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Há, sem dúvida, no galicismo “l’être” um recurso francês que, por si só, nos impede de considerar o Dasein como simplesmente intraduzível. Mas também podemos ver imediatamente a acumulação de mal-entendidos a que este equivalente conduziria num livro inteiramente centrado na questão do “sentido do ser” (Sinn von Sein). Não podemos, portanto, deixar de renunciar a tirar partido da palavra “ser” para traduzir o Dasein, mas nada nos impede de ver nele um puro “documento pré-ontológico” no sentido do §42; e tanto mais se pensarmos que um filósofo poderia ter dito:
<poesie> “Uma vez que somos seres, o ser é-nos inato”1original
Est-ce à dire que le français soit tout à fait incapable de dire quelque chose de tel que Dasein? N’avons-nous donc pas de mot susceptible d’exprimer que l’homme est, par définition, l’étant-qui se trouve, pour ainsi dire, au « rendez-vous » de l’être? C’est ici qu’il convient d’introduire une importante nuance. Car ce mot, nous l’avons et il n’est autre que le mot être lui-même! Mais ici un exemple est indispensable. Un vers célèbre dit :
<poesie> Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.Lisant ce vers, tout lecteur de Lamartine comprend immédiatement que l’« être » en question, c’est l’homme, c’est un être humain. Ce vers est l’exemple-type de la propension du français à un usage elliptique de la périphrase « l’être humain ». En veut-on un autre exemple? René Char écrit : « C’est mettre à vif son âme que de rebrousser chemin dans son intimité avec un être, en même temps qu’on assume sa perfection. Ligoté, involontaire, j’éprouve cette fatalité et demande pardon à cet être. »2 Notons enfin que le mort est volontiers appelé être quand on parle, par exemple, de la perte d’un être cher – et cela est plein de sens.
Il y a incontestablement dans le gallicisme « l’être » une ressource du français qui, à elle seule, nous interdit de tenir Dasein pour tout bonnement intraduisible. Mais on voit tout de suite aussi à quelle accumulation de malentendus conduirait cet équivalent dans un livre tout entier axé sur la question du « sens de être » (Sinn von Sein). On ne peut donc que renoncer à tirer parti du mot « être » pour traduire Dasein mais rien n’empêche de voir en lui un pur «document préontologique» au sens du §42; et cela d’autant plus si nous pensons qu’un philosophe a pu dire :
<poesie> « Puisque nous sommes des êtres, l’être nous est inné »3On ne peut qu’être émerveillé par la maîtrise du français dont fait preuve ici l’Allemand Leibniz. A nous maintenant, si nous sommes à la hauteur, d’éveiller ce français impeccable à sa vocation existentiale.