destaque
Se o ente é o que aparece, e o homem é aquele a quem aparece, então surge a questão de onde e quando as coisas aparecem ao homem. Tudo o que é, que existe no modo de ser intramundano, está em algum momento e em algum lugar. Tudo tem um tempo e um lugar. Poder-se-ia objetar, no entanto, que a alma humana sobrevém certamente no tempo - como a mónada leibniziana - mas não num lugar, sendo essencialmente diferente de qualquer res corporea. Ser-espacial não deve ser simplesmente equiparado a ser-no-espaço, como é o caso de uma coisa corpórea que ocupa um lugar e tem uma figura. A alma humana é "espacial" na medida em que "olha" para o espaço das coisas corpóreas, que com o seu ver, olhar, ouvir e escutar, tocar e agarrar, percepciona no espaço. O fato de os nossos sentidos estarem relacionados com o espaço é uma indicação de que estamos no espaço, de forma diferente, mas não menos do que as montanhas, as estrelas e as cidades. Com base na nossa abertura compreensiva para o espaço, situamos o nosso corpo carnal (Leib), atribuímos a nós próprios, até certo ponto, um lugar no meio das coisas, aqui no auditório ou anteriormente no trem, movemo-nos, com toda a nossa eficácia carnal, em caminhos e carris. O fato de as coisas se mostrarem, e do nosso lado o ato de percepção consciente, pressupõe uma proximidade espacial e temporal.
Kessler
Le problème est donc de loin plus complexe que dans notre point de départ initial. Si l’étant est ce qui apparaît, l’homme, celui à qui il apparaît, alors se pose la question de savoir où et quand a lieu l’apparaître des choses pour l’homme. Tout ce qui est, qui existe sur le mode de l’être intra-mondain, est à un moment quelconque et quelque part. Chaque chose a durée et lieu. On pourrait toutefois objecter que l’âme humaine survient certes dans le temps — comme la monade leibnizienne — mais pas dans un lieu, étant essentiellement différente de toute res corporea. Être-spatial n’est pas à mettre tout simplement au même plan qu’un être dans l’espace tel que celui qui revient à une chose corporelle occupant une place et ayant une figure. L’âme humaine est «spatiale» pour autant quelle «regarde dans» l’espace des choses corporelles, qu’avec son voir, regarder, écouter et entendre, toucher et saisir, elle perçoit dans l’espace. Le fait, pour nos sens d’être rapportés à l’espace est un indice du fait que nous sommes, certes autrement mais pas moins dans l’espace que les montagnes, les étoiles, les villes. Sur la base de notre ouverture comprenante à l’espace, nous situons notre corps charnel (Leib), nous nous assignons dans [201] une certaine mesure une place au milieu des choses, ici dans la salle ou précédemment dans le tramway, nous nous mouvons, dans toute notre effectivité en chair et en os sur des chemins et des rails. Le fait pour les choses de se montrer et de notre côté, l’acte de percevoir conscient suppose une proximité spatiale et temporelle.
Cela ne doit pas être pris sans quelques réserves. Au fait pour l’étant de se montrer, correspond un vécu subjectif, les deux sont liés dans le où et le quand. Le même où et quand constitue le rapport de l’homme et de la chose. Cela ne veut pas dire que les choses vécues par moi ne peuvent se trouver que dans la zone de proximité de mon vécu, ne peuvent venir que de l’environnement proche et immédiat. Le regard peut s’élever au-dessus de l’afflux des choses proches et se tourner vers les lointains, l’illimité, l’ouvert, comme lorsque nous regardons la mer ou que nous tournons nos yeux, la nuit, vers le ciel étoilé. Par la plus lointaine étoile scintillante je suis relié à la simultanéité de l’éclat et du voir. Même si nous savons par des recherches scientifiques que l’étoile clignotante est depuis longtemps éteinte, et que seule sa lumière nous parvient encore, ayant parcouru une distance immense, cela ne supprime pas la vérité de l’apparence visible. Notre vécu est contemporain de la lumière stellaire, à quelque point qu’elle se trouve dans son périple cosmique. Fondamentalement cela signifie que l’en-même-temps du vécu humain et du provenir-de-soi des choses dans une plénitude de déterminations, propriétés et modes a fondamentalement ampleur de monde. La présence est la présence du monde, l’instantanéité du «maintenant» est fondamentalement partout.
Une question totalement différente qui se pose à ce propos est celle de la mesure de la simultanéité. L’apparaître de l’étant pour l’homme sachant-éprouvant est toujours une relation du lieu de la chose à son lieu, du temps de la chose au temps humain. Cependant cette relation est insérée dans un espace plus englobant et un temps plus englobant. Tous les lieux des choses et de l’homme éprouvant les choses, ainsi que le temps les incluant tous les deux, sont dans le temps un et l’espace un du monde. L’espace du monde et le temps du monde sont dans leur globalité certes toujours présupposés, mais jamais donnés. Les lieux et les temps intra-mondains sont pour ainsi dire des [202] extraits fragmentaires d’un tout qui n’apparaît pas lui-même mais dans lequel chaque apparaître d’étant et chaque percevoir humain a lieu et durée. Une prise de conscience de la localité et de la temporalité, non seulement de l’être des choses, mais aussi en même temps de leur apparaître, de leur devenir-objet pour une conscience percevante, conduit toujours plus loin dans le labyrinthe du problème de l’espace-temps. Pouvons-nous donc dire que le lieu propre et le temps propre d’une chose quelconque «apparaîtrait» de manière analogue en d’autres lieux et dans d’autres temps dans ses données latérales et ses aspects, comme une chose dans ses «esquisses» ? Peut-on en général et de bon droit séparer l’être et l’apparaître au regard du lieu et du temps ? Ou lieu et temps sont-ils déjà présupposés lorsque nous distinguons l’être des choses de leur apparaître ?