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Heidegger et le Zen

Duval (HZ:174-177) – Imaginação

Chapitre XVII – Les agents de la connaissance pure dans la réalité humaine comme modalité singulière de la Panréalité.

segunda-feira 26 de setembro de 2022

A imaginação é a faculdade motora das artes particulares, mas é mais fundamentalmente a faculdade que deve dominar toda a vida para torná-la uma arte de viver.

Analyse des conditions de possibilités de notre connaissance : en son fond, en son expérience a priori  , elle est analyse de la connaissance que la Vie prend d’elle-même.

Corps de la Panréalité (sensible, intelligible, X…) se réfléchit sur lui-même dans l’expérience modale de la réalité humaine.

Miroir. Homme “être – humain”. Les termes ; le poids de ces mots, termes.

Dans cette réflexion pure, la réalité humaine se représente elle-même comme accordée au Corps de la Panréalité (sensibilité esthétique) et comme capable d’entendre l’amplitude de l’accord (entendement). Sensibilité et entendement apparaissent donc comme des représentations particulières du pouvoir primordialement unifié de la connaissance. Ces représentations renvoient donc à une capacité plus radicale, à une faculté plus sourde dans nos facultés de connaissance : celle qui pur et simplement donne le pouvoir de nous représenter nous-même à nous-même, de représenter la réalité humaine à elle-même, et par là de représenter le Corps de la Panréalité à elle-même. A cette faculté on donne communément le nom d’imagination  .

“Imagination” dit le pouvoir purement réflexif de réfléchir les puissances qui nous font être dans une Image pure où la Vie même se rend plus présente à elle-même et permet à la Vie même d’être en vue d’elle-même. Elle assure à ce titre, comme pure capacité de représentation l’unité foncière du dynamisme propre à la connaissance en les diffractions de la sensibilité et de l’entendement.

— « Ainsi comprise, l’imagination transcendantale n’est pas seulement et avant tout une faculté intermédiaire entre l’intuition et la pensée pure, mais elle est, avec celle-ci, une faculté fondamentale en tant qu’elle rend possible l’unité originelle de l’une ou de l’autre et par là l’unité essentielle de la transcendance en sa totalité. Nous avons donc une imagination pure comme faculté fondamentale de l’âme humaine qui sert a priori de fondement à toute connaissance. ». [1]

Dans la mesure où l’imagination pure peut rendre présent ce qui la rend présent à elle-même, elle est la faculté par laquelle la Vie même se met en perspective d’elle-même. Elle le fait bien sûr dans la production des rêves qui ouvrent à la surréalité, mais peut-être plus encore dans la “rêverie”, rêve éveillé où la réalité humaine “se laisse aller” à laisser parler la Vie en elle dans ses plus hauts désirs. Par l’Imagination la Vie se rend non seulement plus présente à elle-même, mais elle se rend absolument présente à elle-même. Elle se met en effet en perspective d’elle-même dans la vue pure du Bien, du Vrai, du Beau, du Juste. Les “Idées” sont en effet primordialement des “visions” de l’énergie pensante. Elles sont donc bien produites par l’Imagination du fait que l’homme a la capacité d’entendre ce à quoi il est consubstantiellement accordé. Mais il ne l’entend que du fait de cette représentation pure qu’est la réalité dans le Corps de la Panréalité ; que du fait de l’Imagination qui désigne un tel pouvoir réflexif.

Or, la Vie même est bien la possibilité qui donne à toute puissance la possibilité de s’effectuer.

Dès lors, la projection pure qu’effectue l’Imagination pure dans les Idées pures qu’elle produit le plus hautement, est bien effectuée par la Vie même qui se prend ainsi elle-même le plus hautement en vue d’elle-même.

Bien, Vrai, Beau, Juste sont l’expression des vues les plus hautes que le Silence de la Vie prend sur elle-même quand il affleure à la conscience de soi dans la réalité humaine et que, par celle-ci, il va chercher à porter à ses plus hautes réalisations.

Il est vrai que Sages, Héros et Saints soient des Visionnaires. Ils sont saisis (greifen) par l’éclosion surabondante de la Vie qui vient en eux distiller un de ses plus hauts rêves que tous leurs actes ne feront que transpirer. C’est cette Vision de la Réalité la plus haute de la Vie sous un certain mode, qui détermine rétroactivement la sensibilité et l’entendement à ne sentir et à n’entendre que ce qui est ou peut hâter l’accord avec ce qui demeure en vue. Héros, sages et saints nous montrent ainsi la réflexion du Miroir qu’est la Connaissance dans la mesure où ils sont les Lieux des expériences les plus vives, les plus soutenues, les plus inextinguibles de la Vie même. Ils en incarnent les plus hautes cristallisations.

Plus hautement encore et dans la puissance de l’Imagination qui agit la réalité humaine, la Vie se met en perspective ultime de soi dans l’Idée d’Un. C’est alors et alors seulement qu’elle produit l’Idée de la plus haute conscience qu’elle veut d’elle-même. C’est alors et alors seulement qu’elle se parle le plus hautement à elle-même. C’est alors et alors seulement que la tension de la Vie s’exténue dans son achèvement le plus hautement possible.

Pour reprendre le langage philosophique, il semble que nous ayons quitté le langage kantien pour nous précipiter dans l’enthousiasme platonicien via Bergson  .

D’abord une petite remarque : il faudrait cesser en philosophie   de demeurer dans les étiquettes en oubliant l’expérience qui porta ces sages à se laisser intégralement expérimenter par la Vie même. C’est là affaire de bocaux et la philosophie n’aime pas les conserves.

Ceci étant dit, il ne faut pas oublier que les grecs ignoraient le zéro et que s’ils l’avaient connu, ils auraient sans doute nommer “l’Un”, “Zéro”. Non pas “zéro” au sens d’un indice de nullité, mais plutôt comme indice de surabondance. “Zéro”, l’Un, dit en ce sens “le même” que “X” chez Kant   et “Vide” en Extrême-Orient  . Mais ce qu’il faut comprendre c’est que ces mots “zéro”, “Un”, “X”, “Vide”, sont des effets parlants de la Vie même se disant à elle-même l’amplitude et l’ampleur de son éploiement. “Zéro”, “Un”, “X”, “Vide” sont des colorations particulières, linguistiques, du Silence expérimental affleurant par la réalité humaine dans le Corps de la Panréalité et disant le plus immédiatement qu’il se peut l’Image parlante que la Vie prend d’elle-même dans son auto-réflexion.

Ainsi, quand Heidegger commentant Kant nous dit :

— « Par cela, “x”, il faut entendre quelque chose : “x” dont nous ne savons rien du tout et dont même en général (d’après la constitution actuelle de notre entendement) nous ne pouvons rien savoir, mais qui peut à titre de corrélatif de l’unité de l’aperception, servir à unifier le divers dans l’intuition sensible. » [2]

Il ne faut pas entendre ces propos au sens d’une annihilation débilitante ultime de la vie de la connaissance, de la Vie en venant à se connaître elle-même. Mais il faut entendre que si nous ne pouvons savoir ce que “être Un” veut dire pour la Vie nous pouvons l’expérimenter dans la forme que la Vie prend en nous d’elle-même par la projection que l’imagination produit en ces plus hautes visions de la Vie par la Vie.

L’essentiel est donc d’être détaché de son savoir rationnel en laissant demeurer la plus haute expérience que la Vie même fait d’elle-même par la réalité humaine.

« On doit provoquer son esprit sans se tenir nulle part. » [ShibataMZJ:227] dit le Sermon de Basui, entendant par “Esprit” l’Expérimenter dans le nulle part du Vide, grande affirmation de la Vie même.

Et Houei-neng précise :

— « Que votre esprit soit dans un état pareil au Vide illimité, mais ne s’attache pas à l’idée de vacuité ; qu’il fonctionne librement. Que vous soyez en activité ou au repos, n’arrêtez pas votre esprit nulle part. » [HN:136].

Nous ne pouvons pas dire quelle forme configurera la Vie belle, bonne, juste, vraie ; la Vie Une, mais nous pouvons dire que Cela se configure déjà en nous de façon possible. Et laisser tout demeurer dans le Vide surabondant qui se rêve lui-même en un Silence qui veut la plénitude de son accomplissement.

A sa manière un texte de l’école Jodo dit Cela. On sait que dans l’école du Pays Pur, basée sur la récitation du Nemboutsou, les Maîtres ont notamment

comme source de leur enseignement le Pratyutpanna-samadhi-sutra, ouvrage traduit pour la première fois en chinois en 179 par Tchin Laou-kia-k’ien qui vint en Chine dans la seconde moitié du 2e siècle, sous la dernière dynastie des Han. On peut y lire :

— « Et maintenant, Bhadrapala, lorsqu’un jeune homme de bonne mine désire voir ses propres traits, laids ou beaux, il prend un récipient plein d’huile fine ou d’eau claire, ou bien il sort un cristal ou un miroir. Quand l’un ou l’autre de ces quatre objets lui renvoie son image, il sait précisément quel aspect il a, laid ou beau. Bhadrapala, penses-tu que ce que le jeune voit dans ces quatre objets s’y trouvait déjà existant ?
 
Bhadrapala répondit :
 
— « Oh ! non, Seigneur béni ! »
 
— Cela doit-il être considéré exactement comme une non-entité ?
 
— Oh ! non, Seigneur béni !
 
— Cela doit-il être considéré comme étant en eux?
 
— Oh ! non, Seigneur béni !
 
— Oh ! non, Seigneur béni, parce que l’huile, l’eau, le miroir sont clairs, transparents et sans souillures ni poussière quand une personne se tient devant eux, son image s’y reflète. L’image ne sort pas de l’objet ; elle ne vient pas non plus du dehors ni ne s’y trouve par elle-même, ni n’est construite artificiellement. L’image vient de nulle part, s’évanouit dans le nulle part, elle n’est pas sujette à la naissance et à la mort ; elle n’a pas de résidence déterminée. » [SuzukiEZ2:180]

Terme à terme en les Maîtres Zen et Heidegger se dit le Même Expérimenter qu’est purement la réalité humaine dans la Panréalité. Se dit le Vide.

Au terme de cette méditation sur l’Imagination, rappelons que nous avons cherché à la situer comme faculté motrice de la Vie de la connaissance pour préciser ce que la méditation précédente sur l’art de vivre nous avait fait globalement expérimenter.

L’Imagination est la faculté motrice des arts particuliers, mais elle est plus fondamentalement la faculté devant dominer toute vie pour en faire un art de vivre.

Alors et alors seulement, “le concept de l’Art et l’œuvre d’Art est ici étendu à toute faculté de produire et à toute réalité essentiellement produite.” [3] Par là, “l’Art et son œuvre ne sont nécessaires qu’en tant qu’un séjour de l’homme, où la Vérité de la Vie dans toute l’amplitude de son déploiement, c’est-à-dire l’inconditionné, le Vide surabondant, s’ouvre à lui. ” [4].

L’art de vivre, produit de l’imagination pure.

L’art de vivre, agir foncier où la Vie se rêve le plus hautement en la cristallisation de ses visions attractives.

L’art de vivre devient en cela “l’événement fondamental de l’étant dans sa totalité.” [[GA6  -1:165 :« Die Kunst   ist das Grundgeschehen innerhalb   des Seienden   im Ganzen. ».


Ver online : TAO


[1GA3:129 : « So verstanden ist die transcendentale Einbildungskraft nicht nur und erst ein Vermögen, das zwischen reiner Anschauung und reinen Denken vorkommt, sondern sie ist mit diesen ein “Grundvermögen” als Ermöglichung der ursprünglichen Einheit beider und damit der Weseneinheit der Transzendenz im ganzen Wir haben also eine reine Einbildungskraft, als ein Grundvermögen der menschlichen Seele, das aller Erkenntnis a priori zum Grunde liegt. »

[2GA3:118 : « Dieses bedeutet aber ein Etwas “X” wovon wir gar nichts wissen, noch überhaupt (nach der jetzigen Einrichtung unseres Verstandes) wissen Können, sondern, welches nur ein correlatum der Einheit der Aperzeption zur Einheit des Mannigfaltigen in der sinnliche, Anschauung dienen kann… »

[3GA6-1:85 : « Offensichtlich wird hier der Begriff der Kunst und des Kunstwerkes auf alles Hervorbringenkönnen und jedes wesentlich Hervorgedachte ausgeweitet. ».

[4GA6-1:100 : « Die Kunst und ihr Werk sind notwendig als ein Weg und als ein Aufenthalt des Menschen, in dem ihm die Wahrheit des Seienden im Ganzen, d.h. Unbedingte, Absolute sich eröffnet. »