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existentia

quarta-feira 24 de janeiro de 2024

VIDE Existenz  

« Exister » veut alors dire autre chose que « avoir lieu ». Le simple « avoir lieu » caractérise les étants auxquels la question « qui ? » ne peut pas s’appliquer. Or, c’est bien le sens d’un « avoir lieu » que le verbe « exister » et le substantif existentia   avaient dans l’ontologie   traditionnelle. Pour rendre compte de ce sens spécifique, Heidegger parle de Vorhandenheit   (« être-sous-la-main » = avoir lieu).

Pour la même raison, le terme « existence », dans sa définition heideggérienne, ne peut plus être opposé au terme « essence », comme c’est le cas dans l’ontologie traditionnelle. Celle-ci répartissait clairement le discours relatif à l’être sur deux registres :

— existentia (réponse à la question : an sit ?, la chose existe-t-elle ?) ;

essentia   = quidditas   (réponse à la question : quid   sit ? qu’est-ce la chose ?).

Et elle n’admettait qu’un seul cas où la question de l’existence (anitas, disait Maître Eckhart  ) et de l’essence (quidditas) se confondaient : celui de l’être divin. Or, pour Heidegger, mais évidemment dans un tout autre sens, « l’essence du Dasein   réside dans son existence » (SZ   42)151. Cela veut dire que l’existence n’est pas quelque chose dont on constate l’avoir lieu (dire « Le Dasein existe, je l’ai rencontré », est une pure tautologie) et d’autre part, on ne lui attribue pas un certain nombre de propriétés essentielles, une fois qu’on a constaté son existence.

Pour la même raison, le Dasein est réfractaire à la technique habituelle de la définition. Il n’est pas un « cas particulier » d’une espèce, comme Socrate est un cas particulier de l’espèce humaine. Sa « description », si description il peut y avoir, est en même temps une « advocation » (Ansprechen  ), faisant intervenir le pronom personnel qui devient ainsi une sorte d’indicateur linguistique de la mienneté. [OTGreisch:113-114]


Dans existentia le verbe sto, stare désigne un procès qui n’est pas achevé – quand c’est achevé, le latin dit sisto («la marche est une chute différée », dit Alain : marcher, c’est à la fois être debout et tomber) : un chêne, un chat, une étoile n’ont pas à apprendre à être, mais l’être humain ne l’est que s’il l’apprend. Pourquoi cela se referme-t-il ? C’est ce qui arrive exemplairement avec la pensée de la mort [Tod  ]. [FHQ:24]