Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

Página inicial > Fenomenologia > Sloterdijk (2019:IV) – redes sociais

Sloterdijk (2019:IV) – redes sociais

sexta-feira 17 de fevereiro de 2017

Destaque

A expansão das comunicações resultou em uma convergência entre a presença da mídia e o Ser. É por isso que a presença factual na mídia tem precedência sobre a verdade do que é representado. Do ponto de vista da história cultural, o efeito "pós-factual" da mídia social pode ser comparado à inflação galopante: o conteúdo de verdade de uma publicação na rede diminui proporcionalmente ao número de destinatários. Esse efeito amplifica o cinismo latente do aparato de mídia que, de acordo com sua lógica inerente, se recusa a distinguir entre a expansão da informação e seu conteúdo de verdade. O valor-limite dessa evolução é marcado pela autopornografia do culto às "celebridades", em outras palavras, a exposição de pessoas medíocres que revelam sua trivialidade sem o menor véu; daí a existência de tantos "modelos" que são irreconhecíveis quando estão vestidos.

Olivier Mannoni

Il faut en premier lieu noter ceci : avec la percée épidémique de l’Internet, toutes les expressions antérieures de l’« expansionnisme » ont été dépassées d’une manière à laquelle il était impossible de s’attendre. Les « réseaux sociaux » récemment apparus (Facebook en 2004, Twitter en 2006) confèrent une signification radicalement nouvelle à la phrase du politicien britannique colonial Cecil Rhodes : « Expansion is all. » Ils confirment la loi du feedback positif sur laquelle reposent toutes les dynamiques de modernisation : ce qui a du succès produit un effet d’autoamplification. En l’espèce, cela signifie : de la connexion ressort plus de connexions, des flux de données naissent des flux de données supplémentaires, des publications découlent de nouvelles publications – de la même manière que la notoriété provoque plus de notoriété, que l’argent apporte plus d’argent, les machines plus de machines, l’art plus d’art, la médecine plus de médecine, le sport plus de sport, la mode plus de mode, les règles de droit plus de règles de droit.

L’expansion des communications a pour effet la convergence entre la présence médiatique et l’Être. C’est là la raison pour laquelle la présence factuelle dans les médias prend l’avantage sur la vérité de ce qui est représenté. Du point de vue de l’histoire culturelle, on peut comparer l’effet « post-factuel » des médias sociaux à une inflation galopante : la teneur en vérité d’un post sur le réseau diminue proportionnellement au nombre de ses destinataires. Cet effet amplifie le cynisme latent de l’appareil médiatique qui, conformément à sa logique inhérente, se refuse à faire la distinction entre l’expansion d’une information et sa teneur en vérité. La valeur limite de l’évolution est marquée par l’autopornographie du culte des « célébrités », c’est-à-dire la mise à nu par elles-mêmes de personnes médiocres qui donnent à voir leur trivialité sans le moindre voile ; de là l’existence de tant de « modèles » qu’on ne reconnaît pas lorsqu’ils sont habillés.

[SLOTERDIJK  , Peter. Réflexes primitifs: considérations psychopolitiques sur les inquiétudes européennes. Tr. Olivier Mannoni. Paris: Payot, 2019]


Ver online : Peter Sloterdijk