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Wissen

domingo 28 de outubro de 2018

Wissen  , saber, knowledge

Pensar [Denken  ] é a atenção [Achtsamkeit] para o essencial [Wesenhafte]. Em tal atenção essencial reside o saber essencial [wesentliche Wissen]. O que usualmente chama-se de “saber” [Wissen] é estar informado acerca de uma certa questão e de suas relações factuais. Graças a estes conhecimentos “dominamos” as coisas. Este “saber” de dominação se dirige ao ente cada vez dado, à sua estrutura e à sua utilidade. Um tal “saber” se apodera do ente, “domina”-o e, com isso, vai sempre para além do ente, ultrapassando-o, constantemente. O caráter do saber essencial é inteiramente diferente. Ele se volta para o que o ente é no seu fundamento – para o ser. O “saber” essencial não domina sobre o que lhe é dado saber, mas é tocado por ele. [GA54SMW:16]


Entre os gregos circulava um antigo relato, segundo o qual Prometeu teria sido o primeiro filósofo. É a esse Prometeu que Esquilo faz dizer uma sentença que exprime a essência do saber [Wesen   des Wissens]:

tékhne d’andngkes asthenéstera mákro (Prom. 514 ed. Wil.).

“Mas o saber é de longe muito mais desprovido de força (unkräftiger) do que a necessidade [Notwendigkeit  ].” O que quer dizer: todo saber acerca das coisas permanece de início entregue ao poder superior do destino [Übermacht   des Schicksals] e fracassa diante dele. É precisamente por isso que o saber deve desenvolver sua mais elevada obstinação, para a qual primeiro se ergue todo o poder de ocultamento [Verborgenheit  ] do ente, a fim de efetivamente fracassar. É assim que o ente se abre em sua imutabilidade insondável [unergründlichen Unabänderlichkeit] e confere ao saber sua verdade. Essa sentença sobre a falta de força [Unkraft] criadora do saber é um dito dos gregos, entre os quais por demais facilmente se quer encontrar o modelo para um saber que não depende senão de si mesmo e, no entanto, esquecido de si, o qual nos é apresentado como a “atitude teórica” [»theoretische« Haltung]. [João Camillo Penna, Terceira Margem · Rio de Janeiro · Número 17 · pp. 149-166 · julho/dezembro 2007]


VIDE: WISSEN E DERIVADOS

VIDE: Wissen

savoir
knowledge
VIDE: Erkenntnis  , Kenntnis

NT: Knowledge (Wissen): of death, 251, 258, 425; of distances, 106; of beings encountered, 58; of space, 368; of what one is capable of, 144, 270, 336; and acquaintance, 155; and curiosity, 172; and mood, 134-136; and the other, 174; Scheler   on, 210, 210 n. 19 [BTJS  ]


NT: savoir inconditionné. C’est-à-dire qu’il n’est lié à aucune condition extérieure à lui-même, par exemple à la présence ou à l’absence immédiate de l’étant, comme chez les Grecs, ou au rayon de présence ou d’absence institué par la création et la volonté divine, comme chez les Scolastiques; le savoir moderne est un savoir inconditionné, parce qu’il fait abstraction de toute condition extérieure à la position de sa certitude, et qu’il ne se liera jamais à aucune condition extérieure, dans le cours de son déploiement.

Savoir.
Qu il faudrait presque écrire sçavoir, pour montrer ad oculos que le savoir des Temps Modernes est d’une nature toute spéciale, d’une autre nature, par exemple, que le savoir du Moyen Age ou que celui de l’Antiquité. Le savoir moderne est avant tout science - de scire, et non plus de sapere - au sens très précis qu’a ce terme de nos jours : à savoir que c’est un savoir qui, avant tout, requiert une certitude absolue qui fixe le mode même de son progrès. C’est ce que les « sçavants » des XVI et XVII siècles ont dû plus ou moins ressentir, lorsqu’ils se mirent ingénument à former savoir sur scire, démontrant bien, par là, qu’ils entendaient autre chose par « sçavoir », qu’ils entendaient science positive  , et non plus « goûter » la saveur propre des choses (sapere) : la Sagesse.


NT: En allemand, wissen ; même racine que videre et oida. [GA5  ]

Savoir, c’est avoir vu, au sens large de voir, lequel est: appréhender, éprouver la présence du présent en tant que tel. L’essence du savoir repose, pour la pensée grecque, dans l’aletheia   c’est à dire dans la déclosion de l’étant C’est elle qui porte et conduit tout rapport à l’étant. La techne   comme compréhension grecque du savoir est une production de l’étant, dans la mesure où elle fait venir, et produit expressément le présent en tant que tel hors de sa réserve, dans l’être à découvert de son visage ; jamais techne ne signifie l’activité de la pure fabrication. [GA5 66]


Was kann ich   wissen ? [Kant  ] « Que m’est-il possible de connaître ? » [Note: Et non «que puis-je savoir?» comme on traduit d’habitude. Si on demande à quelqu’un qui n’est pas philosophe : « “Que savons-nous d’avance nous être impossible à connaître? – Tout [Ganze  ]. – Oui, le non-philosophe dit que ce qu’il ne peut pas connaître c’est tout, au sens de la totalité, la somme de tout. Or connaître ce n’est pas cela, mais c’est avoir un rapport tout à fait spécifique à ce que l’on connaît. »] En traduisant ainsi on saisit que cette question n’est autre que celle de la limite de la connaissance, où commence ce qu’il m’est impossible de connaître. Or ce qu’il m’est impossible de connaître, c’est tout ce qui n’a pas le statut d’un objet connaissable. Cette première question ouvre le champ de la première Critique (Critique de la raison pure) dans laquelle est établi qu’il ne peut y avoir de connaissance que de ce qui se présente comme un possible objet connu. Or tout objet est nécessairement l’unité d’un donné intuitif (ou donné sensible) et d’un concept (c’est-à-dire d’un produit de l’entendement). Si je suis dans la situation   où l’un de ces deux composants manque, il n’y a pas de connaissance possible.

Toute pensée n’est pas une connaissance : connaître suppose en effet l’« objectivité », et donc une affection, un rapport sensible. C’est pourquoi je ne peux pas connaître Dieu, car il n’y a pas de matérialité de Dieu, et donc je ne peux pas être affecté par lui. Etant donné que Dieu est immatériel, il n’y a pas chez nous de possibilité de l’intui-tionner, et donc pas d’objectivité possible de Dieu. [FHQ:34]