Schürmann (1982:205-207) – eon

destaque

Não é fácil perceber exatamente o que Parménides pretendia ao justapor o particípio nominal e o infinitivo do verbo “ser”. Parece, no entanto, seguro dizer que, enquanto participante do verbo, eon (forma arcaica de on) contém uma motilidade que nada tem a ver com “coisas em movimento”. Para que algo “seja”, tem de acontecer: entrar no palco da presença, permanecer e depois retirar-se. A forma verbal enfatiza esta entrada na presença e a possível saída. Nas tradições épica e trágica, essa motilidade intrínseca é por vezes expressamente traduzida por dois verbos, παρειναι e ἀπείναι, anwesen e abwesen, “apresentar” e “ausentar”. Assim entendidas como ocorrendo, as entidades saem do oculto, permanecem por um lapso de tempo no não oculto, e retiram-se para o oculto. O substantivo “presença”, por outro lado, sublinha a plenitude, a redondeza, a disponibilidade e a acessibilidade, o fato de algo ser dado, de ser o caso. Eon é o nome desse jogo duplo, a presença no horizonte de uma possível ausência, e a entidade presente que se mantém firme na sua presença. É o nome da dualidade (Zwiefalt), “ser – ente”.

Christine-Marie Gros

original

  1. «L’être véritable ne saurait rien avoir de commun avec le non-être. Il ne peut pas non plus être multiple… Ainsi il n’y a pas d’onta au pluriel, mais simplement un unique on », Werner Jaeger, A la naissance de la théologie, Paris, 1966, p. 111.[↩]
  2. WhD 132-134 / QP 202-204 ; cf. Hw 317s / Chm 280s ; VS 135 / Q IV 336; GA55 52-58.[↩]
  3. Chre to legein te noein t’eon emmenai (Parménide, frgm. VI, cité WhD 105/ QP 165). Jean Beaufret traduit : « Ainsi faut-il / Et laisser se dire et garder en pensée : / Étant-être» (Dialogue avec Heidegger, 3 vol., t. I, Paris, 1973, p. 64). Heidegger traduit eon par «das Anwesende» et emmenai par «anwesen» (WhD 141 / QP 214).[↩]
  4. WhD 143/QP 217.[↩]
  5. La même expérience de pensée se refléterait dans les mots genesis et phthora chez Anaximandre (Hw 315 / Chm 278s). Avec Platon, au contraire, sous la dominance de l’« idée » comme pure visibilité, la phthora, le mouvement de retrait, tomberait dans l’oubli (Wm 135/Q II 151), et avec Aristote, genesis et phthora seraient restreints au seul mouvement de la «forme», à la génération et à la corruption qu’analyse la «physique» (Wm 358 / Q II 253s).[↩]
  6. En 1973, Heidegger traduit l’eukyklos de Parménide au contraire par la différence « présent-présence », si bien que ce mot équivaut à eon (VS 134 et 137 / Q IV 335 et 338).[↩]
  7. VA 255 / EC 309.[↩]
  8. Ces deux distinctions ne sont pas superposables. Chez Thomas d’Aquin, l’entitas, d’une part, «se divise en dix prédicaments» (Somme théologique, P. I, q. 48, a. 2, ad 2m), alors ce terme semble traduire l’on aristotélicien; mais d’autre part, «il y a divers degrés d’entitas » (Questions disputées de la Vérité, q. 1., a. 1 c.), alors ce terme traduit ousia.[↩]
  9. Hw 162 / Chm 147. Ce qui commence avec cette séparation, poursuit Heidegger, «c’est seulement une interprétation spécialement ajustée de cette dualité contenue auparavant dans le on ».[↩]
  10. Voir ce texte cité ci-dessus en exergue à la 4e Partie, p. 187. Paradoxalement, la référence au temps devient explicite dans la compréhension de l’être, avec le début de la métaphysique seulement. Quand, «à la fin de la philosophie grecque» (EiM 157 / IM 208), Aristote parle du to ti en einai, «cela qui a toujours été» (KPM 233 / Kpm 296), il désigne par la justement la permanence dans l’être plutôt qu’un mouvement d’arrivée et de retrait.[↩]
  11. Cf. EiM 157/IM 208. «Si le eon emmenai ne se déployait dans le sens de la présence du présent, tout espace ferait défaut à la pensée de Kant» (WhD 142 / QP 215).[↩]
  12. WhD 145 / QP 219. La métaphysique ne fait donc qu’exécuter « l’injonction cachée du commencement » (EiM 156 / IM 208).[↩]
Excertos de

Heidegger – Fenomenologia e Hermenêutica

Responsáveis: João e Murilo Cardoso de Castro

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