Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Birault (1978:364-365) – antes da filosofia, há o pensamento (Method)

segunda-feira 19 de junho de 2023

Avant la philosophie  , en effet, il y a la pensée. Avant l’interrogation ou le questionnement de la philosophie, il y a l’investigation et le consentement de la pensée. En deçà des prérogatives et de la nécessaire arrogance de la philosophie qui est et qui veut être pour elle-même son propre commencement, il y a l’expérience pensante et finie, l’expérience, si l’on peut dire, en droit et non pas seulement en fait toujours déjà commencée et toujours non encore achevée, de ce qui est proprement à penser. En deçà des inquisitions et réquisitions de la philosophie, il y a le recueillement et l’accomplissement d’une parole qui est la parole à nous adressée, seule initiale et seule initiante, de ce qui doit venir dans le questionnement lui-même. Avant la méthode ou « le méthodique » de la philosophie comme itinerarium mentis in Deum, recherche méthodique de la Vérité ou devenir méthodique du Vrai, il y a l’itinérance d’une pensée non pas moins rigoureuse mais plus aventurée et plus risquée parce que toujours exposée aux périls qui la concernent au plus intime d’elle-même. Méthode, en effet, est le mot grec qui désigne la route qui va au-delà en passant par-derrière. La méthode est de soi métaphysique, la métaphysique est de soi méthodique. Le mot chemin, au contraire, si fréquent dans le vocabulaire heideggérien (Holzwege  , Der Feldweg  , Unterwegs zur Sprache  ), dit autre chose. Il n’a pas une signification spatiale, il n’évoque pas quelque promenade champêtre ou forestière de la pensée vagabonde, il ne nous fait pas passer d’un lieu dans un autre, il n’est pas antérieur au passage, il est le passage de la pensée elle-même. Le chemin ainsi frayé par la pensée rappelle ici l’historialité épochale de la pensée, sa retenue, sa réserve. Le chemin « achemine » (be-wëgt), met en mouvement (Bewegung  ), met en cause, en branle, en balance. Le chemin invite et inquiète, incite et sollicite. Aucune migration, aucune transhumance, aucun progrès. Le chemin chemine dans l’élément même vers lequel il s’achemine. Exploration rétrospective et prospective, qui souvent s’arrête, tourne court et se fractionne.


Ver online : Henri Birault