geschichtlich, historial, historiale, histórico, historical
Heidegger diferencia o termo germânico geschichtlich do termo latino historisch, atribuindo ao primeiro um sentido ontológico-existencial e ao segundo um sentido ôntico. Para seguir essa diferenciação, traduzimos invariavelmente geschichtlich por “histórico” e historisch por “historiário”. (Figal; FigalFL:281)
Ahora bien, ser de este modo es lo que se debe llamar “acontecer” (Geschehen). El Dasein es aconteciente, o sea, “geschichtlich”, histórico. En su ser se juega ese mismo ser, o sea, su ser está siempre deviniendo, esto es, cobrando una modalidad peculiar en sus acciones. (Rivera; RiveraCST1:67)
Le mot geschichtlich dit la façon dont l’existence humaine, en ce qui lui est essentiel, entretient un rapport à une « histoire » qui lui arrive et la concerne : en allemand, à une Geschichte, à l’histoire en tant qu’elle advient (geschieht). C’est à partir du milieu des années 1920 que Heidegger emploie ce terme en le distinguant radicalement du mot historisch, ce qui a trait à l’objet scientifiquement établi par l’historiographie ou les études historiques (Historie).
La traduction française de geschichtlich par « historial » (qui figure dans le Littré) est due à Henry Corbin. Ce choix souligne la nécessité de distinguer d’une part le mot historisch et d’autre part geschichtlich, ce qui relève de la Geschichte. Cette traduction offre l’avantage, dit H. Corbin, d’appeler « spontanément du côté de l’existential » (avant-propos à Questions “I”, p. 18). Le mot geschichtlich n’est pas nouveau : il est déjà récurrent dans l’idéalisme allemand et, jusqu’alors, on s’était accommodé en français du mot « historique ». Cependant, dans la pensée de Heidegger, son sens est radicalement différent du fait qu’il n’est plus pensable à partir de la subjectivité. Au contraire, l’histoire n’advient que parce que l’être humain n’est pas un sujet mais parce qu’il existe, parce qu’il est déjà toujours par avance tourné vers ce qui lui arrive et le concerne (ÊT, § 72 à 77). La manière d’être de l’être humain n’est pas « historique » au sens où elle pourrait d’abord être l’objet d’une étude historique. Tout être humain, en ce qu’il existe en ouvrant « ekstatiquement » un passé, un présent et un avenir, « est » historialement. (LDMH:618)
VIDE: (geschichtlich->http://hyperlexikon.hyperlogos.info/modules/lexikon/search.php?option=1&term=geschichtlich)
historial (ETEM; ETJA)
histórico (STMSCC)
NT: geschichtlich : historial. — Nous employons toujours cet adj. (proposé d’abord par H. Corbin), et non pas « historique » (historisch) même lorsqu’il ne s’applique pas au Dasein lui-même, mais, par exemple, à un simple outil appartenant au monde de celui-ci. (ETEM)
N30 Premier exemple flagrant des difficultés que présente la traduction du mot geschichtlich, lequel ne cesse d’avoir un double sens. D’une certaine façon, j’en suis venu à étendre la position qu’adopte plus loin E. Martineau (cf. alinéa 10 du § 73, page (380)), telle qu’il l’explicite en note : « Je traduis ici par historial (geschichtlich), bien qu’il ne s’agisse que d’un ustensile, puisque Heidegger a en vue son « historicité » propre, par-delà son inclusion dans le passé ou le présent. » Ceci est la manifestation de l’équivocité du mot « historique » dans la traduction française de Sein und Zeit, à supposer qu’on la privilégie. Est historique, en effet, ce qui concerne le ‘passé révolu’ proprement dit (c’est en ce sens que je comprends l’emploi d’historisch par Heidegger, historique au sens de ce qui intéresse l’historiographie, historique au sens de ce qui appartient à l’histoire). Mais en même temps, est historique l’étant, toujours présent, qui témoigne dudit ‘passé révolu’, qui en est la trace, et qui à ce titre est doté d’historicité. C’est en ce sens alors qu’il faut comprendre l’emploi du mot historial en lieu et place d’historique. En fait, si on pousse encore un peu l’analyse, on s’aperçoit que ce faisant, je ne fais que « swaper » l’équivocité du mot français historique contre celle du mot heideggerien de geschichtlich, au sens d’historial, puisque ce mot a lui aussi deux significations, une de premier degré, et une de second degré. D’une certaine manière, il y a recouvrement entre le sens de témoignage, de trace, qu’a le mot historique, et le caractère historial de second degré. On voit à quel point ces difficultés témoignent de la « contamination réciproque » de l’existential et de l’empirique que Paul Ricœur voit à bon droit dans toutes ces analyses. (ETJA)