Seinsfrage, Seynsfrage, question de l’être, questão do ser, questão-do-ser, pregunta por el ser, question of being, cuestión del ser
Según la tradición, la filosofía entiende por cuestión del ser la pregunta por lo ente en cuanto ente. Ésa es la pregunta y la cuestión de la metafísica. La respuesta a esta pregunta apela a una interpretación del ser que no es cuestionada y prepara el suelo y el fundamento para la metafísica. La metafísica no retorna a su fundamento. Este retorno es el que se explica en la «Introducción a “¿Qué es metafísica?”», un escrito que desde la quinta edición (1949) precede siempre al texto de la lección (7.a edición, 1955, pp. 7-23). (GA9ES)
If you are struck by the remarkable fact of things being there at all, you might find yourself entertaining the following question: what exactly is it for things to be? This is one formulation of what Heidegger calls ‘the question of being’ (the Seinsfrage). This question is not asking why there is something, or some things, rather than nothing. Nor is it asking for some kind of list of which things there are. It is rather asking: what is it for things to be (at all)? This is a breathtakingly abstract question, to be sure. Who knows how to begin answering it? It is not entirely clear that the question makes sense. Nor is it obvious that it doesn’t. Heidegger’s project in Being and Time and surrounding work is to reawaken in his readers a questioning spirit, a genuine sense of perplexity, about what being is all about. (CHL)
VIDE: (Seinsfrage->http://hyperlexikon.hyperlogos.info/modules/lexikon/search.php?option=1&term=Seinsfrage)
question de l’être
question of being
NT: Question of (the meaning of) being (Seinsfrage, Frage nach dem (Sinn von) Sein), V, 1-19 (§§ 1-5), 7fn (two separate questions), 20-27, 39-40 (§ 8), 45, 85fn (of beings as such), 156, 160, 183, 196, 200, 212 (through the understanding of being), 230-231 (through the whole of care), 235 n. 6fn, 316, (333, 392), 421, 436-437 (§ 83). See also Being as such, in general; Fundamental ontology; Understanding of being (BTJS)
La Seinsfrage, donnant lieu a tant de chemins, est maintenue sur un même sentier d’unité par la question (Frage) qui regarde, en même temps que la question de l’être, le fond et l’origine de l’ipséité (ipse). (HPEOS:15)
Outre le § 44 (EtreTemps44) déjà mentionné, quatre textes méritent particulièrement d’être cités. (a) Au moment d’établir la phénoménologie comme seule ontologie possible, Heidegger répète la triple dimension de la Seinsfrage : « … la nécessité d’une ontologie fondamentale, prenant pour thème l’étant ontologico-ontique remarquable, le Dasein, en sorte de se mettre en face du problème cardinal, la question sur le sens de l’être en général » (§ 7 (EtreTemps7)). Il s’agit en effet bien ici des trois termes de la Seinsfrage, groupés en deux couples : l’étant remarquable (Dasein) et son être d’abord, ensuite le sens de l’être face au premier couple. Or Heidegger commente ce Sinn des Seins überhaupt en précisant, d’une note : « Etre — non un genre, non pas l’être pour l’étant en général; le “en général” = ϰαθόλου = en totalité de : être de l’étant; sens de la différence. » (Sein und Zeit, § 7, p. 37, 23-27, puis la note additionnelle, ibid., GA2, p. 50) Ainsi le sens de l’être n’atteint sa radicalité qu’autant que être, même dans : être de l’étant, s’accentue déjà au bénéfice de l’être, non de l’étant; en sorte qu’avec le couple être-étant, il y aille déjà d’une différence ontologique (et non pas ontique). Ici encore, la Seinsfrage se révèle bien abriter, dès sa première construction, la différence ontologique (à moins plutôt qu’elle ne s’abrite en elle). — (b) Stigmatisant au § 20 (EtreTemps20) l’insuffisance exemplaire de la détermination cartésienne de l’ontologie, Heidegger marque l’ambiguïté de la substantia qui offre une signification tantôt ontique, tantôt ontologique. Et de conclure : « Derrière cette insignifiante différence de la signification se cache pourtant l’impuissance à maîtriser le problème fondamental de l’être. » Cet Unterschied de la signification doit d’autant moins apparaître négligeable, qu’il s’agit d’une « signification ontico-ontologique », donc du jeu entre l’être et l’étant. Heidegger commente d’ailleurs explicitement cette séquence en note : « Différence ontologique (ontologische Differenz) ». Ce que laisse impensé la métaphysique cartésienne (comme, en fait, toute métaphysique), c’est, à travers l’indétermination du concept de substantia, la différence ontologique elle-même. Ainsi même la « destruction de l’histoire de l’ontologie » s’accomplit-elle, dans Sein und Zeit et au même titre que la construction de la Seinsfrage, à partir de la différence ontologique (Sein und Zeit, § 20, respectivement, p. 94, 31-33; p. 94, 31 et la note GA2, p. 127. On tiendra compte, à titre d’indices convergents, dans le même § 20, des occurrences de la formule Unterschied des Seins (p. 93, 12-13), et assimilés (p. 92, 28; p. 93, 18). Pour une approche de l’interprétation de Descartes, voir supra, chap. III, § 4, p. 137 sq.) . — (c) Au seuil de l’analyse et en vue de ne plus laisser « … l’être du Dasein indéterminé » (§ 39 (EtreTemps39)), Heidegger rappelle l’opposition entre l’être et l’étant : « L’étant est indépendamment de l’expérience, de la connaissance et de la saisie par lesquelles il a été ouvert, découvert et déterminé. Mais l’être, lui, n’ “est” que dans la compréhension qu’en a l’étant, à l’être duquel appartient quelque chose comme la compréhension de l’être. » Il s’agit ici, bien entendu, de différencier (unterscheiden, au sens déjà relevé du § 2) le découvrement de l’étant du décèlement de l’être, conformément aux premières exigences de la Seinsfrage; Heidegger y insiste en note : « Mais cette compréhension (doit s’entendre) comme une écoute. Cela ne veut pourtant jamais dire : “être” est seulement “subjectif”, mais (cela veut dire) être (qua être de l’étant) qua différence “dans” le Da-sein comme l’ayant-été-jeté du (jet). » (Sein und Zeit, § 39, respectivement, p. 183, 21-22; p. 183, 28-31; § 2, p. 6, 25 et GA2, p. 244.) Le Dasein, remarquable en ce qu’il est, à titre d’étant, ontologiquement, joue donc à la charnière et au pli de l’être et de l’étant, mieux est en personne ce pli et cette charnière. — (d) Enfin, reprenant une nouvelle fois l’énoncé canonique que « l’être n’est jamais explicable par l’étant », puisqu’au contraire il ne se montre que par la compréhension qu’en prend le Dasein, Heidegger commente, encore une fois, « Différence ontologique » (Sein und Zeit, § 43 (EtreTemps43), respectivement p. 208, 4-5 (voir, entre autres parallèles, § 2 (EtreTemps2), p. 6, 18-23; § 7, p. 35, 26-29; § 41 (EtreTemps41), p. 196, 15-18; § 43, p. 207, 34; etc.), et GA2, p. 275.) . — Sans doute peut-on légitimement remarquer qu’un texte ne doit pas se lire à partir de marginalia ou de notes, surtout quand ils lui sont fort postérieurs; et encore que l’auto-interprétation rétroactive de Heidegger suscite souvent plus d’obscurités que d’éclaircissements (on l’a vu d’ailleurs ici même). Mais, tout en faisant droit à ces justes prudences, on ne pourra nier l’évidence : en ces occurrences, Heidegger n’a pas eu à surinterpréter ses propres textes pour y lire une différence ontologique, implicite d’autant mieux en certains lieux (Seinsfrage, destruction, trait remarquable du Dasein), qu’elle apparaît explicitement en d’autres. Aucun coup de force, même perpétré par Heidegger lui-même, n’aurait pu introduire anachroniquement la différence ontologique dans Sein und Zeit, si Sein und Zeit ne se mouvait pas, de lui-même et d’emblée, dans l’horizon déjà ouvert par la différence ontologique. Concluons donc : la « différence ontologique » apparaît littéralement dans Sein und Zeit même, parce que la percée de 1927 s’accomplit au sein même de la différence ontologique. (MARION, Jean-Luc. Réduction et donation. Recherches sur Husserl, Heidegger et la phénoménologie. Paris: PUF, 2015 (ebook))