Hoffnung

espoir
hope

NT: Hope (Hoffnung), 236, 345. See also Anticipation; Future (BTJS)


Was darf ich hoffen ? « Que m’est-il permis d’espérer ? » (cette question ne s’éclaire que si l’on remarque le sens plénier du verbe dürfen qui pointe sur ce dont nous avons besoin, par opposition au superflu).

Der Bedarf c’est ce dont on a besoin d’une manière telle que tout le reste est superflu. Il y a ainsi une limitation de la connaissance (Critique de la raison pure), de l’action (Critique de la raison pratique) et de l’espérance (en principe ce qui y répond c’est La Religion dans les limites de la simple raison, mais en fait il n’y a pas sur ce sujet de livre du même niveau que pour les deux questions précédentes. La Critique du jugement est l’articulation des deux premières Critiques, et non le livre qui traite de cette question).

Que m’est-il permis d’espérer? Que l’existence humaine ne soit pas insensée. En tant qu’être humain qui sait quelle est la limite de la vie du côté de la connaissance et du côté de l’interdit, il m’est effectivement permis d’espérer que la vie ait un sens. Quand on dit : qu’est-ce que l’on sait d’avance ne pas pouvoir savoir? La réponse est que l’on ne peut pas tout connaître. Cela, c’est un indice de finitude, chevillé à l’existence humaine. Une des tentatives d’issue, c’est d’imaginer que je puisse tout connaître, mais surtout de prétendre qu’il n’y a pas d’interdit, en décidant que la vie a le sens que je lui donne. Mais même un fou, ou un paranoïaque, ne pensent pas tout connaître et ne peuvent pas croire que la vie ait le sens qu’ils sont les seuls à déterminer. D’ailleurs, le simple fait de dire que la vie est absurde, ou de décider que c’est moi qui lui donne un sens, c’est déjà lui donner un sens. C’est une ultime tentative pour lui donner du sens. Comment la vie pourrait-elle ne pas avoir un sens ? Rendez-vous compte : cela, c’est justement quelque chose qu’il m’est permis d’espérer !

En bref, il y a deux manières qui renvoient l’une à l’autre : dire « la vie n’a pas de sens » et « c’est moi qui décide quel sens a la vie », toutes deux nihilistes. Cela implique la disparition de toute norme absolue. Je sais ce que c’est que la vie : grâce à moi l’absurdité n’existe plus ! Il y aurait de quoi rire. N’avons-nous pas un exemple de cela chez Hitler qui décide : c’est moi qui donne un sens à la vie. (FHQ:35-36)