Heraussage (SZ)
3. Énoncé signifie communication, prononcement. En tant que tel, il a un rapport direct à l’énoncé au premier et au deuxième sens. Il est un faire-voir-avec de ce qui est mis en évidence selon la guise du déterminer. Ce faire-voir-avec partage l’étant mis en évidence en sa déterminité (Bestimmtheit) avec les autres. Ce qui est « partagé », c’est l’être — voyant en commun — pour le mis en évidence, un tel être pour… lui devant être pensé être-au-monde (In-der-Welt-sein) — à ce monde à partir duquel le mis en évidence fait encontre. À l’énoncé comme communication ainsi comprise existentialement appartient l’être-ex-primé. Le contenu énoncé en tant que communiqué peut être « partagé » avec l’énonçant par les autres, sans que ceux-ci aient eux même dans une proximité saisissable et visible l’étant mis en évidence et déterminé. Le contenu énoncé peut être « re-dit ». Le cercle de cette vision communicative s’élargit. Mais en même temps, il se peut que l’étant mis en évidence, en étant ainsi re-dit, soit justement à nouveau voilé, quand bien même ce savoir et ce connaître qui proviennent ainsi d’un ouï-dire visent encore et toujours l’étant lui-même et ne se contentent pas d’« affirmer » à son propos un « sens passant pour valable ». Même le ouï-dire est un être-au-monde (In-der-Welt-sein) et un être pour… ce qui est ouï. (EtreTemps33)
Les existentiaux fondamentaux qui constituent l’être du Là, l’ouverture de l’être-au-monde (In-der-Welt-sein), sont l’affection et le comprendre. Le comprendre abrite en soi la possibilité de l’explicitation, c’est-à-dire de l’appropriation du compris. L’affection, étant cooriginaire avec le comprendre, se tient dans une certaine compréhension, et il lui correspond tout aussi bien une certaine explicitabilité. Avec l’énoncé, nous avons mis en évidence un dérivé extrême de l’explicitation. La clarification du troisième sens de l’énoncé : la communication (prononcement), nous a conduit au concept du dire et du parler, qui avait jusque là été laissé — et certes intentionnellement — de côté. Que la parole ne devienne que maintenant notre thème, cela doit indiquer que ce phénomène a ses racines dans la constitution existentiale de l’ouverture du Dasein. Le fondement ontologico-existential de la parole est le parler. De ce (161) phénomène, nous avons déjà fait un constant usage au cours de nos interprétations de l’affection, du comprendre, de l’explicitation et de l’énoncé, et pourtant, nous l’avons en même temps pour ainsi dire, soustrait à l’analyse thématique. (EtreTemps34)