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Gering

quarta-feira 24 de janeiro de 2024

pouco [EssaisConf]
geringen = apoucar-se [EssaisConf]

Ainsi est la chose : elle nous concerne – concerné dit un jour Jean Beaufret   à Heidegger qui s’en émerveillait, « pourrait peut-être répondre à l’allemand ereignet   au sens où vous l’entendez » (Dialogue avec Heidegger, t. I, p. 11). Elle nous touche et nous embrasse, comme l’Ereignis, de manière inapparente. Cette inapparence en fait la modicité (gering) en laquelle Heidegger a vu ce qui recueille (ge-) l’anneau (Ring) que déploie la ronde du ciel et de la terre, des divins et des mortels. Rien n’est plus modique que la chose qui n’est qu’un rien (merveille, soit dit en passant, que notre « rien » soit issu de res !), un petit rien, comme on dit, un simple pichet que tient une femme ouvrant de l’autre main une simple fenêtre. C’est ce presque rien qui nous concerne au plus haut point, parce que c’est en recueillant le contour de l’anneau dans la ronde duquel joue le quatuor des Quatre que la chose délimite pour nous le monde et nous recueille dans notre finitude d’êtres mortels. Ainsi les choses, dit Heidegger dans une langue au sommet de sa simplicité spéculative, be-dingen die Sterblichen (GA12  , 20). Bedingen, signifie couramment conditionner ; d’une manière tout à fait inhabituelle ou plutôt inouïe pour l’oreille courante, Heidegger l’emploie avec un tiret pour y faire entendre Ding   (ce que le dictionnaire Grimm reproche déjà à Schelling  ), de sorte que la phrase ne dit pas que les « choses conditionnent les mortels », mais que nous sommes, en tant qu’êtres humains dotés de choses qui pourvoient au déploiement de notre être dans sa finitude d’être mortel. (LDMH  )