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Le Concept de Monde chez Heidegger

Biemel (1987:8-9) – existência e existir

Introduction

quarta-feira 31 de maio de 2023, por Cardoso de Castro

Après avoir indiqué sommairement le caractère existentiel du Dasein  , il convient de préciser le sens des termes existence et exister. Heidegger les réserve exclusivement à l’étant du type du Dasein, c’est-à-dire à l’étant à qui il est donné de devoir exister, d’assumer la réalisation de son être. Il n’est donc pas possible, à strictement parler, de dire d’une table qu’elle existe, parce qu’elle ne peut aucunement assumer son être propre. Et cela parce qu’elle n’est pas ouverte aux étants, parce qu’elle ne peut les dévoiler, parce qu’elle n’a, en somme, aucun contact avec eux. L’ouverture aux étants suppose l’ouverture à l’Être lui-même [1]. C’est en ce sens que Heidegger écrit, dans l’introduction à Was ist Metaphysik   ? : « Que signifie donc existence? Par ce terme nous énonçons un mode de l’être et, précisément, l’être de cet étant qui se tient ouvert pour l’apérité de l’Être et en elle [2]. »

Si nous disons qu’on ne peut employer, dans la terminologie Heideggerienne, le mot exister pour désigner l’être d’un objet comme une table, nous ne voulons aucunement nier la réalité de cette table, mais simplement attirer l’attention sur ce fait que l’idée d’être exprimée dans la phrase : « la table est » est différente de l’idée d’être exprimée dans la phrase « l’homme [9] existe ». La cause de cette différence, c’est précisément qu’il est impossible à un objet comme une table de se tenir ouvert et de rencontrer d’autres étants — et corrélativement qu’il lui est impossible de prendre une attitude personnelle vis-à-vis de son propre être, de devoir-être.

Mais si la notion d’existence convient seulement au Dasein et non aux choses comprises comme « étants-simplement donnés » [3], alors les caractères typiques du Dasein ne peuvent être entendus eux non plus comme des « propriétés » (Eigenschaften  ) qui conviennent aux choses. Ils doivent plutôt se rapporter à l’être compris comme existence (devoir-être). Heidegger dit en effet explicitement, que les caractères du Dasein, ce qu’on appelle d’habitude ses « propriétés », ne sont que des modalités possibles du pouvoir-être [4].

C’est la distinction entre le Dasein et l’étant non-humain qui détermine Heidegger à séparer les éléments (moments) qui se réfèrent à la structure du Dasein, les existentiaux, des catégories qui se réfèrent aux étants non-humains [5].


Ver online : Walter Biemel


BIEMEL, Walter. Le concept de monde chez Heidegger. Paris: Vrin, 1987


[1Sur la notion « d’ouverture », cf. De l’essence de la vérité.

[2P. 14 «Was bedeutet “Existenz” in. S.u.Z.? Das Wort nennt eine Weise des Seins, und zwar das Sein desjenigen Seienden, das offen steht für die Offenheit des Seins, in der es steht, indem es sie aussteht. » Nous avons reproduit la traduction de J. Rovan. publiée dans la Revue Fontaine, N° 58, p. 893 (en modifiant cependant le minuscule du terme être en Être).

[3Nous traduisons « Vorhandenes » par étant-simplement-donné.

[4S.u.Z., p. 42 «Das “Wesen” des Daseins liegt in seiner Existenz. Die an diesem Seienden herausstellbaren Charaktere sind daher nicht vorhandene “Eigenschaften” eines so und so “aussehenden” vorhandenen Seienden, sondern je ihm mögliche Weisen zu sein und nur das. »

[5S.u.Z., p. 44. Cf. note 29.