brauchbar [SZ]
À partir de quoi l’absence d’une teneur « positive » de ce qui est « crié » se laisse-t-elle regretter ? Réponse : à partir de l’attente de l’indication — à chaque fois utilisable — de sûres possibilités disponibles et calculables d’« action ». Cette attente se fonde dans l’horizon d’explicitation de la préoccupation [Besorgen] d’entendement, horizon qui soumet l’exister du Dasein à l’idée d’une économie réglable. Mais la conscience [Gewissen] s’empresse de décevoir de telles attentes, qui, pour partie, ne sont pas moins au fondement de l’exigence d’une éthique matériale des valeurs opposée à une éthique « seulement » formelle. Et si l’appel de la conscience [Gewissen] ne donne point de telles consignes « pratiques », c’est uniquement parce qu’il con-voque le Dasein à l’existence, au pouvoir-être-Soi-même le plus propre. Du reste, si elle délivrait ces maximes attendues, univoquement calculables, la conscience [Gewissen] ne refuserait rien de moins à l’existence que — la possibilité d’agir. Cependant, que la conscience [Gewissen] ne puisse manifestement être « positive » de cette manière, ne signifie pas qu’elle « ne » fonctionne — de la même manière — « que négativement ». L’appel n’ouvre rien qui puisse être positif ou négatif pour la préoccupation [Besorgen], parce qu’il vise un être ontologiquement tout à fait autre, l’existence. Au sens existential, en revanche, l’appel bien compris livre « ce qu’il y a de plus positif », à savoir la possibilité la plus propre que le Dasein puisse se proposer, en tant que rappel pro-vocant à ce qui est à chaque fois le pouvoir-être-Soi-même factice. Entendre authentiquement l’appel, cela veut dire se transporter dans l’agir factice. Toutefois, nous ne pourrons conquérir une interprétation absolument satisfaisante de ce qui est crié dans l’appel que si nous dégageons la structure existentiale qui se trouve dans la compréhension où l’ad-vocation [An-ruf] est authentiquement entendue. [EtreTemps59]