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Sein und Zeit

Être et temps : § 69. La temporalité de l’être-au-monde et le problème de la transcendance du monde.

Ser e Tempo

quinta-feira 17 de julho de 2014, por Cardoso de Castro

Vérsions hors-commerce:

MARTIN HEIDEGGER, Être et temps, traduction par Emmanuel Martineau  . ÉDITION NUMÉRIQUE HORS-COMMERCE

HEIDEGGER, Martin. L’Être et le temps. Tr. Jacques Auxenfants  . (ebook-pdf)

L’unité ekstatique de la temporalité, c’est-à-dire l’unité de l’« être-hors-de-soi » dans les échappées de l’avenir, de l’être-été et du présent, est la condition de possibilité requise pour qu’un étant qui existe comme son « Là » puisse être. L’étant qui porte le titre de Da-sein  , est « éclairci » (§28). La lumière qui constitue cet être-éclairci du Dasein n’est point la force et la source ontiquement sous-la-main d’une clarté irradiante qui surviendrait de temps à autre en cet étant. Ce qui éclaircit essentiellement cet étant, c’est-à-dire qui le rend « ouvert » à lui-même aussi bien que « lucide », a été déterminé, avant même toute interprétation « temporelle », comme souci. C’est en celui-ci que se fonde la pleine ouverture du Là. Cet [351] être-éclairci rend pour la première fois possible toute illumination et tout éclairement, tout accueil, tout « voir » et tout avoir de quelque chose. Nous ne pouvons comprendre la lumière de cet être-éclairci que si, au lieu de nous mettre en quête d’une force innée, sous-la-main, nous interrogeons la constitution d’être totale du Dasein, le souci, quant au fondement unitaire de sa possibilité existentiale. La temporalité ekstatique éclaircit le Là originairement. Elle est le régulateur primordial de l’unité possible de toutes les structures existentiales essentielles du Dasein.

C’est seulement à partir de l’enracinement du Da-sein   dans la temporalité que se laisse apercevoir la possibilité existentiale du phénomène que nous avions introduit au début de l’analytique du Dasein comme la constitution fondamentale de celui-ci : l’être-au-monde. L’essentiel, au départ, était d’assurer l’unité indéchirable, structurelle de ce phénomène. La question du fondement de l’unité possible de cette structure articulée demeurait à l’arrière-plan. Afin de protéger le phénomène de tendances « évidentes », mais d’autant plus fatales, à le faire éclater, c’est le mode quotidien prochain de l’être-au-monde, l’être préoccupé auprès de l’à-portée-de-la-main intramondain qui a été interprété de manière circonstanciée. Mais maintenant que le souci a été lui-même ontologiquement délimité et reconduit à son fondement existential, la temporalité, la préoccupation, de son côté, peut être expressément conçue à partir du souci, ou de la temporalité.

L’analyse de la temporalité de la préoccupation s’en tient de prime abord au mode de l’avoir-à-faire circon-spect avec l’à-portée-de-la-main. Par suite, elle s’attache à la possibilité temporalo-existentiale de la modification de la préoccupation circon-specte en découverte « sans plus » a-visante de l’étant intramondain au sens de certaines possibilités de la recherche scientifique. L’interprétation de la temporalité de l’être circon-spect, aussi bien que de l’être théoriquement préoccupé auprès de l’à-portée-de-la-main et du sous-la-main intramondain montre en même temps comment cette même temporalité est d’emblée déjà la condition de possibilité de l’être-au-monde où se fonde en général l’être-auprès de l’étant intramondain. L’analyse thématique de la constitution temporelle de l’être-au-monde conduit aux questions suivantes : de quelle manière quelque chose comme le monde est-il en général possible, en quel sens le monde est-il, qu’est-ce que le monde transcende, et comment, comment l’étant intramondain « indépendant » est-il « lié » au monde transcendant ? L’exposition ontologique de ces questions n’équivaut pas encore à leur solution. En revanche, elle apporte la clarification d’emblée nécessaire des structures par rapport auxquelles le problème de la [352] transcendance demande d’être posé. L’interprétation temporalo-existentiale de l’être-au-monde considère les trois points suivants : a) la temporalité de la préoccupation circon-specte ; b) le sens temporel de la modification de la préoccupation circon-specte en connaissance théorique du sous-la-main intramondain ; c) le problème temporel de la transcendance du monde.


Ver online : Sein und Zeit (1927), ed. Friedrich-Wilhelm von Herrmann, 1977, XIV, 586p. Revised 2018 [GA2]