Em obras posteriores, o homem distingue-se ainda mais agudamente de Dasein. Da-sein não é o homem, mas um relacionamento com ser que o homem adquire e que pode perder. O homem pode ser simplesmente um sujeito ou um animal racional (GA65, 62; GA49, 36). Além disto, Da-sein é mais o que está “entre” o homem e os deuses do que o que coincide com o próprio homem (GA65, 28s, 31) “Da-sein existe em função de si mesmo”, mas isto agora significa que existe em função de ser, já que ele é essencialmente o “guardião” de ser (GA65, 302). Agora, mais do que Da-sein é o homem que não deveria ser visto como instância de um gênero (GA65, 61); perguntamos “quem” somos ou quem é o homem (GA65, 438ss), e não quem é Da-sein. Da-sein tornou-se muito impessoal para permitir tais questões (mas cf. GA65, 303). Heidegger atribui os dois sentidos de Dasein, o tradicional e o seu próprio, respectivamente ao “primeiro” e ao “outro” começo (GA65, 295ss).
A posterior divergência de SZ não deve ser exagerada. Em SZ Dasein transcende mundo: “Mas se o si mesmo aprimora-se, primeiramente, após a superação de mundo, então mundo prova ser aquilo em função do que Dasein existe” (GA9). Dasein pode permanecer no centro das coisas, mas é em si mesmo “extático, i.e., excêntrico” (GA9; GA27, 11). SZ não é mais antropocênlrico do que a obra posterior de Heidegger. (DH)
Da-sein: als Hineingehaltenheit in das Nichts von Seyn, als Verhältnis gehalten. (GA2:10) / ‘Être-le-là’ (Da-sein) : en tant qu’être intérieurement maintenu dans le rien qu’est l’estre (Seyn), en tant que tenu à être un Rapport. (Dans la continuité du commentaire que je joins à la note a du Hüttenexemplar, alinéa 5 du § 1, page (4), Françoise Dastur précise : « parce que l’homme n’est plus le fondement jeté de cette éclaircie, mais qu’il se tient en elle et qu’il lui est redevable de son propre être, Dasein sera alors écrit Da-sein… (DHQT, pages 109-110) N.d.T.) (ETJA)
« Da-sein est un mot clef de ma pensée. » Depuis Etre et Temps, le premier livre publié par Heidegger, Dasein est en effet un mot absolument central. Das Dasein, en allemand courant, c’est l’existence. Mais si on accentue le Da, explique Heidegger dans cette même lettre, c’est : « si je puis m’exprimer dans un français sans doute impossible : être-le-là ». Il s’agit donc d’un verbe d’état devenu transitif: «être le là». Je suis… quelque chose. Et non pas une chose. Le là n’est pas une chose, c’est un lieu. Mais pas au sens d’espace. C’est la possibilité où tout peut avoir lieu. « Je mange» est un verbe d’état et «je mange une pomme» est un verbe transitif. Or le verbe être est ici transitif et actif : si vous n’êtes pas le là, il n’y a pas de là. Si je vous assomme, vous ne pouvez plus être-le-là. Assommé, êtes-vous encore en mesure de savoir ce qui se passe ? Non, vous êtes hors circuit, vous n’y êtes plus, ne pouvez plus être-le-là. Attention : ce n’est pas être conscient. C’est être-le-là qui permet de comprendre être-conscient et non l’inverse. Être-le-là ne s’épuise pas dans être-conscient, mais au contraire permet (23) par exemple d’intégrer l’inconscient : l’inconscient est une modalité d’être-le-là. Déjà Descartes comprend sentio comme une pensée, donc c’est plus large (Voir Descartes, Méditations, II, éd. Adam et Tannery, Paris, Vrin-CNRS, 1896-1909, vol. 7, p. 28,1. 20) Dans le sommeil on est encore au monde d’une manière particulière. Héraclite dit que lorsqu’on rêve, on est ιδιώτης, singulier dans un monde particulier ; éveillé, on est avec les autres dans un monde commun (Diels-Kranz 89). Mais quand je rêve, je ne suis pas dans mon petit monde. Si je rêve par exemple de mon ami X, il y a bien mon ami X : je rêve de lui en tant qu’ami X et non en tant qu’ami onirique (mais on peut aussi rêver en étant conscient de rêver).
— Être-le-là, est-ce donner une présence?
— Non, ce n’est pas donner une présence, c’est ouvrir le là : tenir ouverte la possibilité, la dimension de manifestation de tout ce qui est. Être-le-là, das Dasein, signifie déployer la dimension au sein de laquelle quoi que ce soit peut apparaître comme étant. Nous n’arrêtons pas de le faire, il suffit d’ouvrir les yeux. « La porte est fermée » est une manifestation simplissime. La chose étonnante est qu’aucun autre étant que l’homme ne peut faire une chose pareille. L’être humain est donc humain s’il est d’une manière différente de tous les autres étants (Voir Lettre sur l’humanisme, p. 56 : « Se tenir dans l’éclaircie de l’être, c’est ce que j’appelle l’ek-sistence de l’homme. Cette manière d’être est propre (eignet) à l’homme seul» (trad. R. Munier modifiée)). Le singe peut reconnaître un étant mais il ne peut pas identifier cet étant comme étant. En d’autres termes, le singe ne parle pas. Parler et être-le-là sont en effet les deux faces d’un même phénomène : parler c’est être le là. Être-le-là ne s’épuise pas en parlant, mais tout ce qui est humain se fait dans une atmosphère de parole. (FHQ:22-23)