Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Fink (1996b:12-13) – o divino (theion) e o bem (agathon)

quarta-feira 29 de novembro de 2023

destaque traduzido

[…] Quando Platão   também chama theion  , o "divino", a ideia das ideias, a ideia do bem, não quer dizer com isso a ideia suprema do conceito de deus das crenças gregas populares, mas, pelo contrário, quer apresentar o conhecimento filosófico de agathon   como a verdade íntima do mito. Esta tendência dos grandes pensadores para chamar o que é para eles o mais digno objeto de pensamento pelo nome solene de linguagem mítico-religiosa, e para fazer uso de um pathos   humano pré-formado, tem feito o maior mal tanto à filosofia como à religião. […]

Hildenbrand & Lindeberg

Ce caractère [questionnant] de la philosophie   est légèrement voilé, lorsqu’elle s’adresse à ce qui est pour elle l’étant du plus haut degré en l’interpellant du nom mythique de « divin » et en mélangeant ainsi de façon néfaste théologie et ontologie  . Lorsque Platon appelle aussi theion, le « divin », l’idée des idées, l’idée de bien, il n’entend pas par là cette idée suprême du concept de dieu des croyances populaires grecques, mais au contraire il veut présenter le savoir philosophique de l’agathon comme vérité intime du mythe. Ce penchant des grands penseurs à appeler ce qui est pour eux l’objet le plus digne de la pensée du nom solennel du langage mythico-religieux et de faire usage d’un pathos humain préformé, a fait le plus grand tort aussi bien à la philosophie qu’à la religion  . La philosophie est une possibilité finie de l’homme fini; elle est une compréhension de l’être, qu’anime un questionnement; elle est la clarté crépusculaire dans laquelle un étant, enchâssé dans la nature, au milieu   de tous les autres étants, tente de se comprendre et de se concevoir lui-même, de comprendre et de concevoir toutes les choses de l’univers, et finit par demeurer dans sa suprême sagesse. Nous autres mortels, nous ne connaissent jamais comme Dieu connaît ; il est absurde de nous [13] mesurer à lui ou de déterminer notre finitude seulement à partir de notre distance par rapport à lui. La parole du serpent eritis sicut dei   ne devrait plus pouvoir induire en tentation l’esprit humain qui assume la finitude comme son destin. Dans la religion, c’est Dieu qui parle par la bouche des prophètes et des annonciateurs et qui révèle une interprétation surhumaine du sens de l’existence et de l’univers dans l’ensemble Dans la philosophie, l’existence humaine s’interprète elle-même et interprète son séjour au monde; dans la religion, l’interprétation vient du dehors. Cette différence est fondamentale et insurmontable. Par là on ne conteste nullement qu’une interprétation religieuse de l’existence humaine puisse aller loin, très loin au-de là de toute compréhension immanente de l’être. Ce serait plutôt étonnant qu’elle ne le fît pas. Pour les yeux des dieux sans doute sommes-nous transparents comme le cristal, sans doute leur regard pénètre-t-il dans les replis les plus cachés de notre cœur; pour nous-mêmes, nous ne sommes jamais mis à découvert dans une clarté sans ombres. Mais pour que le savoir qu’ont les dieux de l’homme devienne compréhensible à l’homme, il faut le « traduire » en paroles humaines, en sens humain. Comme révélation communiquée, la lumière supraterrestre de la vérité divine est elle-même ternie par le médium humain où elle se manifeste et s’annonce  . Du point de vue de notre problème, on peut dire que ce à quoi le mythe confère le caractère du digne, du vénérable et du sacré n’a pas nécessairement besoin de passer pour digne même en philosophie, de sorte qu’une hiérarchie fixe, stable, incontestable, soit préalablement donnée à la pensée questionnante.

[FINK  , Eugen. Le jeu comme symbole du monde. Tr. Hans Hildenbrand & Alex Lindenberg. Paris: Minuit, 1966, p. 12-13]


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