, « un enfant qui joue, le royaume de l’enfant ». Le processus de l’individuation est pensée selon l’image du jeu. Le jeu devient « métaphore cosmique » pour le tout de l’apparition et de la disparition des choses, des étants, dans l’espace-temps du monde. Le flux de la vie, ivre, écumant, qui dans la joie de l’engendrement porte les êtres vivants, s’identifie mystérieusement à l’onde noire qui précipite le vivant dans la mort. Vie et mort, naître et mourir, entrailles et tombeau sont fraternellement unis : c’est la même puissance mouvante du tout, qui produit et anéantit, engendre et tue, qui réunit la joie suprême et la plus profonde douleur. « Si ce n’était en l’honneur de Dionysos qu’ils conduisent la procession et chantent l’hymne phallique — nous dit le fragment 15 [63] d’Héraclite —, ils commettraient l’acte le plus honteux. Mais Hadès, c’est également Dionysos qui les frappe de délire et d’enthousiasme bacchique. » Le dieu de l’érotique exubérance de la vie est en même temps le dieu de la mort; mais il est aussi le dieu du masque et du jeu. Avons-nous là seulement des images mythiques et poétiques pour une agitation cosmique qu’on ne peut saisir par aucun concept intramondain ? Ou bien le jeu comporte-t-il une indication particulière, une particulière force cosmique de comparaison? Autant de questions qui restent posées.

Dès lors, selon les idées traditionnelles, une méthode voudrait s’imposer à nous, qui apparemment a fait ses preuves : examiner d’abord le jeu humain et chercher ensuite si on peut l’employer comme modèle critique réduit pour caractériser la « course du monde ». Et pourtant l’objectif de notre longue méditation méthodologique préliminaire a été d’écarter cette façon de procéder. Nous l’sommes poussés par notre conviction qu’une interprétation compréhensive du jeu humain présuppose déjà une ouverture extatique au monde, et qu’il lui faut par conséquent se mouvoir dans un savoir cosmique, celui-ci fût-il obscur. Pour comprendre le jeu, il nous faut connaître le monde, et pour comprendre le monde comme jeu, il nous faut accéder à une intuition du monde bien plus profonde. Par cette remarque que nous voulons fondamentale et qui exprime l’idée directrice de cette étude, nous mettons le point final à nos considérations préliminaires.

[FINK  , Eugen. Le jeu comme symbole du monde. Tr. Hans Hildenbrand & Alex Lindenberg. Paris: Minuit, 1966, p. 62-63]


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